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Migrants à la rue : le repas de midi, bientôt fini

Publie le mercredi 19 novembre 2008 par Open-Publishing

Les files de migrants main tendue pour saisir un sachet de pain et de sardines en boîte le midi, à Calais, c’est bientôt fini. Une situation « plus tenable », mais une décision « pas facile à prendre ». Le collectif de soutien d’urgence aux réfugiés, C’Sur, annonce qu’il cesse les repas le 30 novembre. Fini aussi les douches. « Voilà six ans que nous disons que ce n’est pas aux bénévoles de distribuer de la nourriture aux migrants à Calais. Cette action humanitaire doit être prise en charge par l’Etat et par les collectivités territoriales ».

Le collectif trouve « très difficile » de distribuer les repas alors que les migrants sont « plus de 700 en ce moment » et que le nombre de bénévoles n’a pas augmenté. Les bénévoles du C’Sur réclamaient une aide du personnel municipal, ce que la maire de Calais a refusé. « Nous ne voulons pas être l’objet de chantage », a lancé Natacha Bouchart le 13 novembre, après le Conseil des migrants qui réunit municipalité et bénévoles. Elle a quand même ajouté que « les repas seront distribués », sans préciser comment, ni par qui. « Il y a des associations prêtes à prendre le relais ».

Réponse, hier soir, de C’Sur : « Il y a une opportunité que nous soyons remplacés, nous la saisissons donc ». Le collectif prolonge les repas du midi jusqu’au 30 novembre, « afin de donner à Madame le Maire le temps d’organiser la relève ». Les douches s’arrêtent aussi, « pas envisageables dans des conditions acceptables si les migrants ne bénéficiaient pas de repas ». Les quatre douches -pour quelque 700 personnes- reprendront avec le repas.

« Nous continuons en revanche les vestiaires, et bien sûr toutes les autres tâches militantes liées aux migrants que nous avions parfois dû négliger faute de temps », comme l’information et l’accompagnement juridique. Le collectif pense que cette décision « pas facile à prendre » peut « être l’occasion d’une avancée dans la prise en charge humanitaire des migrants ». L’abbé Boutoille, porte-parole du collectif, disait à LibéLille le 7 novembre : « Nous ne serons prêts à reprendre notre aide que lorsque nous sentirons une vraie bonne volonté du côté politique, ce que nous n’avons jamais ressenti. » Selon la Voix du Nord, la maire de Calais, Natacha Bouchart (UMP) demande au Conseil Régional de couper la subvention de 22.000 euros par an du collectif.

Haydée Sabéran
Photo Aimée Thirion
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