Accueil > Airbus, à qui la faute ?

Quand Airbus éternue, c’est l’Europe économique qui s’enrhume. La mise en œuvre du plan de restructuration touche particulièrement la France. Les salariés trinquent pour une gouvernance d’entreprise indigente qui a fait jouer ses intérêts personnels au détriment d’un fleuron de l’industrie européenne. Et pourtant, loin de remettre en cause cette dernière, c’est l’interventionnisme étatique que certains pointent du doigt.
Ne confondons pas le pompier et l’incendiaire. Pour éteindre l’incendie qui couvait depuis plusieurs mois on a fait appel à un capitaine d’industrie qui a fait ses preuves à la SNCF. Louis Gallois, patron d’Airbus et co-président de sa maison mère EADS depuis le 9 octobre 2006. A lui, et lui seul, de porter un plan de restructuration rendu incontournable par une gestion plus que médiocre de ses prédécesseurs incapable d’anticiper la crise actuelle. Schématiquement, Airbus ce sont ou plûtot c’étaient 55 000 salariés répartis à environ 1/3 en Allemagne, 1/3 en France et le dernier 1/3 sur le reste de l’Europe, notamment le Royaume-Uni et l’Espagne.
Officiellement, la casse imposée par “Power 8″ est “limitée”. 10.000 emplois seront supprimés sur quatre ans dont la moitié chez les intérimaires et les sous-traitants. La France est la plus touchée des quatre “Nations Airbus” avec une saignée de 4300 postes, dont 1100 au seul siège toulousain. Il ne devrait y avoir cependant aucun licenciement sec. Pourtant, le choc pour les salariés est terrible. La performance technique, les années de succès ne forment plus un bouclier efficace contre les aléas économiques. Le salarié, comme c’est désormais la règle, est devenu la seule variable d’ajustement d’une entreprise en difficulté. Le jour même de l’annonce du plan de restructuration, l’action EADS progressait de 1,8% à Paris.
La pilule est cependant loin d’être passée. Si pour Angela Merkel, la chancelière Allemande, “le principe d’équilibre est respecté”, les syndicats sont vent debout. Bernard Thibault, le leader de la CGT, a martelé qu’on ne peut pas “laisser le monde des affaires s’occuper des affaires du monde”. Le syndicat compte sur une forte mobilisation des deux cotés du rhin pour refuser le plan. Outre-Rhin justement, trois des sept sites sont déjà en grève. A FO, syndicat majoritaire dans le groupe, on dénonce le lâchage politique : ” C’est grave, c’est injuste. La France ne sait pas protéger ses industries”. Un millier de salariés se sont rassemblés spontanément sur les sites de Toulousains et de Nantes mercredi après-midi.
Côté Europe technocratique, la Commission Européenne tient un discours suicidaire qui exclu tout interventionnisme étatique ou supra étatique. “La gestion d’Airbus ne relève que des dirigeants de l’entreprise et des organisation syndicales représentatives des salariés”. Si Airbus va mal c’est la faute de la concurrence. Singulièrement, ce brouhaha couvre l’analyse du principal intéressé M. Gallois. Selon lui la plus grave difficulté à laquelle est confronté l’avionneur, c’est la faiblesse du dollar face à l’euro. Le dirigeant a précisé que le plan de restructuration est basé sur une parité de 1 euro pour 1,35 dollar. Or la monnaie ne relève que de la Banque Centrale Européenne et plus des Etats. Enfin le dossier Airbus rappelle une nouvelle fois les impératifs de moralisation par une législation européenne d’un capitalisme débridé. Airbus est victime de deux années consécutives de très graves crises au sein de la maison mère , EADS, dont Français et Allemands sont à égalité au capital avec 30%, chacun. L’Etat français et le groupe français Lagardère d’un côté. Le constructeur automobile allemand DaimlerChrysler, de l’autre.
Noël Forgeard l’ancien PDG d’EADS se sera illustré par son incapacité de gérer ses rivalités internes tant à l’égard de Philippe Camus, son vieil adversaire au service de Jean-Luc Lagardère, que par rapport aux partenaires allemands. La vente très opportune de stock-options avec une plus-value de 2,5 millions d’euros, par lui-même et les cadres de son entourage, avant l’annonce de retards à la livraison de l’A 380 ont donné outre l’éventuelle qualification pénale pour délit d’initié, le sentiment que les rats quittaient le navire. Licencié en juillet 2006, son indemnité de départ s’est élevée à 6 millions d’euros.
