Accueil > Airbus : une catastrophe sociale est en marche
Airbus : une catastrophe sociale est en marche
Publie le samedi 3 mars 2007 par Open-Publishing9 commentaires
Lentement mais sûrement, la direction d’Airbus, en Europe, et le gouvernement Villepin, en France, entraînent les salariés de l’aéronautique vers une catastrophe sociale.
Tous les jours, on fait part aux salariés de rumeurs de licenciement et de fermetures de sites – en Allemagne, en France, en Angleterre et en Espagne. De rumeurs en reports, les chiffres non-officiels du nombre d’emplois supprimés ne cessent d’augmenter : entre 10 000 et 12 000, à ce jour. On parle de la cession de plus de 4 sites (dont Saint-Nazaire ville et Méaulte). On n’évoque d’ailleurs que les chiffres concernant Airbus, mais la saignée risque d’être beaucoup plus profonde chez les sous-traitants, dont Airbus souhaite réduire le nombre de moitié.
A Toulouse, l’emploi sera lui aussi durement touché. Et à vrai dire, cela a déjà commencé : depuis le gel des embauches, en septembre, les sous-traitants sortent progressivement du site d’Airbus. Les entreprises sous-traitantes se concentrent et les agences d’intérims tournent au ralenti. Le nombre d’offres d’emplois – en majorité précaires – a sévèrement chuté. Et ce n’est qu’un début, le plan d’économie n’ayant pas encore été concrètement mis en place.
La plan de restructuration, dont on nous a fait savoir depuis longtemps qu’il devait être annoncé le 20 février, a finalement été reporté en raison de divergences d’intérêts entre la partie allemande et la partie française d’EADS, le géant de la défense dont Airbus fait partie. Ces divergences concernent la répartition industrielle des avions, mais aussi le « partage du malheur ». Chacun s’efforce de faire supporter à l’autre une plus large part des conséquences politiques de la casse de l’emploi.
Il y a deux ans, on citait Airbus comme l’exemple d’une intégration capitaliste européenne réussie, servant la cause d’un projet de Constitution européenne au service du patronat. Aujourd’hui, la crise qui secoue Airbus vient rappeler la réalité brutale du capitalisme européen. Les classes dirigeantes des différents pays suivent leurs propres intérêts nationaux, qui entrent en contradiction les uns avec les autres. Tous sont en compétition pour des marchés et des sphères d’influence.
Les dirigeants français, qui ont montré leur grande incompétence industrielle et, surtout, leur immense avarice, tentent désormais de détourner l’attention des salariés par une propagande nationaliste. Ils accusent les Allemands d’être responsables de la crise. Ils tentent de rallier le salariat à la cause nationale du patronat français.
Notre devoir, en tant que militants syndicalistes et communistes, est de mobiliser les salariés et l’opinion publique – en France comme en Allemagne – pour briser l’ornière du nationalisme. Les salariés français et allemands font face aux mêmes ennemis : le système de la course au profit et tous ceux dont il fait la fortune, des deux côtés de la frontière.
Les candidats de gauche à la présidentielle doivent non seulement s’opposer catégoriquement au plan d’économie « Power 8 », mais aussi réclamer le même statut pour tous les salariés du secteur – qu’ils soient embauchés par Airbus, intérimaires ou sous-traitants – et exiger la renationalisation de l’industrie aéronautique, sous le contrôle démocratique des salariés, pour que sa marche et son développement répondent aux besoins des travailleurs et de la population, et non plus du profit privé.
Hubert Prévaud (PCF 31 – Syndicaliste Airbus)
Messages
1. Airbus : une catastrophe sociale est en marche, 3 mars 2007, 18:40
Vous devriez organiser une manifestation à Toulouse , un samedi ou un dimanche , en effet, nous sommes, je pense, nombreux et nombreuses à vouloir venir vous soutenir mais hélàs, nous travaillons la semaine ...
