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5ème campagne contre les jouets sexistes
Publie le mardi 5 décembre 2006 par Open-Publishing3 commentaires
5ème campagne contre les jouets sexistes
Même avec un ruban autour, le sexisme
reste le sexisme.
Pour la 5ème année consécutive,
la campagne annuelle contre
les jouets sexistes tente d’ouvrir les
yeux aux consommateurs-trices pour
qui la norme du genre ne se remet
pas en question lors du choix d’un
cadeau.
Les années passent mais les couleurs
bleu et rose ne se démodent pas
quand arrive Noël. La fête des enfants
est aussi le moment où l’on conforte
les plus jeunes dans leur rôle de petite
fille et de petit garçon.
A travers les jouets que nous leur
offrons, nous leur inculquons
les valeurs liées à leur sexe :
celles de la domination pour
les garçons, celles de la soumission
pour les filles.
Des catalogues de jouets aux rayons
“enfant” des supermarchés, il règne
une division permanente et
définitive. Le choix d’un cadeau
est invariablement orienté en fonction
du sexe puis de l’âge de l’enfant
(ordre de choix qui perdure dans les
cadeaux pour adultes).
Les mini planches à repasser, chariots
de ménage et autres caisses de supermarché
miniaturisées, le maquillage,
les déguisements de princesse
d’un côté.
Les mini lance-roquettes, les outils de
bricolage, les jeux vidéo et les panoplies
de super-héros de l’autre.
Guère étonnant que les plus jeunes
aillent “spontanément” vers les jouets
correspondant à leur genre. Gare à
la fillette qui voudra commander une
perceuse miniature au Père Noël !
Gare au petit garçon qui inscrira une
poupée sur sa liste de cadeaux ! On
les découragera vite, et s’ils insistent,
leur entourage ou les petits camarades
les taxeront respectivement de
“garçon manqué” et de “tapette”.
Lorsque la petite fille refuse implicitement
de se cantonner aux jeux du
ménage et à devenir apprentie Miss
Monde, elle remet en question la
norme.
Car on attend d’elle qu’elle apprenne
à devenir une mère au foyer
qui prenne en charge gratuitement
les tâches ménagères (aujourd’hui,
dans les couples, ces dernières sont
réalisées par les femmes à 80 %).
On attend également d’elle qu’elle
cultive la coquetterie et la frivolité en
rêvant au prince charmant, activité indispensable
pour devenir une “vraie”
femme : celle qui va tout mettre en
œuvre pour devenir et rester désirable
aux yeux des hommes hétérosexuels.
Dès le plus jeune âge, par le biais
d’images ou d’articles omniprésents
dans les journaux ou les jouets, la
petite fille est ainsi invitée à se soumettre
à divers régimes amaigrissants
voire à l’anorexie, afin d’atteindre la
norme aux dépens de sa santé.
Quant au petit garçon qui voudrait
s’amuser avec une poupée, on lui fait
vite comprendre qu’il est devenu trop
grand et qu’il est temps de laisser le
pouponnage à ses petites sœurs.
Pour devenir un homme, un vrai, il
faut qu’il apprenne la guerre pour
montrer qu’il est fort, qu’il joue au
mécano pour montrer qu’il est intelligent,
qu’il apprenne à ravaler ses
larmes pour montrer qu’il n’est pas
“une gonzesse”...
Bref, il doit sans arrêt surenchérir pour
prouver sa virilité, par des comportements
de domination pouvant aller
jusqu’à la violence (en France, 10%
des hommes sont violents vis-à-vis de
leur compagne).
Mais il y a autre chose que la petite
fille et le petit garçon apprennent tous
les deux : ils sont faits pour tomber
amoureux l’un de l’autre, se marier et
avoir des enfants.
Hors du sacro-saint modèle de la
famille patriarcale point d’issue !
Peu importe si on renforce
l’homophobie, en interdisant aux
enfants d’aimer quelqu’un du même
sexe qu’eux, et en leur imposant le
couple hétérosexuel comme seul avenir.
Les enfants sont constamment invités
à la reproduction d’un schéma
parental idéalisé.
