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A Pau (64) la "gauche" pour la marchandisation de l’éducation

Publie le samedi 25 octobre 2008 par Open-Publishing
12 commentaires

Il y a quelques années, les subventions proprement astronomiques votées par les collectivités territoriales de gauche (conseil régional, Mairie de Pau et Communauté d’agglomération) en faveur d’une école privée d’ingénieurs (l’EISTI), basée au "Piano" à Pau, avaient soulevé l’indignation et la colère du Snes-Sup, de la FSU, des Verts, du PCF et de la LCR. J’avais été alors mandaté par la FSU pour rencontrer Alain Rousset sur ce sujet et celui de l’Université des Métiers. Une dizaine de communiqués de protestation signés conjointement ou séparément par les organisations politiques ci-dessus avaient été publiés dans la presse. La FSU et le SNES-SUP avaient aussi protesté par la voix de Jean-Jacques et de Jean.

L’EISTI, c’était entre 2003 et 2006 des frais de scolarité proches de 6000 euros pour 80% de cours en ligne.

Pour la seule année 2003, le conseil régional lui attribue 300 000 euros pour ses bâtiments, 228 000 euros pour ses équipements et 152 000 euros pour sa plate-forme pédagogique pour ... 27 ELEVES inscrits !!!

L’Europe devait lui attribuer l’année suivante 815 000 euros mais n’a pas donné suite ... c’est donc la communauté d’agglomération de Pau qui décide de s’y substituer et qui versera la somme en trois fois. Opposition de quelques élus de gauche (Billère, Lahillonne à Jurançon et de Proyart à Pau). La subvention présentée par Labarrère et Martine Lignières (l’actuelle maire PS) passera ... Réaction en chaîne à nouveau dans la presse des partis de gauche et des syndicats.

Le plan d’investissement global s’élève à 1,8 million d’euros hors travaux de réhabilitation ( ces derniers étant payés par la Communauté d’agglo = 2,5 millions d’euros).

Si vous vous demandez pourquoi je vous rappelle ces souvenirs douloureux, penchez-vous sur l’ordre du jour du conseil municipal de Pau hier. A la délibération n°7, vous lirez que l’EISTI se trouve à l’étroit dans ses 2682 m2 puisque l’école revendique 265 élèves cette année et attendrait 350 élèves à la rentrée 2010 !

L’EISTI se tourne donc à nouveau vers la ville de Pau pour qu’elle lui consente un bail emphytéotique près de l’Université afin d’y construire un immeuble de 4000 m2.

Et la Mairie lui propose tout simplement de s’installer sur les parcelles de l’ancienne cuisine centrale (juste en face de la fac de droit) et s’engage à y détruire les vieux bâtiments.

Il n’est bien sûr aucunement question des sommes astronomiques englouties dans le projet initial qui n’aura vécu que quelques années, pas plus qu’il n’est question des frais d’inscription dans cette école de nantis (6550euros aujourd’hui). (45 "profs permanents" et 110 vacataires).

Martine Lignières-Cassou, qui a présenté la délibération en personne hier soir, a évoqué le fait que" l’EISTI participait au rayonnement de la ville dans le secteur de l’enseignement supérieur" et que "la localisation proposée permettrait à l’EISTI d’optimiser et de renforcer les partenariats noués avec l’université de Pau".

Elle aura, avec ces quelques mots, réussi à convaincre tous les élus socialistes mais aussi les 3 élus VERTS et les 3 élus COMMUNISTES, dont Olivier Dartigolles (!), désormais alliés inconditionnels de la marchandisation de l’éducation. Ceux-ci ont voté cette délibération sans broncher ...

Résultat du vote : Unanimité POUR (PS, PCF, Verts, Modem et UMP), 0 abstention, 0 vote CONTRE

Messages

  • Tu sais il y a des élus "actionnés" au Sénat, d’après le propre aveu d’un des leurs, le leur reprochant vertement.

