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A l’Université progressiste de TOURS, il se passe des choses interessantes...

Publie le vendredi 27 mai 2005 par Open-Publishing

Suite à l’occupation de locaux universitaires de l’Université de Tours par des famille de demandeurs d’asile, le Conseil d’Administration de l’Université a adopté très majoritairement une motion dans sa séance du 4 avril, motion à propos de l’occupation d’un local de l’université (Les Tanneurs) par les demandeurs d’asile et leur comité de soutien.

Cette motion a été qualifiée de "pétainiste" le 7 avril par un camarade du SNESup, professeur à l’Université de Tours, devant les caméras de FR 3 Centre. Ce camarade est maintenant menacé "de sanctions administratives, voire judiciaires" par le Président de l’Université de Tours pour avoir porté appréciation politique sur une décision collective, appréciation très grave
(décision "pétainiste"), mais qui me semble parfaitement compatible avec les droits et libertés démocratiques de tout citoyen.


Extrait du PV du Conseil d’administration de l’Université de Tours

Affaires juridiques
CLR/n°05-192

COMPTE RENDU DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE L’UNIVERSITE FRANCOIS-RABELAIS

Séance du 4 avril 2005

(....)

Politique générale de l’établissement.

1°) Informations par le président

1.1 - Occupation du site Tanneurs de l’université par des demandeurs d’asile.

Monsieur le Président rappelle que depuis mercredi, une partie du site Tanneurs (la salle polyvalente et le couloir qui y conduit depuis l’entrée Thélème) est occupée par des demandeurs d’asile, sans domicile, qui ont été conduits là par un collectif de quelques dizaines d’étudiants. Il a accepté que trois d’entre eux, dont un membre du Conseil, viennent exposer les raisons de leur action.

Les deux étudiants non membres du Conseil sont entendus, indiquent avoir déposé une motion auprès du Président, puis se retirent.

M. V. apporte les précisions souhaitées par les membres du Conseil.

M. le Président indique :
 que la situation des familles concernées est alarmante ;
 qu’il ne peut soutenir l’occupation, car il n’a jamais autorisé cette intrusion illégale dans les locaux de l’université, laquelle se trouve prise en otage dans une affaire où elle n’a ni responsabilité, ni compétence pour apporter une solution ;
 qu’il est hors de question que cette occupation se prolonge indéfiniment, d’une part, parce que les conditions d’hygiène et de sécurité offertes aux occupants sont fort médiocres et, d’autre part, parce qu’elle perturbe l’université dans les missions de formation qui sont les siennes ;
 qu’il soupçonne des arrières-pensées chez certains des occupants, qui utilisent les demandeurs d’asile.

Les conseillers émettent le vœu que les autorités, notamment préfectorales, mettent tout en œuvre pour résoudre le problème. La plupart de ceux qui s’expriment souhaitent qu’il ne soit pas fait appel aux forces de l’ordre pour évacuer l’université.

M. le Président rappelle que ce n’est pas au Conseil d’administration, mais au Président que la loi confie la responsabilité du maintien de l’ordre dans l’université. Il espère qu’une solution satisfaisante, permettant une évacuation pacifique, sera trouvée, et depuis le début de la crise, il s’emploie en ce sens auprès des autorités compétentes. Mais si tel n’était pas le cas, il assumera ses responsabilités.

Sur proposition du Président, le Conseil adopte par 34 voix contre 2 et 1 abstention, la motion suivante :

Le Conseil d’administration de l’Université François-Rabelais, réuni le 4 Avril 2005 :

 constate le caractère alarmant de la situation sociale et économique de ces familles,
 déplore l’occupation du site universitaire, qui ne saurait perdurer au risque de compromettre le bon fonctionnement de l’université et de placer des familles dans une situation intolérable,
 demande que des solutions décentes soient rapidement trouvées par les pouvoirs publics qui ont seuls la responsabilité des politiques d’accueil des demandeurs d’asile.

Sans évolution rapide de la situation, l’Université devra constater l’impossibilité d’assumer ses missions d’enseignement, de recherche et de culture et en tirer les conclusions qui s’imposeront alors.

Pendant la séance, M. le Président informe le Conseil de l’arrivée, sur le site Tanneurs, de nouvelles familles de demandeurs d’asile. Il considère que la situation s’aggrave et qu’en agissant ainsi les occupants le placent dans une position de plus en plus difficile.

Le Président,

Michel Lussault