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À Hambourg, les Verts s’allient avec la droite

Publie le lundi 21 avril 2008 par Open-Publishing
18 commentaires

de Bruno Odent

Allemagne . L’alliance avec les chrétiens-démocrates dans la cité-État suscite nombre d’interrogations au plan national et au sein même du parti écologiste.

Sept semaines après l’élection de la nouvelle assemblée du Land de Hambourg, un accord a été trouvé entre les directions régionales du Parti chrétien-démocrate (CDU) et des Verts pour former l’exécutif de la cité-État. Ce type d’alliance au niveau d’un Land est une première.

Jamais jusqu’alors, dans l’histoire politique de la République fédérale, la droite n’avait formé de coalition gouvernementale pour diriger un Land avec les Verts.

Lors du scrutin du 24 février dernier, la CDU, qui dirigeait jusqu’alors la ville hanséatique en détenant une majorité absolue de sièges, avait enregistré un recul de huit points, passant à 42,6 % des suffrages. D’où la nécessité pour le bourgmestre sortant, Ole von Beust, de passer un accord avec une autre formation pour rester aux commandes de la grande cité portuaire.

Le partenaire « traditionnel », le Parti libéral (FDP), faisant défaut puisqu’il n’est pas parvenu à franchir le fatidique seuil des 5 %, les dirigeants de la droite, réticents à former une grande coalition avec les sociaux-démocrates comme à l’échelon fédéral, ont ouvert des négociations avec les Verts.

Ce choix exprime aussi

une volonté d’ostraciser Die Linke, qui a réussi, elle, à faire son entrée dans le Parlement avec 6,4 % des voix. Car il existe, de fait, une majorité

de gauche (SPD, Verts, Die Linke) dans la nouvelle assemblée, ces trois partis - comptant au total 65 de ses 121 sièges. Mais les Verts et le SPD local avaient exclu dès le départ toute forme d’accord.

L’alliance inédite CDU-Verts ne manque naturellement pas de susciter nombre de spéculations sur un éventuel rapprochement des écologistes avec la droite pour les élections du Bundestag qui auront lieu dans moins d’un an et demi. D’autant que plusieurs poids lourds de la CDU ont aussitôt affirmé que l’expérience serait « attentivement suivie depuis Berlin ». « Je suis convaincu, a souligné ainsi Friedbert Pflüger, dirigeant CDU à Berlin, que des coalitions CDU-Verts et même CDU-libéraux-Verts sont des options d’avenir. »

Après l’accord de grande coalition fédérale, signé fin 2005 par le SPD avec la CDU d’Angela Merkel, le partenariat CDU-Verts à Hambourg conforte un glissement progressif du spectre politique germanique vers la droite. Il reste que la décision de la direction des Verts suscite aussi beaucoup de remous à la base et dans l’aile gauche du parti écologiste.

Cette volonté des « partis du consensus néolibéral », selon l’expression d’Oskar Lafontaine, de tenir Die Linke systématiquement à l’écart - on sait que la formation a été également ostracisée in extremis en Hesse - pourrait s’avérer, in fine, très contre-productive. L’espace laissé vide à gauche semble en effet être toujours davantage empli par le nouveau parti, qui atteint désormais, dans les plus récents sondages, jusqu’à 14 % des intentions de vote au plan national.

http://www.humanite.fr/2008-04-18_I...

Messages

  • les verts montrent ainsi leur vrai nature : des caméléons avides de places. En France,Voiney, qui ne pèse électoralement rien,élue sénatrice par la gauche, devient maire de Montreuil grâce à une alliance honteuse avec la droite.

    • Les verts sont pour la plupart des petits et grands bourgeois opportunistes liés au grand capital depuis fort longtemps et anticommuniste dans leur grande majorité.
      Des alliances avec ses traitres sont contre nature et vont à l’encontre d’un développement pleinement humain.
      Alain 04

    • Oui, je suis d’accord avec cette affirmation.