Messages
1. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 13:43
dans l’etat actuel des informations disponibles,il est difficile de dire ce qui domine des erreurs techniques ou et de la volonté de restructuration.La fin de la sous traitance pointe la delocalisation dans les pays de l’Est comme en Chine,vu que ces travaux hyper qualifiés demandent une haute technologie ? Quand on sait que la Roumanie comme la Bulgarie en sont a employer des Chinois ou des Nord Coreens tout semble possible.La parité euro-dollar peut n’etre qu’un rideau de fumées tant ces multinationales savent jouer des marchés monetaires pour fructifier leux cash.Il semble vital que les livres de compte comme les archives s’ouvrent pour faire toute la lumiere.
2. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 14:36
Pas d’accord.
Les problemes d’Airbus sont avant tout des problemes financiers, pas des problemes industriels. Airbus a plus de 6 ans en commandes fermes. Il n’y a donc aucune raison sinon financière de supprimer des postes.
Il y a un probleme de trésorerie du au retard de livraison des A380. Pourquoi les retards ?
Il semble que les choix de gestion ait été fait en direction des actionnaires et non en fonction de la logique industrielle. Les dirigeants ont eu comme principal soucis de produire des dividendes et augmenter le cours de l’action.
La responsabilité du gouvernement Jospin est écrasante qui a créé avec Shroeder EADS et a ainsi offert une partie du patrimoine industriel national à Lagardère et Chrylser.
Ce plan de suppression de poste est un véritable scandale, un non sens industriel.
Jips
3. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 15:29
Et dans tout cela, il faut analyser d’autres responsabilités :
le dogme de l’euro fort, porté par la Banque Centrale européenne, avec l’assentiment des gouvernements européens...
le choix du capitalisme sauvage, restauré en Europe, de considérer la masse salariale et les emplois comme seule variable d’ajustement, pour protéger les intérêts des actionnaires...
Airbus, construit avec le savoir faire européen (pas celui des actionnaires, celui des techniciens, à tous les niveaux) et avec de l’argent public, bradé au privé. Il n’a pas fallu longtemps pour que les croqueurs de dividendes piétinnent ceux qui les font vivre.
Jean-François
4. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 15:34
FO pense que la France ne sait pas défendre ses industries....eh bien c’est pas sur cette ligne franchouillo-franchouillarde que l’on va faire bouger les lignes. la réaction de B.Thibault me semble plus adéquate. Mais ces salariés après des années et des années de vote FO majoritaire vont-ils après une poussée de fièvre légitime entrer dans une bataille à la hauteur des enjeux, sachant qu’ils ne pourront pas compter sur FO ( pouah caca la politique c’est très vilain !!!). Pourtant la question qui est posée est d’abord politique : "Peut-on avoir de vrais politiques industrielles ambitieuses en Europe en 2007 ?" . Le résultat de la présidentielle sera une des clés de cette question, il va de soi que le résultat de MGB au premier tour intéresse en particulier ces salariés. C’est la seule candidate qui affirme la volonté politique d’une telle ambition.
Jean-Philippe VEYTIZOUX
5. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 16:32
Et si tout simplement,il s’agissait d’un plan statégique,comme le demontre Maurice Ultrich ,dans un article de l’Huma intitulé "AIRBUS se la joue Boeing" et qui fait apparaitre les similitudes de ce qui s’est passé chez Boeing (de 100 000 emploi en 1998 à 50 000 en 2005)l’internationalisation de la sous traitance afin de realiser les gains enormes de productivité.
Energie 8 va dans le même sens pour les resultats ,que l’on connait ,Nicolas Sarkosy,concernant Airbus n’a-t-il pas dit"Il faut qu’Airbus fonctionne comme une entreprise normale,qui localise ses activités,là ou sont les meilleures compétences et la meilleure compétivité".