    A ton avis, pourquoi un communiste, un socialo, un vert et autres, d’un coup vire l’école publique et les sous de la commune par la fenêtre ?..

    A quand des sanctions dissuasives pour les corrupteurs comme les corrompus, une radiation A VIE de toute instance électorale pour les élus pris le nez dans la confiture, avec effet immédiat évidemment ?...

    On parle de supprimer le lobbying à l’Assemblée Nationale. On se souvient du particulier à particule DDDV qui, carrément, fit venir ses petits copains généreux du privé pour faire l’article en pleine Assemblée. Comment veut-on, avec un minimum de bon sens, estimer que les élus ne sont pas corrompus tôt ou tard avec tous ces corrupteurs qui les assiègent en permanence et en toute impunité ?
    A mon avis, c’est la même chose localement. Les maires et autres sont assiégés par les entreprises, quand il ne leur font pas signe de cracher au bassinet. Il faut casser ce cancer de la République, la corruption.

    Soleil Sombre

    • C’est la région terre du radicalisme qui veut cela ?

      A Tarbes l’ancien maire coco avait filé gratos du terrain pour une clinique mutualiste qui faisait concurrence à l’hôpital public pour la chirurgie !

    • Attends, je crois pas ce soit une question de géographie, ou alors tu places le Conseil Général des Hauts-de-Seine dans les Pyrénées...

      Sans parler du fait qu’à la mesure, à la louche, je crois quand même que la clique UMpiste, avec l’orfèvre Supermenteur, arrive largement en-tête, des pourris and friends...

      Soleil Sombre

    • Tssk.

      Les gens qui se battent vraiment pour que cela change, on les isole et on les fuit.

      Sans parler de tous les risques qu’ils prennent.

      Après, plaignez-vous !

      Il n’y a pas que le sommet. Il faut arrêter aussi !

      Et puis, il faut proposer des solutions alternatives qui satisfassent un grand nombre de personnes. Celle qui sont trop lésées doivent être indemnisées d’une manière ou d’un autre. Sinon chacun défend sa forteresse et la situation pourrit.

      Ex :

      Arrêter les émissions de gaz à effet de serre : mettre fin au commerce du gaz et mettre en place des chauffe eau solaires. Ceux-ci sont très efficaces.

      Les gens qi travaillent à GDF et à Gazprom voient cela d’un très muvais oeil. Seule solution : indemniser les gars, leur trouver un autre travail pas trop éloigné du leur.

      Si on équipait tous les citoyens de France, on produirait en énergie l’équivalent de ce que produisent 40 centrales nucléaires.

      On irait très vite vers les voitures électriques.

      Tout cela, c’est une histoire de postes de travail, de lobbies... Il faut mettre fin à la précarité !

      D.

    • Ah,bon les mutuelles qui sont à but non lucratifs,faut les enfoncer ?fermer les pharmacies mutualistes,les cliniques mutualistes,les radiologies mutualistes ?

      Je savais pas que les mutuelles c’était l’ennemi !

    • Personne n’attaque les mutuelles ici, par contre les orientations mutualistes sont à combattre, lorsque par exemple :

      Elles s’opposent à la création de la secu en 45

      Elles Soutiennent le plan juppé en 95

      Elle font concurrence aux services publics

      Elles font un deal bizarre avec sarko/bachelot, contre 1 milliards payés par les adhérents.

      Elles fichent les mutualistes avec leurs données de santé (merci pour les assurances et les patrons à terme).

      Quant à la non lucrativité ok , mais alors mettez les salaires , et les avantages des hauts dirigeants sur la place publique et dans la transparence au cours des assemblées générales.

      Ça va tousser , c’est normalement la loi si un seul adhérent le demande !

      Les mutuelles ce n’est pas l’ennemi ok, sauf lorsqu’elles collaborent avec !

