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Airbus reporte l’annonce de son plan de restructuration
Publie le vendredi 23 février 2007 par Open-Publishing10 000 à 12 000 emplois seraient concernés par le plan de réorganisation d’Airbus, baptisé "Power 8". En France, 3 000 à 4 000 personnes pourraient être licenciées. Délocalisations, suppressions de sites, baisse des effectifs voilà ce que suggère l’avionneur européen. Faute d’accord, lundi, au conseil d’administration d’EADS, maison-mère d’Airbus, le plan n’a pas été présenté aujourd’hui. Le succès des mobilisations en France et en Allemagne et du mouvement le 6 février ont fonctionné.
Airbus reporte l’annonce de son plan de restructuration
La direction du groupe européen EADS se sert du retard de livraison de l’A380 pour tenter de modifier en profondeur la structure et l’organisation du groupe. Elles souhaite s’inscrire encore plus dans une logique de guerre économique avec Boeing. Ainsi, Christian Streiff avait annoncé les grandes étapes de cette restructuration, en octobre juste avant de quitter la présidence du groupe. L’objectif principal est d’économiser 5 milliards d’euros d’ici 2010 et deux milliards par an à partir de cette date. Airbus souhaite diminuer ses coûts de structure de 30 % d’ici à 2010, en réduisant ses effectifs. Les 55 000 salariés d’Airbus ne seront pas les seuls concernés par ces licenciements, les 30 000 personnes employées par les sous-traitants travaillant sur les sites d’Airbus le sont également.
Pourtant, ce n’est pas le travail qui manque dans le groupe européen. Une augmentation des commandes a été enregistrée et 790 commandes fermes ont été prises en 2006, ce qui représente près de deux années de travail. Au total, le nombre d’avions en carnet de commandes représente 6 années de travail pour la filiale Airbus.
Mais, encore une fois c’est la course à la rentabilité financière qui pousse les dirigeants d’Airbus mettre en place ce plan de réorganisation. Ils voudraient tout d’abord redéfinir les lieux de production en spécialisant les sites d’assemblage. Le futur A350 serait ainsi développé à Toulouse tandis que le le successeur de l’A320 irait à Hambourg. L’avionneur européen semble vouloir s’inspirer des méthodes de son concurrent Boeing, qui a vendu à ses sous-traitants plusieurs de ses usines et externalisé sa fabrication. Cela vient contredire le développement d’une production aéronautique européenne indépendante et le maintien d’emplois de haute qualification chez les sous traitants et pour les salariés d’EADS.
Les Etats doivent prendre leur responsabilité et, par leur participation augmentée au capital, avoir une influence directe sur la stratégie d’entreprise d’EADS.