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Attac, fraude électorale prouvée : les urnes avaient été bourrées

Publie le samedi 26 août 2006 par Open-Publishing
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de MARCO GREGORI

Fraude électorale prouvée, plainte pénale sur le point d’être déposée, démission de la direction. Le tout en une journée. Jamais, au cours de sa brève histoire, l’université d’été d’Attac, qui se déroule jusqu’au 29 août, n’aura connu un début de session aussi mouvementé. Au point que la thématique des débats -ruptures avec le néolibéralisme- est rapidement passée au second plan. Mais l’abcès qui gangrène le mouvement altermondialiste depuis deux bons mois a enfin pu être crevé.

Grâce à un rapport de synthèse de René Passet, ancien président du conseil scientifique d’Attac. Celui-ci conclut que les élections destinées à renouveler le conseil d’administration de l’association et dont le dépouillement s’est déroulé du 10 au 15 juin dernier sont entachées de manipulations. Une fraude qui a, sans doute possible, avantagé la « liste » guidée par l’actuel président d’Attac-France Jacques Nikonoff, au détriment de celle de la vice-présidente sortante Susan George.

La présentation de deux listes pour l’élection à la tête d’Attac traduisait deux stratégies pour l’avenir du mouvement. Une tendance plus centralisée, aux structures proches de celle d’un parti politique (Nikonoff), et une autre désireuse de demeurer un laboratoire d’idées préservant sa diversité originelle (George).
Le verdict des urnes donnait treize sièges aux partisans de Jacques Nikonoff et neuf à ceux de Susan George. Mais ces derniers ont immédiatement réagi en dénonçant des anomalies lors des élections et annoncé leur refus de siéger dans le nouveau conseil d’administration.

La direction d’Attac n’avait alors pas d’autre choix que d’organiser de nouvelles élections -elles auront lieu en décembre- et de mandater des experts indépendants pour faire toute la lumière sur la tenue du scrutin. Au total, pas moins de six statisticiens se sont penchés sur l’affaire et ont rendu trois rapports, que vient précisément de synthétiser René Passet.

Disponible sur internet depuis jeudi en fin de journée, cette synthèse note que, quoique basés sur trois méthodes d’analyse statistique différentes, les trois rapports convergent : il y a des « anomalies troublantes » dues « à l’intervention providentielle de quelque main invisible » et que cela a « effectivement faussé le résultat de l’élection ».

Le noeud de l’affaire tient dans les différentes dates du dépouillement. Les résultats obtenus lors des dépouillements du 10 au 12 juin diffèrent fortement de ceux obtenus du 13 au 15 juin. C’est cette bizarrerie statistique que devaient vérifier les experts. Ils ont tous opéré avec une grande prudence et cherché autant que possible à valider par d’autres approches les résultats de leurs analyses. De telle sorte qu’à la fin, tout doute a été levé. Et plutôt trois fois qu’une. Le mystère demeure en revanche entier sur l’identité du ou des auteurs de ces « malversations ».

La fraude désormais établie, la direction (bureau et présidence) n’avait pas d’alternative à la démission. Place désormais, jusqu’aux prochaines élections, à une commission de conciliation chargée de gérer les affaires courantes. En outre, le conseil d’administration, qui demeure en place, s’apprête à déposer une plainte pénale contre X pour fraude électorale.

Sera-ce suffisant pour surmonter la crise ? Dans le cas contraire, René Passet prédit, dans son rapport, une triste fin pour le mouvement né en 1998 : il « aura perdu toute légitimité à servir d’exemple et ses animateurs, quelle que soit leur position dans cette affaire, auront alors simplement démontré qu’ils n’étaient pas à la hauteur de leurs ambitions ».

http://www.lecourrier.ch/modules.ph...

Messages

  • Elections ATTAC : synthèse des rapports d’experts.

    de René PASSET

    Cette mission m’a été confiée fin juin, à la demande du CA, transmise par Jacques Weber et confirmée par notre président Jacques Nikonoff. Son objectif, tel que je l’ai interprété, n’était pas d’alimenter une controverse, mais de contribuer à la dépasser. Un débat impliquant des experts, membres d’Attac, se développait, en effet, au sein du mouvement, concernant le sujet très grave d’éventuelles « anomalies » constatées à l’occasion des élections au CA... dont dépendait l’élection de l’exécutif. Des renversements de tendance surprenants, survenus lors des dépouillements des 14 et 15 juin, paraissaient assez importants pour remettre en cause le résultat final du scrutin. De l’aveu général, des fautes dont la responsabilité est largement partagée avaient été commises, lors des opérations de dépouillement, concernant notamment la sécurisation des bulletins de vote. Elles étaient de nature à accréditer la possibilité d’une intervention extérieure. La question principale consistait donc à déterminer si, en fonction de la distribution générale des votes, les écarts constatés sur certaines journées (sans préjuger, en ce qui me concerne de certaines dates par rapport à d’autres) entraient dans le cadre du statistiquement admissible ou s’il fallait faire appel à « d’autres » types d’explication.

    La suite ici : http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=32896

  • Attaque d’un membre du conseil sientifique d’Attac par deux dirigeants d’Attac

    Information : Bernard Cassen et Jacques Nikonoff ont décidé de porter plainte pour diffamation envers Thomas Coutrot, membre du Conseil scientifique suite à la parution d’un texte de ce dernier lié au soupçon de fraude lors des dernières élections des membres du CA.

    Le montant total des sommes demandées à Thomas Coutrot est de 40 000 euros !!!

    Des adhérents signent un texte demandant le retrait de cette plainte "Soutien à Thomas Coutrot".

    la suite ici : http://bellaciao.org/fr/?page=article&id_article=32285