      Si les Verts (en France) peuvent nier tout accord avec la droite, ils ne peuvent pas nier les lois de l’arithmétique.

      "Montreuil

      La liste conduite par Dominique Voynet a remporté le deuxième tour de l’élection municipale à Montreuil. Avec 54,19 % des voix, elle a largement battu la liste du maire sortant, le député apparenté PC Jean-Pierre Brard.

      Aucune liste de droite n’avait obtenu les 10 % nécessaires pour se maintenir au second tour, mais ce sont quand même les électeurs de droite qui ont tranché et porté Voynet sur le siège de maire de Montreuil. C’est d’ailleurs ce que celle-ci cherchait en maintenant sa candidature au deuxième tour, alors qu’elle était moins bien placée que Brard au premier. L’analyse du report des voix entre les deux tours est en effet très claire. La liste conduite par la sénatrice Verte a gagné 5 727 voix, passant de 8 741 à 14 468, alors que son concurrent n’a bénéficié que d’un report de 1 518 voix, passant de 10 612 à 12 230. La participation ayant été équivalente au premier et au second tour, on peut considérer que Voynet a fait le plein des 5 009 voix qui s’étaient portées sur les trois candidatures de droite présentes au premier tour, et que Brard n’est pas parvenu à récupérer l’intégralité des 2 558 voix obtenues par les listes de la LCR, du PT et de LO.

      Cela témoigne donc, sans doute, d’un certain désaveu de Brard, à la mairie depuis vingt-quatre ans, mais cela montre surtout que ce qui a porté ses fruits pour Voynet a été sa campagne jouant sur l’apolitisme, avec des slogans creux comme « Il faut que ça change », et sur l’anticommunisme, dénonçant par exemple Brard comme le « tsar rouge » voire le « Ceaucescu » local ; de quoi séduire en effet les électeurs de droite."

      source : http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2068&id=7

      Pardon si c’est légèrement hors-sujet, mais je ne crois pas à l’ancrage de principe des écologistes dans des valeurs de gauche. Et ce que l’on voit des Verts en France, ne me convainc pas du contraire. Leurs préoccupations à la mairie de Paris par exemple, sous couvert d’intérêt écologique, revient à compliquer encore la vie des banlieusards et des travailleurs pour protéger la qualité de vie des petits-bourgeois du centre.

      Des élus qui seraient à la fois pour la qualité de vie des masses et pour préserver l’environnement se battraient pour la gratuité des transports publics, seul moyen pour "donner envie sans contraindre" les gens d’abandonner leur voiture pour aller au boulot. D’autant que la gratuité pour les usagers n’impliquerait un surcoût pour le budget que de 20%, tant la facturation, le contrôle et le suivi des amendes est (paradoxalement) coûteux.

    • Tout les maires Verts ont été élus sur le même anticommunisme primaire et par retrait des listes de droite et maintien face à un communiste.

      Préçisons qu’ils n’ont jamais eu cette attitude avec le PS.

      Et que dans mains endroits ils se sont alliés au MoDem plutôt qu’avec le gauche.

      JCG

    • Les travailleurs, anciens travailleurs, fils de travailleurs, couches sociales déshéritées représentent 80% de la population.

      Raisonner en voix qui seraient de droite est un raisonnement électoraliste.

      Au delà de la question de l’orientation des verts, le camp des travailleurs est suffisamment important pour se rendre compte que quand on perd une élection de ce type c’est qu’on n’a pas convaincu suffisamment de travailleurs, ceux-ci suffisant largement pour constituer une solide majorité.

      On n’arrive pas bien à convaincre parce qu’en face il y a la propagande bourgeoise mais il ne faut pas mélanger les choses en comptant comme si des voix étaient forcement de droite, alors qu’elles sont essentiellement celles de travailleurs qu’il faut convaincre.

      Montreuil, même avec des travailleurs légèrement plus aisés ces dernières dizaines d’années n’est pas un camp de vacances bourgeois.