Marjo
1. Airbus : une catastrophe sociale est en marche, 4 mars 2007, 23:57
Par contre notre idee de certains gauchistes allemands (certains coco d´autres anarchistes et alter-mondiaux) comme moi, nous voulons que le travail argent et le temps soient autrement repartis, travailler le moins possible et une production le moins possible et proteger cette planete, enfin une nouvelle idee s´annonce par certains allemands qui sont a la direction de attac en allemagne-avec communistes-gauchistes-etc..., nous voudrions que chaque personne recoive environ 800 euros par moi (c´est une recherche pour l´instant utopique qui fait son chemin, avant j´etais plutot contre et plus le temps passe et plus nous sommes pour), pour chaque personne comme cela la femme au foyer a de l´argent on ne peut nous faire travailler pour un salaire de misere, il ne reste plus qu ´a travailler pour 800 euros , donc du temps avec la famille loisirs hobbys etc... pour plus de renseignements voir chez attac. Salut a tous de l´anarcho-coco. Combattre sans violence, mais sur tous les fronts, c´est mon combat a moi, et c´est tous les jours "FETE". Bien a Vous J-F
2. Airbus : une catastrophe sociale est en marche, 3 mars 2007, 19:41
On est avec vous !!!
1. Airbus : une catastrophe sociale est en marche, 3 mars 2007, 21:08
MIEUX QUE ÇA ! = On est VOUS !... indissolublement liés.
COURAGE et RAGE au COU !!
Oui ! Ré-AGIR au sale COUP !!
http://wwwlavie.over-blog.com
2. Airbus : une catastrophe sociale est en marche, 3 mars 2007, 23:58
C’est une bonne idée, si une grosse manif est organisée le dimanche, on pourrait se joindre aux salariés d’AIRBUS.
Aujourd’hui, on a besoin des uns des autres. Il faut montrer notre détermination à ne plus se laisser faire. La concurrence, la pression sur les gens, ça commence à nous dailler sérieux. Il faut l’exprimer. Nous sommes dans une autre logique que celle des financiers et des patrons.
Il faut laisser s’exprimer notre ras le bol de ces gens magouilleurs et pilleurs de nos vies !
3. Airbus : une catastrophe sociale est en marche , 4 mars 2007, 00:24
Salut !
Pourquoi ne pas organiser rapidement - ou lancer officiellement l’idée après accord - une conférence syndicaliste européenne des sites d’Airbus de chaque pays concerné ?
Peu importe quel pays. A BRUXELLES ?
VOILA L’OCCASION DE FAIRE EXISTER L’EUROPE, qui serait représentée par ses syndicats respectivement par pays membres concernés.
Mais il faut faire vite et monter la pression sur les candidats à l’élection française.
Les interpeller, droit au but, en exigeant le maintien des emplois, l’arrêt des licenciements etc.
Une grève européenne, réunissant les salariés des sites menacés, sous-traitants etc.
Si techniquement une telle conférence européenne serait difficile à organiser rapidement, pourquoi ne pas ne pas la faire se dérouler en duplex télévisée sur Internet. Des sociétés informatiques/audiovisuelles performantes le font dans le monde entier.
Ca ne coûte pas cher.
Si Airbus - ses salariés - n’agissent pas vite, les accords risquent d’être pris sur leur dos, par des dirigeants qui se détermineront en fonction de leurs interêts respectifs. Que l’on sache bien qu’il n’y a rien à attendre d’eux, sauf de s’entendre pour sacrifier les emplois au profit de la seule rentabilité financière. Inutile de croire en leur faux discours, ni d’espérer qu’il seront animés d’un sentiment de justice sociale. On connaît la chanson, non !!!
Courage et unité.
JJ
4. Airbus : une catastrophe sociale est en marche, 4 mars 2007, 09:11
Ces problèmes d’arbitrages financiers n’existaient pas dans l’ancien système du consortium Airbus. Les Etats mettaient à disposition les fonds sous forme "d’avances remboursables" en fonction de ce qu’avaient proposé les développeurs et les ingénieurs.
L’investissement public permettait donc de disposer de sommes colossales. Le remboursement de ces avances pouvait être étalé sur le très long terme. L’Etat y retrouvait son compte. L’Entreprise aussi. Car les bénéfices tirés à terme de la vente des appareils (après remboursement des avances) étaient systématiquement réinvestis dans le développement et la production. L’ennemi public numéro un de l’Etat, la commission et ses marionettes lobbyisées y a mis bon ordre en stigmatisant le système des avances remboursables. Je parle des avances de Etats pas de celles des lobbys... L’OMC aussi a fulmineé diverses malédictions (en entendant ce nom il est de bon ton d’entonner aussitôt des cantiques votifs avec pour refrain : "c’est mieux que rien"). Mais il est très révélateur que les deux premiers projets où Airbus a renoncé à utiliser les avances remboursables soient l’A 380 (utilisation des avances au début du projet en 1993 puis renonciation à les utiliser à partir de 2001) et l’A350 (abandon total du système des avances). La formidable capacité d’accumulation financière publique a permis à Airbus, qui partait de rien en 1972, de conquérir en moins de 30 ans plus 50 % du marché mondial de l’aviation civile.
