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67% des Français n’ont plus confiance dans la politique

Publie le mardi 12 janvier 2010 par Open-Publishing
3 commentaires

La "parenthèse" de l’élection présidentielle de 2007 est bel et bien refermée. L’engouement suscité par les campagnes de Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou, ainsi que le fort taux de participation, qui avait été enregistré lors de ce scrutin, avaient été interprétés comme le signe d’une réconciliation entre les Français et la politique.

Las ! La première édition du baromètre de la confiance politique, lancé par le Centre de recherche politique de Science Po (Cevipof) – en partenariat avec l’agence Edelman et l’Institut Pierre-Mendès-France –, confirme qu’il ne s’est agi que d’un feu de paille. Selon cette enquête, réalisée par la Sofres du 9 au 19 décembre 2009 auprès d’un échantillon de 1 500 personnes, et dont les résultats ont été rendus publics lundi 11 janvier, les deux tiers des Français (67 %) n’ont désormais confiance "ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays" ; un niveau comparable à ce qui était mesuré en 2006, un an avant le scrutin présidentiel.

On mesure mieux encore l’ampleur du désenchantement en observant les réponses apportées à la question suivante : "A votre avis, est-ce que les responsables politiques, en général, se préoccupent beaucoup, assez, peu ou pas du tout de ce que pensent les gens comme vous ?" 78 % des sondés ont répondu par la négative (44 % "peu", 34 % "pas du tout") contre 22 % (2 % "beaucoup", 20 % "assez").

La confiance qui, comme l’a rappelé le directeur du Cevipof, Pascal Perrineau, était "un enjeu essentiel de la présidentielle de 2007", est donc de nouveau en lambeaux. Avec ce paradoxe : l’actuelle majorité suscite sensiblement moins de défiance dans son camp que l’opposition dans le sien. La gauche ne recueille "la confiance pour gouverner" que d’un de ses électeurs sur trois (49 % des électeurs du PS), alors que la droite a la confiance de 51 % des électeurs qui s’en disent proches (66 % des électeurs de l’UMP).

"JEU DE MASSACRE"

Dans ce "jeu de massacre", selon l’expression de M. Perrineau, les institutions locales sont les seules à tirer leur épingle du jeu. Conseils municipal, général et régional conservent la confiance des deux tiers des Français, alors qu’une proportion identique exprime de la défiance vis-à-vis de l’institution présidentielle et du gouvernement. On note que François Fillon est la seule personnalité politique à inspirer sensiblement plus de confiance (40 %) que la fonction qu’il occupe (31 % pour le gouvernement).

Seule consolation : cette nouvelle illustration de la crise de la démocratie représentative montre des rouages grippés et des outils en panne,

sans que – pour l’instant ? – le modèle soit remis en cause : une courte majorité des personnes interrogées (51 %) estiment, en effet, qu’en France, la démocratie fonctionne bien, contre 49 % qui pensent le contraire.

La première vague de ce baromètre de la confiance, réalisée alors que les effets de la crise sont loin de s’être estompés, signe le retour de l’Etat régalien et/ou providence. Les hôpitaux (86 %), l’école (83 %), l’armée (75 %), la police (71 %) et – dans une moindre mesure – les grandes entreprises publiques, ainsi que la justice (60 %), figurent parmi les institutions ou organisations en lesquelles les Français ont le plus confiance.

Dans la seconde moitié du tableau, les syndicats (47 %) devancent les grandes entreprises privées (43 %) et les banques (37 %). En queue de peloton de la confiance viennent… les médias (27 %), qui sont à peine mieux considérés que les partis politiques (23 %).

Jean-Baptiste de Montvalon

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/01/12/67-des-francais-n-ont-plus-confiance-dans-la-politique_1290401_823448.html

Messages

  • Sondage : 67 % des Français attendent AUTRE CHOSE DE LA POLITIQUE
    mercredi 13 janvier 2010 (15h48)

    Le Monde titre :

    "67% des Français n’ont plus confiance dans la politique"

    Source Le Monde

    Suivait un sondage extrêmement intéressant qui aura quelque peu rallumé cette journée du 12 janvier...

    Le Monde est pessimiste.

    Et je le comprends, lui qui ne fait plus que défendre, au fond, le système existant, sous toutes ses formes, tel qu’il est, il y a de quoi être marri.

    Moi je suis ravie car je ne lis pas du tout que les Français seraient 67 % à ne plus avoir confiance en LA POLITIQUE, mais bien au contraire, et beaucoup plus simplement, à ne plus avoir confiance ni dans les partis ni dans les politiciens, ce qui est vraiment une autre paire de manches.