Lire l’article de l’Humanité du 1 mars 2007
Roger bretagne
6. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 17:42
Mais ces salariés après des années et des années de vote FO majoritaire vont-ils après une poussée de fièvre légitime entrer dans une bataille à la hauteur des enjeux, sachant qu’ils ne pourront pas compter sur FO ( pouah caca la politique c’est très vilain !!!). Pourtant la question qui est posée est d’abord politique :
TOUT A FAIT D’ACCORD
Il y en a assez des syndicats qui sous couvert de modernisme et d’apolitisme accompagnent sans réellement les combattre, les décisions contraires aux interets de leur mandants
ILS se disent apolitiques et de facto non seulement font que la politique est accusé de tous les maux mais aussi et surtout que le jour ou les emmerdements commebncent les travailleurs ne savernt plus comment agir et ne font que réagir
Disons nous une bonne fois pour toute que si on ne veut pas en tant que syndicat faire de la politique à l’entreprise ce sont les patrons qui en font avec les résultats que nous connaissons
louis coconuts
1. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 22:01
FO est le syndicat du patron à EADS, qui échange des privilèges personnels depuis des années et des années, contre la paix sociale. Cela a pour conséquence de masquer les problèmes jusqu’à mettre en péril la société.
7. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 17:47
"L’état ne peut pas tout" dixit JOSPIN en 1998, voilà la quoidrature du cercle. La volonté des politiques de faire croire que rien ne sert de vouloir ce battre ai là. Et ce n’est pas Avec les deux GUIGNOL des sondages que cela vas s’arrangé ; Il faut que MGB s’appuis sur ces problèmes de restructurations, pour faire plaisir aux actionnaires, pour redire encore que la droite et la gauche antilibérale ce n’ai pas la meme chose. Il y en a mare de ces dirigeants qui ne pense pas aux principal de l’entreprise " ce sont les salariés qui produises" et non les actionnaires. Comment rattraper le retard de production en licencient 10 000 personnes ? Comment améliorer la production et la qualité d’AIRBUS en ce sèparents de ces personnels qualifié ? Non c’est le coup de grâce pour cette entreprise et bien d’autres malheureusement, l’Europe, l’Europe, l’Europe, et après ?
1. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 17:56
Au bal des "faux culs", le maire de Toulouse, jean Luc MOUDENC (godillot UMP), se dit hypocritement "du côté des salariés" alors que ce sont ses petits copains politiques qui, en privatisant AIRBUS, ont permis cette dérive.
Joel de Toulouse
2. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 18:42
Attention, c’est le gouvernement Jospin qui a créé l’ensemble EADS-Airbus.
La responsabilité de la situation incombe également au PS.
Jips
3. Airbus, à qui la faute ?, 2 mars 2007, 09:52
oui, sous les pressions internationnales de l’OMC et de l’Europe, avec , à l’époque, l’aval de beaucoup de salariés plus intéressés par l’achat d’actions que par la lutte ...comme me l’a fait remarquer récemment un délégué de la CGT d’Airbus : " A l’époque, nous étions peu nombreux à se mobiliser"...
Marjo
8. Airbus, à qui la faute ?, 1er mars 2007, 19:44
Peu importe à qui est la faute... Elle est certainement partagée entre UMP et gouvernement de la gauche plurielle.
Ce qui est important aujourd’hui est d’organiser la lutte pour résister à ce plan inique. Il faut que tous les syndicats dans tous les pays concernés décident des actions communes à mener. Il faut que ce mouvement soit appuyé par des grèves de solidarité des autres secteurs de la vie économique.
Il faut aussi, comme l’a appelé hier soir à Toulouse José Bové, que les différents candidats de la gauche antilibérale mènent des actions ensemble pour soutenir ces mouvements de lutte chez Airbus. Pour montrer que ce qui nous rassemble est beaucoup plus fort que ce qui nous sépare, Marie-Georges, Arlette, Olivier et José se doivent de montrer ensemble leur soutien
Alain , de Toulouse
1. Airbus, à qui la faute ?, 2 mars 2007, 09:49
Exactement Alain, la riposte est d’abord syndicale, puis européenne. Et ce qui a été "vrai" pour BOEING", ne l’est pas forcément pour la France, ni pour l’Europe. Il est temps que le monde salarial montre qu’il existe, au lieu de se laisser frapper sur la tête en permanence, comme on le voit trop depuis des années. Maintenant, ça suffit, la coupe est pleine, il faut se lever et dire STOP. Les autres pays NOUS REGARDENT ! MONTRONS-LEUR LE CHEMIN !
2. Airbus, à qui la faute ?, 2 mars 2007, 12:14
Vite qu’AIRBUS ferme, que toute l’industrie militaire disparaisse, que Renault, PSA licencient et tout...........
ca se finira dasn la rue
Camarade choisis ton camp