    • les mutuelles ne sont pas non plus nos amies ( voir le message précédent, fort explicite)

      Combien de "Mutuelles" défendent-elles encore la Sécu ?

      J’en connais une : l’Avenir Mutualiste

      http://www.avenirmutualiste.fr

      Comme ils l’écrivent : mutuelles solidaires pour un retour à la Sécu de 1945 ; mais combien en reste-t-il sur ce principe ?

      La Mutualité se place en concurrence directe avec la Sécu ! Quelle différence avec les assurances ?

    • Dans le cas des élus PS, PCF, Verts de la ville de Pau, c’est "un pôle public-privé" de l’offre éducative du Supérieur qu’ils semblent défendre.

      Pas étonnant que les élus UMP et Modem l’aient voté aussi. Le vote des élus PCF (dont Olivier Dartigolles) est bien plus inquiétant et en contradiction avec des positions prises sur le même sujet il y a à peine deux ans !

      Il est vrai qu’entre temps, il y a eu les municipales et que les trois élus PCF ont négocié des sièges dès le premier tour sur la liste de la candidate PS, qui à Pau, embrasse les politiques les plus libérales.

    • je voudrais savoir l’origine de la création de cette école EISTI (la Direction,les enseignants,

      les locaux et evidemment le projet ).

    • Ils ont un site Internet.
      A Pau, l’implantation de cette école privée a été soutenue par l’ancien maire de la ville (A. Labarrère) et sa première adjointe (M. Lignières-Cassou), devenue maire de Pau depuis les dernières municipales.

      Le maire de Pau était alors en proie à une véritable fascination du Très Haut Débit et de la fibre optique. L’EISTI a su profiter de l’occasion pour se placer et faire ouvrir la vanne à subventions ;scénario malheureusement un peu trop classique, si ce n’était le montant des sommes en jeu !

      L’école recrutait des bacheliers STI et S et les formait avant qu’ils n’intègrent le cycle élèves-ingénieurs en sciences et techniques de l’information, tout ce service étant payant, bien sûr !

      Vu le coût prohibitif de l’inscription, peu de familles modestes y envoient leurs enfants.

      Les enseignants ? Essentiellement des vacataires. Les étudiants de l’Université de Pau sont souvent sollicités pour y dispenser des cours. Ce sont aussi des intervenants divers (non enseignants).

      Il faut aussi savoir que c’est la deuxième école : Une EISTI avait déjà été créée à Cergy, visiblement sur les mêmes principes.

      Le credo affiché était le e-learning, ce qui permet aussi de réduire les coûts de masse salariale.

      Bref, si l’ancien maire de Pau était connu pour prendre des décisions parfois injustifiables lors de son dernier mandat, la nouvelle équipe (dans laquelle siège Olivier Dartigolles) aurait été inspirée de se démarquer sur cette marchandisation de l’éducation qu’il avait dénoncée en personne deux ans plus tôt.

      La presse ne l’a toujours pas évoqué, si ce n’est Sud-Ouest qui a fait remarquer que cette délibération avait été votée à l’unanimité, sans même faire sourciller le moindre élu.

    • Comment vous permettez vous de parler d’une école que vous ne connaissez absolument pas juste sur ce que vous en lisez en recherchant rapidement sur le net.
      Cette école n’est pas du tout une école pour "riches" !
      Donc je vous propose d’aller faire un tour à l’EISTI, discuter avec l’administration, les élèves, les professeurs... avant de bacler vos remarques en vous basant uniquement sur des chiffres.

  • Eric SHATZ de la liste vraiment à gauche PAU ne manque pas d’air en parlant de marchandisation de l’éducation lui qui est est venu "marchandiser" ses voix du 1° tour des municipales auprès de Martine Linières-Cassou (P.S) qui l’a renvoyé à ses spéculations politico-politicienne. Depuis le sieur Shatz passe son temps à aider la droite en critiquant systématiquement ses anciens alliés de gauche. No comment !