    A peine ce jugement sévère est il tempéré pour les exécutifs locaux. Mais quand même.

    Que disons, nous, d’autre que cela, depuis des années ? nsou passons notre temps à dire aux partis "de gôche" : vous vous plantez - les Français adorent la politique, c’est peut être un des peuples les plus politiques qui soit, mais il vous vomissent VOUS, et ce système que vous contribuez à maintenir.

    Que les habitants de France, quelle que soit leur origine, aiment profondément LA POLITIQUE mais sont tout aussi profondément dégoûtés de ceux qui prétendent la représenter et en avoir le monopole professionnel.

    Ce en quoi nous n’avons plus confiance, ce n’est pas dans "la politique ", et au contraire - sinon, justement, nous continuerions à aller voter majoritairement comme des bœufs - c’est dans ceux, individus et partis, qui prétendent la faire, et dans leur manière de la faire.

    Plus que jamais, au contraire, ce sondage montre que s’il y a bien une chose à sortir à tous prix des griffes du capitalisme, c’est justement LA POLITIQUE.

    Pour la remettre entre nos mains, là d’où elle n’aurait jamais du partir - entre nos mains de travailleurs, de poètes, de musiciens, de chômeurs, d’amoureux, d’enfants...

    Ce n’est pas la moindre des monstruosités de la pensée dominante d’avoir réussi, pendant si longtemps, à faire de l’essence même de notre vie, si on en croit Aristote, une quasi abstraction dont la contemplation ou la mise en œuvre serait réservée à une élite, prétendument élue par nous et pour nous.

    Chapeau bas à toutes celles et ceux qui ont œuvré patiemment tranquillement, pour que le capitalisme puisse faire de "la politique" un sujet à part entière alors qu’elle est notre essence même !

    Maintenant c’est terminé. 67 % des Français en ont ras-le-bol de cette façon de procéder.

    L’auteur de l’analyse du sondage estime que la question va se reposer vis à vis de l’ État régalien et/ou Etat providence.

    Je pense qu’il fait totalement erreur.

    L’État (et avec lui "la Nation") va apparaître de plus en plus clairement comme une machine au service de la bourgeoisie. C’est cela que la politique néo-libérale et autoritaire de l’UMP, couplée à l’hallucinante apathie coupable de la "gauche", pour la France, fait apparaître.

    L’État, n’a jamais existé, et n’existe toujours pas ; ce n’est qu’un gant dont la couleur dépend de la main qui l’enfile.

    "L’État" c’est une fiction.

    Autrefois tout entier incarné dans la personne du Roi, puis représenté par des "corps" - législatif, administratif, judiciaire...- ce n’est pas l’existence d’êtres humains, de centaines de tonnes de paperasses, de collectes de fonds au nom du "Trésor Public", ou de milliers de bâtiments administratifs qui pourront suffire à donner corps à cette fiction dans les années à venir.

    Il n’y aura pas de "miracle de la transubtanciation" pour l’État dit moderne.

    L’auteur poursuit en disant : "Les hôpitaux (86 %), l’école (83 %), l’armée (75 %), la police (71 %) et – dans une moindre mesure – les grandes entreprises publiques, ainsi que la justice (60 %), figurent parmi les institutions ou organisations en lesquelles les Français ont le plus confiance."

    On pourrait y voir, comme lui, la justification de son propos sur l’Etat régalien ou providence. Moi j’y vois l’espoir de l’en-commun qu’incarnent encore toutes ces institutions qui créent, qui sont, du "corps", de "la solidarité", qui fonctionnement sur le principe même du "groupe", de "la masse".

    Le vieux spectre va revenir hanter l’Europe.

    Et plus la crise va venir faire de ravages chez nous (et pour les prochaines années à venir, "la mondialisation" n’a pas fini de nous faire manger des larmes de sang et de sueur, croyez-moi, car pour les capitalistes, nos peuples deviennent in-intéressants - trop pauvres, ou pas assez riches pour leur permettre de maintenir leur taux de profit sans les exploiter à mort, mais également et désormais, "trop gourmands", en droits, en libertés, en garanties), plus le vieux spectre va revenir hanter l’Europe.

    De : La Louve

  • "A droite ils sont nuls, à gauche ils sont nuls : je vote nul !" Coluche.

    Votez nul pour obtenir le droit de dire NON !
    Votez nul c’est refuser un choix impossible !
    S’abstenir c’est favoriser celui que vous voulez le moins !

    Voir à ce sujet : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article96737