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L’extradition de Marina Petrella : « atterrant » et « écœurant » selon Fred Vargas

Publie le mardi 8 juillet 2008 par Open-Publishing
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La romancière Fred Vargas, membre du comité de soutien à Cesaré Battisti, déplore la décision de Nicolas Sarkozy à l’encontre de l’ancienne militantes des brigades rouges italiennes.

de Marie Piquemal

Pourquoi la décision d’extrader Marina Petrella vous choque-t-elle ?

C’est atterrant et écœurant. 30 ans après les faits, on l’envoie mourir en Italie. Nicolas Sarkozy sait que Marina est dans un état très faible et préfère qu’elle meure en Italie. C’est grave, on joue avec la vie des gens.

La France n’a pas tenu sa parole, il n’y a aucune morale.

Dans quel état se trouve aujourd’hui Marina Petrella ?

Elle se laisse mourir. Vous imaginez, 30 ans après les faits, on l’arrache à sa famille pour l’incarcérer à perpétuité. Elle a perdu l’envie de vivre ; mourir est sa seule issue. Je ne connais pas Marina personnellement mais je sais qu’elle est dans un état de détresse semblable à celui de Cesare Battisti, incarcéré au Brésil depuis 15 mois. Lui aussi est dans état psychologique et physique très inquiétant.

N’est-il pas surprenant que Nicolas Sarkozy annonce l’extradition de Marina Petrella quelques jours après avoir proposé l’asile aux guerilleros des Farc repentis ?

C’est d’une hypocrisie totale. Sur le principe, je suis pour l’accueil des anciens combattants des Farc en France. Mais, en leur proposant l’asile, Nicolas Sarkozy veut surtout apparaître comme faisant partie de la solution au cas Betancourt. C’est bon pour son image de marque. Imaginez maintenant qu’il change d’avis dans dix ou trente ans et renvoie les ex-guerilleros en Colombie. C’est exactement ce que sont en train de vivre les anciens membres des Brigades rouges.

Marina Petrella sera-t-elle graciée par le président italien ?

Nicolas Sarkozy a peut-être passé un deal avec Silvio Berlusconi. En l’extradant, il maintient sa position de fermeté, mais laisse à l’exécutif italien la possibilité de gracier Marina pour permettre à Berlusconi de redorer son blason. Ce n’est là qu’une hypothèse, de la politique fiction… Mais je vois mal l’Italie, qui s’acharne depuis trente ans pour obtenir l’extradition des anciens activistes, décider aujourd’hui de gracier Marina.

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