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1er mai : manifestation européenne en Andorre, terre du vide absolu en matière sociale
Publie le dimanche 2 mai 2004 par Open-PublishingUne manifestation unitaire de travailleurs d’Andorre, à laquelle ont été conviés pour la première fois des syndicats espagnols et français, aura lieu samedi à l’occasion du 1er mai à Andorre-la-Vieille, pour manifester contre "la politique néo-libérale de l’Europe", dans une principauté où n’existe aucune législation du travail, a-t-on appris auprès de l’Union Syndicale d’Andorre.
La manifestation, qui doit avoir lieu en fin de matinée à Andorre-la-Vieille, notamment devant le siège du gouvernement, réunira des travailleurs andorrans et recevra le soutien et la participation de syndicats français (CGT, CFDT, FO) et espagnols (UGT, CCOO), dans le cadre du CSI (conseil syndical interrégional) regroupant le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Andorre, la Catalogne, et donnant une dimension symbolique en cette date du 1er mai 2004, avec l’élargissement de l’Europe.
"Aucun droit du travail, ni convention collective n’existent pour les 65.000 habitants dans la principauté, que ce soit pour les 15.000 Andorrans, ou les Espagnols (20.000 à 25.000), Portugais, Philippins, et Français (3.500) qui y habitent et y travaillent", rappelle Gabriel Ubach, secrétaire général de l’Union Syndicale d’Andorre (USA), qui regroupe 22 syndicats, représentant 2.200 fonctionnaires étatiques et communaux, et 700 salariés du privé.
"Le gouvernement andorran, qui ne reconnaît pas réellement les syndicats, veut ratifier la charte européenne visant à les reconnaître, sans accepter le principe de convention collective, ce qui nous empêchera de remplir pleinement notre rôle. En bref, il veut prendre les bons côtés de l’Europe sans ses inconvénients", critique le syndicaliste, qui revendiquera samedi "un futur digne pour tous les Européens".
L’an dernier, malgré la "dictature économique" qui existe dans le pays, une première manifestation des syndicats andorrans (Union Syndicale d’Andorre, Syndicat Andorran des Travailleurs, et Syndicat de l’hôtellerie) avait eu lieu, exposant les manifestants à se retrouver sur des listes noires de salariés, ou à se faire licencier sans préavis. ANDORRE-LA-VIEILLE (AP)