      La perte de Montreuil a fondamentalement à voir avec une ligne politique et une pratique qui n’ont pas convaincu suffisamment de travailleurs.

      Sur les verts de Hambourg, la situation ne détonne pas avec l’alliance du SPD avec la droite au niveau national, ça part de la même démarche de gérer loyalement le système capitaliste.

      Die Linke doit rompre les alliances qui pourraient l’amener à une alliance avec le social-libéralisme et l’écolo-libéralisme, sauf dans les cas où cela ne l’implique pas dans une discipline majoritaire et où des verts ou des gens du SPD sont en rupture.

  • Je suis étonné que l’on s’étonne !
    Le Verts, ont des revendications porté par la classe sociologique qu’ils représentent, un point c’est marre !

    C’est même l’inverse qui est tracassant, comment peut-on les considérer de Gauche, ou alors, c’est que la Gauche, n’a vraiment plus de sens !
    On n’est pas de Gauche, quand, parlementaire, "on" se considère au-dessus du peuple !

    Et puisque l’on en parle, ne sommes nous pas en retard, nous !?
    N’avons-nous pas une "lecture" de l’arc politique totalement désuet ?
    Ne sommes-nous pas resté coincé dans les années 80-90 avec "notre" gauche plus rien ?

    Et il y a autre chose qui m’énerve, pourquoi parlant du parti "Les Verts", disons-nous, les écologistes ?
    Désolé pour la comparaison, mais cela me fait penser au nom que nous donnons à l’armé israélienne, un coup c’est Tsahal, un coup c’est l’armé d’Israël, un autre encore c’est l’état Hébreux, ...qu’est-ce que l’on veut nous cacher sous ces nombreux pseudonymes ?

    Cessons les confusions, le parti "Les Verts", c’est le parti "Les Verts" un point c’est marre !

    SAd

  • Les pustules verdâtres allemandes cohenbendisante sont des escrocs qui ont surfer sur une vague de la jeunesse allemande dont j’ai toujours un merveilleux souvenir les alternatifs (punks anars jeunes antinazi sans devoir de mémoire cocos classiques et hors norme, punks et travelo)

    Il faut avoir connu la chape de plomb qu’a vécu l’Allemagne de l’ouest ou l’occupation américaine était prégnante, dans la période 70 85. Une para no hallucinante
    Les révoltes sporadiques, le désespoir poétique de ces jeunes d’alors.
    Combien sont morts d’overdose, de suicide, et de désespoir.

    Alors je m’excuse, mais permettez moi cet énervement : de ces co’nbêtisants je m’en torche.

    • A Berlin la faucille , le marteau et l’étoile rouge sont de retour (les fachos aussi) , courage camarades !

      Un parti communiste efficient tous les vrais anti-capitalistes le souhaitent sauf quelques dirigeants du PCF, quelques gauchos attardés bourgeois , les verts de gris et des umps .

      C’est exact, pas extra, il a comme un problème en France !

      boris

    • Copas, c’est facile de dire "convaincre les gents" mais pensez vous que tout le monde fait l’effort nécéssaire pour comprendre et se laisser convaincre ?
      Ses hommes et femmes qui représentent le capitalisme ont bien compris que c’est la rumeur orchestré qui est leurs seul salut pour abuser et se maintenir ou arriver au pouvoir et en phylo on dit qu’il nous faut déjouer l’illusion, qu’il faut être sur le chemin des vérités en tant que marcheur et non spectateur.
      De la à reprocher aux différent protagonistes qui ont gérer cette ville de ne pas avoir canalisé la réflexion dans tel ou tel sens est une vision abstraite de la réalité.
      Je suis issu du monde ouvrier mais celui qui s’est toujours élevé contre l’ignoble et l’insupportable mit en scène par le grand capital pour nous maintenir dans cette situation et les antagonismes à l’intérieur même des différente couche de la population vont à l’encontre des nos propres valeurs car l’intérêt égoïste et passionnel qui anime certaine personne est le résultat de "pécher par ignorance se grand défaut de savoir par manque de volonté, d’investissement pour l’intérêt général et prendre comme vérité d’une réflexion les dernière belles paroles".
      Je ne sous-entend pas que tout est parfais dans la gestion de cette municipalité que je ne connais pas et je vous demande si ils ont pécher par omission ou pour l’intérêt personnel.C’est l’analyse que je fais après prés de 60 ans passé sur cette terre.
      Ne prenez pas ses écrits pour des insultes ou des reproches mais une simple demande de clarification.
      Cordialement Alain 04