Un point encore. Ce n’est pas seulement une affaire de gros sous dans tout cela. C’est aussi un résultat technique qui a été rendu possible ! Aucun actionnaire privé n’aurait pu consentir les efforts d’investissement comme ceux rendus nécessaires par le développement d’Airbus et les innovations technologiques très coûteuses qui ont été expérimentées. Airbus a en effet révolutionner tous les standards technologiques de l’aviation mondiale. Il fait passer les avions au système des commandes électriques sur l’A 320. D’ou venait l’idée et la mise au point ? De quelles merveilleuses entreprise privée ? Aucune. Il s’agit d’un emprunt à l’expérience accumulée sur le Concorde qui a inventé la commande électrique. Airbus a aussi remplacé progressivement les tôles par des matériaux composites plus légers et résistants. Il a introduire les fibres optiques pour les communications. Il va repenser l’assemblage des avions en passant du traditionnel rivetage au soudage laser. Pour chacune de ces nouveautés, Boeing ne rattrapera le retard que 10 ou 15 ans plus tard. Boeing a récupérét l’acquis sans supporter les risques, faute de pouvoir immobiliser les capitaux indispensables pour effectuer ces bonds technologiques en des temps records. Boeing n’a conservé sa rentabilité qu’en arrivant à réduire les coûts des appareils. Pas avec des performances techniques loin de là ! Car pour cela l’astuce a consisté a amortir ses produits sur des durées incroyablement longues (on voit que le longt terme a aussi du bon parfois...). Ainsi une partie des composants qui équipent encore les Boeing vendus aujourd’hui datent des années 1950-1960.
Et pour finir dans ce registre archaïque avec un nouveau train de pensées incorrectes, notons que le consortium Airbus a aussi assis sa percée industrielle sur une main d’œuvre à forte productivité par rapport à celle de Boeing. Pourquoi ? La qualification y sera longtemps valorisée. Comment ? Les gens ont été formés et payés correctement, voila le secret. Et correctement traité dans les périodes de vaches maigres. Ainsi l’Etat aura à cœur, en particulier sur les sites toulousains, de garantir la continuité des équipes et la transmission des savoirs faire, y compris en périodes de trous d’air des commandes. A plusieurs reprises, l’Etat va ainsi imposer la reconversion partielle des chaînes de production et des personnels, qui furent amener, entre deux avions, à fabriquer des téléviseurs, des frigos et même des caravanes pour ne pas laisser l’appareil industriel inemployé. Une telle logique de continuité de l’appareil industriel est une obscénité pour des actionnaires privés. Eux mêmes sont une obscénité pour l’aviation.
Non contents d’avoir déjà freiné le rythme des investissements et pressuré le système de production au point de conduire au retard de l’A380, les actionnaires privés ont aussi commencé à quitter le navire auquel ils avaient directement contribué à faire prendre l’eau.
Bristish Aerospace a d’abord revendu les 20 % qu’elle possédait dans Airbus à EADS qui possède désormais 100 % d’Airbus. C’est un plaisir de faire équipe avec des anglais de cette sorte. Leur comportement de 51 éme Etats Unis faisant merveille, comme on le sait, chaque fois qu’une difficulté se présente. Les connaisseurs se souviennent du dossier de la fusée européenne qu’ils avaient abandonnée sur injonction des USA aux premiers ratés. Heureusement que là encore l’Etat français, jacobin et innefficace, a réussi à produire des fusées (sans ingénieurs nazis pour les mettre au point comme aux Etats Unis) et à rafler 50 % du marché mondial de lancement de satellites.
Reste que depuis 2000 le socle "d’actionnaires stables" d’EADS n’a cessé de se réduire. Résultat une dispersion anarchique du capital d’EADS sur les marchés financiers. Ainsi en pleine crise sur les retards de l’A380, Lagardère et DaimlerChrysler décident chacun de vendre 7,5 % du capital au printemps 2006. Actionnaires stables ? Compte tenu des volumes colossaux d’actions dont la vente est alors annoncée par Lagardère et DaimlerChrysler, leur comportement a directement aggraver le baisse de l’action. Photo de situationactuelle : DaimlerChrysler ayant décidé en février 2006 de vendre une nouvelle tranche de 7,5 % et Largardère envisageant lui aussi de céder de nouvelles actions, le socle d’actionnaires (qui possédait 65 % en 2000) est aujourd’hui réduit à 42,5 %.
