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Le retour des camps ? Sangatte, Lampedusa, Guantanamo...

Publie le jeudi 8 février 2007 par Open-Publishing
1 commentaire

Les camps sont de retour. Sangatte, Lampedusa, Guantanamo : l’association de phénomènes aussi variés peut surprendre, de l’accueil de migrants étrangers à la guerre contre le terrorisme, la réponse reste toujours la même, l’internement administratif.

Aux frontières des États se multiplient des centres d’internements administratifs pour étrangers. Camps ouverts (Sangatte en France) ; zones ultra sécurisées (Guantanamo) ; camps fermés de migrants étrangers (Malte, Lampedusa), les camps d’enfermement sahariens ou de Woomera en Australie…

Il existe une bonne centaine de ces centres de rétention en Europe et probablement des milliers en Occident.

Les camps d’étrangers sont des institutions à la définition incertaine. Certes, quels que soient les pays ou les époques, des caractères communs apparaissent : une rétention administrative, un dispositif frontalier, un droit d’exception dérogatoire au droit commun, des fondements juridiques très incertains, une inutile violence…

Mais au-delà de ces techniques communes, les camps réalisent la souveraineté de l’État, son pouvoir d’affirmation de son identité –nationale- face à l’étranger. Avec les camps, l’État réalise l’unité de ses trois éléments : un gouvernement, une population, un territoire. L’actuelle multiplication des camps, le “ retour ” des camps, est un retour inattendu de l’Etat –et du national- dans un monde que la géopolitique pensait durablement mondialisé.

Seuls les étrangers sont dans les zones d’attentes et eux seuls sont exclus du droit commun applicable aux nationaux ; les zones d’attente sont exclusivement liées à l’accès au territoire national, manifestant cette prérogative qu’a tout État de déterminer qui peut accéder au territoire ; les garanties fondamentales de l’Etat de droit sont refusés aux étrangers dans ces zones, et plus encore, la forme démocratique du pouvoir est partiellement écarté, la séparation des pouvoirs suspendue, car l’exécutif prive de liberté les étrangers alors que cette prérogative relève normalement du pouvoir judiciaire… Bref, toutes les conditions sont réunies pour que ces lieux soient ceux où la violence de l’État est la plus courante.

Politologues, philosophes, sociologues et juristes analysent l’histoire de ces camps et les mécanismes qui y sont à l’œuvre à travers les exemples de Lampedusa, des camps sahariens, afghans et de Guantanamo etc. Ces analyses sont accompagnées de documents, de témoignages, de photographies, d’un carnet d’adresse sur le monde associatif.

Auteur

Olivier Le Cour Grandmaison enseigne à l’Université d’Evry-Val-d’Essonne les sciences politiques et la philosophie politique. Ses derniers ouvrages parus sont : Haine(s). Philosophie et Politique, avant-propos d’E. Balibar, (PUF, 2002) et Coloniser. Exterminer. Sur la guerre et l’Etat colonial, (Fayard, 2005).

Gilles Lhuilier enseigne le droit privé et les sciences criminelles au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM). Il a notamment publié Le corps et ses représentations (Litec, 2001), Introduction au droit (Flammarion 2002), La pourriture et le droit. Sur les camps d’étrangers (La Dispute 2005).

Jérôme Valluy est maître de Conférences à l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1), membre du Centre de Recherches Politiques de la Sorbonne (CRPS) et co-animateur du réseau TERRA. Il a notamment dirigé la réalisation du numéro "L’Europe des camps : la mise à l’écart des étrangers (2)", Cultures & Conflits, 2005.

Avec les contributions de Marc Bernardot, Alain Brossat, Maria Muhle, Sandra Szurek, Claire Rodier, Michel Agier, Federica Sossi et Nicolas Klotz

Éditeur : Autrement
Collection : Frontières
ISBN : 2-74670-926-0
EAN : 9782746709263
Code Dimedia : 00370926
Format : Broché
Pages : 300
Prix : 39.95 $

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Messages

  • <S.V.P.> >

    A mon age et le vécu, je ne peux m’empècher de me souvenir des années 40/45, ou
    comme chacun le sait le gouvernement de Vichy pratiquait la chasse aux Franc-maçon,les juifs,les militants comunistes et tous les autres bien sur.

    Aujourd’hui ce sont les étrangers ,demain les raleurs de tous poils,.
    Dans les années 80, l y eut les grandes déclarations internationales sur LA LIBRE CIRCULATION DES HOMMES ET DES CAPITAUX .
    (Noble déclaration de valeur de société largement médiatisée)
    .
    Aussi , simple vulgarus pécus ,dans mon petit coin je me réjouissais de penser qu’enfin les peuples du monde pouraient se déplacer à leur guise,.

    Hors ,les hommes sont bloqués par des règles ADMINISTRATIVES . Les CAPITAUX , eux, circulent sans vergogne et sans aucun contrôle, au détriment des peuples et de leurs économies
    Salut et fraternité.Rosay.