Pour venir à bout de la domination
des hommes sur les femmes et obtenir
l’égalité, combattons ce formatage
permanent des enfants mais aussi des
adultes. Délaissons les jeux violents,
et offrons des jouets non-sexistes, des
jeux coopératifs, des albums sans clichés
sexistes...
Fini les cadeaux qui aliènent les filles comme les garçons !
Contre les stéréotypes soyons inventifs !
PROGRAMME :
à Paris
Mercredi 13 décembre, à 20 h au Lieu Dit :
Café-débat public “ Contre le sexisme dans les jouets : quelles
alternatives ? ” avec les associations organisatrices de la campagne.
Lieu Dit : 6 rue Sorbier, 75020 Paris (M° Gambetta)
Samedi 16 décembre, à 13 h, place du Châtelet :
Départ pour une action surprise.
Samedi 16 décembre, à 16 h, parvis Hôtel de Ville :
Rassemblement : chorale pour un Noël antisexiste, exposition d’affiches et
distribution de tracts et de contre-catalogues.
à Toulouse
Samedi 16 décembre à 14H00 :
Action festive Père et Mère Noël : Square De Gaulle, avec distribution de
contre-catalogues, pochettes surprise non sexistes pour les enfants...
à Rennes
Samedi 2 décembre, place de la Mairie : Stand avec distribution de notre
contre-catalogue, exposition et jeu de l’oie sur le sexisme dans les
jouets.
Jeudi 14 décembre, à 18 h 30, Ecole des Beaux Arts :
Conférence sur le thème du sexisme dans les jouets
à Orléans
Samedi 16 décembre, à 14h :
Distribution de tracts et contre-catalogues, Place d’Arc
Site du Collectif Contre le Publisexisme
Messages
1. 5ème campagne contre les jouets sexistes, 13 novembre 2007, 15:19
Je me permets de bémoliser un peu votre propos.
Ma fille possède un petit aspirateur et une cuisine.
Quand elle utilise le premier, elle imite autant son père que sa mère. Quand elle utilise le second, elle imite typiquement son père.
(Si j’avais un petit garçon, possèderait-il ces mêmes jouets ? j’aime bien penser que oui, mais rien n’est moins sûr.)
Tout ça pour dire que l’éducation qu’on donne peut non seulement contrer le modèle, mais également ouvrir les yeux de l’enfant.
2. 5ème campagne contre les jouets sexistes, 19 décembre 2007, 10:58
Tout à fait d’accord ! Ca me sidère toujours de constater le sexisme éhonté des concepteurs de jouets soi-disant "pour filles" et "pour garçons". On croirait qu’ils sont encore au 19ème siècle, époque où les femmes de la bourgeoisie ne travaillaient pas ! Les femmes sont faites pour plaire aux hommes en étant belles, apprêtées, "gentilles" (c’est-à-dire soumises), et en nettoyant leur intérieur, faisant la cuisine et s’occupant des enfants, point. C’est le formatage obligatoire dès le berceau par les jouets que leur offrent des parents souvent inconscients.
Les garçons sont là pour dominer, agir, devenir intelligents, ne pas montrer leurs émotions ("pleure pas, t’es pas une fille !). Le contraire des filles présuposées futiles et stupides.
A l’heure où les femmes font tous les métiers, je trouve ça hallucinant. On continue à nous bourrer le crâne avec des inepties qui n’ont rien de naturel mais tout de culturel. Et qui appuient bien évidemment la domination masculine du patriarcat. Et pour cela il suffit de prétendre, à l’encontre de la science, que c’est naturel. L’infériorité féminine n’a rien de naturel, elle est CULTURELLE. Depuis le plus jeune âge, le formatage agit pour rendre femmes et hommes différents et après on s’étonne qu’ils le soient et on prétend que c’est naturel. Le patriarcat ne résiste pas à la moindre logique.
3. Le sexisme et les jeux vidéo, 14 décembre 2008, 15:10, par Éric
Les jeux vidéo ne sont pas en reste : lire cet article
http://www.geekmaispastrop.com/2008/12/sexisme-de-noel-sur-nintendo-ds