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A’ propos de Jalmain, à lire : "Parole de Jalmain !", président de l’UNÉDIC (ex)

Publie le vendredi 7 mai 2004 par Open-Publishing

communiqué d’AC ! du 15 septembre 2003
http://www.ac.eu.org/article.php3?id_article=34

in Canard Enchainé du 05-04-2004

NOUVELLE contrariété pour Jean-Louis Borloo. Le ministre de l’Emploi et
de la Cohésion sociale avait obtenu, au milieu de la semaine dernière,
l’accord de principe de l’Elysée et de Matignon pour pondre un décret
augmentant - provisoirement - la cotisation à l’Unedic de 0,2 %. Mais ce
bavard s’en est ouvert auprès de plusieurs syndicats, qui ont tout
rapporté au Medef. Résultat durant le week-end, le baron Seillière et
son vice-président chargé des questions sociales, Denis
Gautier-Sauvagnac, ont fait le siège des conseillers de Chirac et de
Raffarin pour qu’ils renoncent à cette ignominie contre les entreprises.
Et Borloo a dû s’incliner.

Comme il fallait bien annoncer que le geste envers les " recalculés "
était financé, surtout à la veille de la conférence de presse de Sarkozy,
Borloo a sorti un lapin de son chapeau : la suspension du remboursement
de la dette de 1,2 milliard que l’Unedic a contracté auprès de l’Etat.
Décision annoncée sans même se donner la peine d’en aviser son ami Sarko,
selon " Le Monde " du 5 mai. Il faudra bientôt inventer un ministère de
la Cohésion gouvernementale.

Ces ingrats de syndicalistes ont oublié d’applaudir cette prouesse.
Certains raleurs, notamment à la CGT, estiment que ce " cadeau " ne
résout rien vu qu’il ne fait pas entrer un centime dans les caisses. Or
il faudra bien trouver des ressources nouvelles pour renflouer l’Unedic.
La suspension de la dette n’aura donc qu’une seule utilité améliorer la
solvabilité de l’assurance-chômage par rapport aux banques. Mais qui dit
emprunt dît aussi intérêts à payer.

Un "recalculé" à la CFDT

Jamais contents, les syndicalistes affirment qu’une fois de plus le
Medef s’en sort bien. " On fait payer par les contribuables ce que l’on
refuse de faire payer aux entreprises", proteste Jean-Luc Cazettes,
président de la CGC. Plus ennuyeux pour le patron des cadres " Je ne
croirai plus jamais le Medef quand il se présentera comme le défenseur
de la société civile et de la politique contractuelle, Le Medef nous
prouve une fois de plus qu’à ses yeux les partenaires sociaux sont
utiles pour faire avaler de mauvaises nouvelles aux salariés et aux
chômeurs. Mais dès qu’il faudrait faire payer les entreprises, il se
tourne vers l’Etat. On est en train de tuer le paritarisme ".

Même constat pour l’assurance-maladie alors que Douste peaufine dans le
secret son plan de sauvetage : nombre de spécialistes - syndicalistes et
hauts fonctionnaires - ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur une
situation qui, selon eux, va devenir ingérable. D’un côtè, un patronat
qui refuse de siéger dans les conseils d’administration des caisses
d’assurance-maladie, et, de l’autre, des entreprises qui financent le
régime sans avoir leur mot à dire sur l’utilisation des sommes qu’elles
versent.

L’affaire de l’Unedic a, en tout cas, fait une victime à la CFDT. Au
terme d’une réunion très houleuse de son bureau national, Michel Jalmain
 l’homme qui au nom du syndicat avait négocié les accords sur les "
recalculés " et sur les intermittents - a été débarqué pour cause de "
médéfisme primaire ", dit l’un de ses bons amis. Une solution sans
risque, par rapport aux médias, a été retenue : en juin prochain, il
prendra la place du responsable des questions internationales, qui doit
céder son fauteuil. Aux dernières nouvelles, Chérèque, qui a avalisé
toutes les décisions prises depuis plus d’un an, reste toujours à la
barre. Mais un capitaine n’abandonne jamais son navire pendant le
naufrage.

Alain Guédé