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Agences ColisPoste : Respect !

Publie le lundi 18 décembre 2006 par Open-Publishing

la reprise du travail mardi 12 décembre ? C’est le premier mouvement d’une telle ampleur
depuis l’ouverture des ACP ? La direction doit maintenant tenir compte du ras-le-bol qui s’est
exprimé, ce qui impose des changements importants dans l’organisation du travail et dans les
méthodes de management sur ces établissements ? Malgré les tentatives d’intimidation de la
direction et les tentatives de division de certaines organisations syndicales, la détermination des grévistes a fini par payer ? Et c’est la tête haute, mais la rage au ventre, que les grévistes ont repris le travail ? Une lutte exemplaire à plus d’un titre.

Unitaires, oui, mais avec les salarié-es !
En Ile-de-France, un protocole d’accord a été signé par CGT, FO, CFDT le jeudi 7 décembre. Ce protocole, signé dans le dos des grévistes, par des organisations qui n’étaient pas dans
le conflit, a fâché. En effet, il reprenait point par point ce qui était en voie d’être obtenu par les grévistes eux-mêmes.
Les grévistes ont dû continuer le mouvement un jour de plus, pour finalement aboutir à un accord le 11 décembre au soir pour une reprise du travail le mardi 12 décembre.

Un ras-le-bol généralisé
Cela faisait des mois et des mois voire des années que le feu couvait sous les braises. Dès
novembre, trois ACP (Saint-Ouen, Clamart et Alfortville) appellaient les salariés des autres
ACP à une lutte commune pour le respect du personnel, les conditions de travail, les effectifs et les salaires, avec le soutien du syndicat SUD.

A Montpellier, un préavis de grève illimité SUD et CGT était déposé à partir du 30 novembre.
A Marseille, un préavis de 24 heures était également déposé par SUD et CGT sur les 3
ACP pour le 30 novembre. Dès le 29 novembre, les salariés d’une douzaine d’ACP d’Ilede-
France partaient majoritairement en grève.

Une lutte exemplaire
Les rassemblements quotidiens, que ce soit devant la DOT Ile-de-France, devant la direction
nationale de Coliposte ou devant le siège de La Poste, ont permis aux salariés des différentes agences en lutte de se rencontrer et de faire connaissance mais surtout de gérer leur conflit collectivement et démocratiquement. Ils ont par ailleurs, dû faire face rapidement à la répression avec une police et des CRS omniprésents à chaque rassemblement.

Enfin, la position intransigeante de Coliposte n’a fait que renforcer leur détermination.
Des avancées non négligeables.

Il faut se rendre à l’évidence, si ce conflit n’avait pas eu lieu, la direction de Coliposte n’aurait rien lâché. Il faudra évidemment que les grévistes fassent eux-mêmes le bilan de cette lutte mais certains acquis ont été obtenus et ce n’est pas rien dans la période :

 ? Challenge : 200 euro bruts pour tous au lieu de 100 au départ (soumis au présentéisme)
 ? Paiement des heures supplémentaires, y compris le passif
 ? Remise à niveau du volant de remplacement à 20% dès le premier trimestre 2007
 ? Emport : fin des exigences d’emport irréalisable
 ? Engagement du respect de la hiérarchie envers le personnel
 ? Levée de toutes les sanctions pour les grévistes (blâmes, AI)
 ? Neutralisation de 6 jours de grève.

Rien ne sera comme avant

Cette première grève concertée sur la moitié des établissements franciliens a permis aux
salariés des agences de démontrer que l’action collective prime sur le repli individuel. Suite
à ce conflit, la direction de Coliposte dit avoir entendu le message. Rien ne sera plus pareil
et les colipostier-es, qui effectuent leurs tâches quotidienne avec une grande conscience,
seront beaucoup plus respectés que par le passé. Si nécessaire, le rapport de force que les
grévistes ont su construire sera de nouveau déterminant.
http://www.sudposte75.fr