Cela fragilise encore davantage EADS ! Sa dépendance par rapport au marché boursier est encore plus grande ! Et qui peut croire que les acheteurs d’actions a venir sont des mordus d’aviation et de dévellopement des technologies pour dans vingt ans ? On connait le résultat. Sans que personne n’est rien vu venir, on a ainsi découvert en plein été que la banque publique russe VnechtorgBank avait acquis 5 % du capital d’EADS en ramassant discrètement les actions (dont le cours était alors au plus bas) sur les 3 places boursières où EADS est côté. Et depuis Poutine lui-même a confirmé que la Russie était intéressée à se renforcer encore dans le capital, ce qu’elle est certainement déjà en train de faire. L’émir du Quatar a aussi annoncé s’intéresser sérieusement à EADS et a dit envisager d’en acquérir une partie du capital via un fonds d’investissement. EADS n’est ainsi pas non plus à l’abri des fonds de pension et autres fonds prédateurs dans la mesure où l’essentiel de son capital est désormais flottant. Qui s’en soucie parmi les partiotes économique de l’UMP ? Tout de même ! Dans la besace de cette entreprise, il y a tout de même les hélicoptères de combat français, des missiles et ainsi de suite. On notera avec intérèt les remarques grotesque de Sarkosy sur ce dossier qui comme un lapin duracel a aussitôt récité le catéchisme libéral sur le sujet sans un mot pour le savoir faire , le manque de patriotisme des actionnaires privés français ni les risques sur notre indépendance militaire. Mais c’est sans doute parler comme un nationaliste de le dire comme dirait les eurocrates et leurs porte plumes.... Là dessus quand les socialistes (La candidate et le premier secrétaire du Parti) dénoncent la situation, exigent un moratoire et parle d’un retour de l’Etat dans l’entreprise, ils ont tellement raison que c’est un sprectacle hallucinant de voir le nombre de moulins à prières libéraux qui ont encore le front de venir radoter leurs refrains sur "l’état qui n’est pas capable de produire" et ainsi de suite. La bourde suprême a Nicolas Sarkosy qui réponds "un moratoire ? Ca recommence ! c’est plutôt d’un manque de stratégie industrielle que nous souffrons dans l’entreprise" Ah bon ? Qu’il est intelligent ! Moderne ! Novateur ! Et comment explique-t-il ce "manque" ce cher petit génie qu’il faut désormais appeller bécassin, lui qui sait repérer un manque de stratégie industrielle plus vite que son petit camarade en UMP Noel Forgeard le naufrageur de l’entreprise et parasite de choc ? Que pense monsieur Sarkosy du bilan de la privatisation d’Airbus ? Que pense-t-il du bilan de son ami l’homme d’affaires et de presse. Justement : c’est là que le bat blesse. Monsieur Sarkosy ne peut pas penser davantage que ne le supporte l’agence de propagande qui le motorise. N’empêche : je pense qu’un moratoire serait bon non seulement pour l’entreprise Airbus mais aussi pour la boite à réplique toute faite de monsieur Sarkosy.
5. Airbus : une catastrophe sociale est en marche, 4 mars 2007, 09:28
oui au debat sur les perspectives de la lutte mais dans la mobilisation:occupations et blocages de tous les sites.
6. Airbus : une catastrophe sociale est en marche, 4 mars 2007, 19:07
Renationalisation forcée d’Airbus . Que tous les salariés occupent jour et nuit les sites français et allemands, continuent la production pour les mêmes clients, en recherchent d’autres et empêchent par la force le déménagement des machines, qu’un groupe de salariés des services de gestion de tous les sites menacés continue son travail en collaboration . Car enfin, ce sont bien les salariés de tous les services qui faisaient l’ensemble du travail depuis des années. Ne peuvent-ils s’élire une nouvelle équipe de direction et continuer le travail comme avant, cette fois pour eux-mêmes ? L’entreprise appartient à ceux qui travaillent dur pour la faire vivre .