    • Effectivement c’est avec ces dirigeants qui s’autocélèbrent en mettant en avance leur âge et leurs "titres" en tant que "jeunes" et "quadras" dans mon journal et dans la presse du fric que ce sont faites les alliances pré-électorales et les tractations de second tour dans ma région pyrénéenne avec un PS qui a tout voté, tout signé contre les salariés . A Pau, m’a-t-on dit, les élus municipaux de mon Parti cherchent à accrocher des Communistes de la base peu enthousiastes dans leur aventure personnelle au service du PS. Ces quadras sont des opportunistes, ils ne valent pas mieux que les Verts français, ils leur ressemblent. JdesP

    • Je m’en prends à l’argumentation qui essaye de faire passer les électeurs des autres courants politiques pour des fractions de classe bourgeoise. Comme si cette dernière classe, même en y joignant des morceaux de petites classes intermédiaires était majoritaire. Ce n’est pas le cas. La composition sociale de nos sociétés le prouve, même dans les endroits pour lesquels le réflexe de soit-disant sens commun nous l’annonce .

      L’annonce du vote à Montreuil en faveur de Voynet est bien, comme la plupart des votes, une affaire interne entre votes issus des classes défavorisées. La société ne se divise pas en votes à droite et à gauche, ce ne sont pas là des classes. Mais elle se divise entre classe ouvrière et classe bourgeoise.

      Ici par exemple une petite ville de la côte d’azur annoncée comme hyper-bourgeoise ce que ça composition sociale contredit lourdement :

      http://lagauche.unblog.fr/

      Mon propos vise cela précisément.

      Ensuite, des amis de Montreuil m’avaient informé préalablement des motifs du vote Voynet, motifs qui n’étaient pas tous, très loin de là, assimilables à une question de communisme ou d’anti-communisme, de positionnement à droite ou à gauche. Ces motifs étaient ceux classiques d’une autonomisation d’un appareil municipal par rapport à la population, classiquement appelée bureaucratisation.

      C’était le ressenti qui existait malgré mes objections sur l’attitude des verts par ailleurs sur une série de questions de fond (le TCE, etc).

      La question des batailles électorales est complexe,et il y a bien des choses où le PCF n’a pas été toujours spécifiquement à gauche des verts, et a mené bien des politiques, sous le patronage du PS, comme les verts. A d’autres niveaux aux plus grandes conséquences.

      Retourner aux basiques, retourner au camp des travailleurs sans en être une parole externe, c’est faire appel à la majorité sociale, aux solutions favorables à la majorité sociale, pour avancer.

      La défaite à Montreuil n’est une poussée sociologique de la classe bourgeoise que sur des bordures minoritaires. C’est d’abord une défaite politique, une ligne qui n’a pas sur attirer la majorité sociale du camp des travailleurs. Pour des tas de raisons......

      Maintenant, qui peut dire qu’il développe une ligne politique susceptible d’être ressentie comme telle par la majorité sociale et surtout amener cette dernière à la transcrire également en votes ??
      Besancenot en est une preuve évidente (ressenti par beaucoup de travailleurs comme portant leurs intérêts, il ne bénéficie que d’une petite partie en vote de cette reconnaissance).

      Les erreurs se payent cash, par contre les avancées sont chichement payées....