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Affrontements violents hier à Paris et nouvelle journée d’action prévue aujourd’hui contre la loi Fillon
Publie le jeudi 14 avril 2005 par Open-PublishingLes lycéens se dispersent mais ne se rendent pas
Par Emmanuel DAVIDENKOFF
Eenergie du désespoir. Pris en tenaille par les vacances de printemps, la proximité du bac, l’impasse institutionnelle d’une loi déjà votée, un PS persuadé (officieusement) depuis un mois que la mobilisation a échoué et des syndicats lycéens tout juste suivistes (pour les mêmes raisons), le mouvement lycéen n’a toujours pas raccroché les gants.
La place de la Bastille, à Paris, a ainsi été le théâtre d’affrontements violents, hier, entre 300 manifestants au moins et les forces de l’ordre, après que plusieurs lycées eurent été partiellement ou totalement bloqués : Louis-Armand, Rodin, Montaigne, Victor Hugo où une élève aurait été exclue quinze jours par le conseil de discipline pour avoir participé à un blocage. A la même heure, cinq des quinze lycéens arrêtés mardi après avoir investi l’inspection académique de Bobigny étaient toujours en garde à vue. Et à Vitry, quatre mineurs impliqués dans des violences lors d’une manifestation devant le lycée Adolphe-Chérioux ont été déférés devant le parquet de Créteil.
Divergences. Une nouvelle journée d’action est prévue aujourd’hui. Dans le désordre, en tout cas à Paris. Débordées par la Coordination lycéenne, les organisations lycéennes Fidl et l’UNL sont désormais incapables de masquer leurs divergences. La première appelle à des rassemblements devant les hôtels de ville de Créteil et de Bobigny et devant les lycées parisiens à l’heure du déjeuner. La seconde, épaulée par les étudiants de l’Unef, organise une manif sur le parvis des-Libertés-et-des-Droits-de-l’homme (Trocadéro), à partir de 19 h 30. La Coordination, elle, devrait rejoindre les enseignants du Snes-FSU, place de la République à 14 h 30.
Dialogue de sourds. Le casse-tête se poursuit pour François Fillon qui a tenté avant-hier soir de désamorcer la contestation en recevant la Fidl et l’UNL, certes représentatives, mais dont le poids sur le mouvement semble nul. Sans succès de toute façon, puisque l’UNL a qualifié la rencontre de « coup d’épée dans l’eau ». A quoi Fillon a répliqué hier à l’Assemblée que les contestataires « n’ont jamais été majoritaires, ni dans les lycées ni dans l’opinion [...] parce que leur mouvement est né à partir d’un mensonge diffusé par un certain nombre d’organisations qui ont caricaturé cette loi ». Le dialogue de sourds peut continuer.