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Allocution solennelle à la Nation

Publie le mardi 9 septembre 2003 par Open-Publishing

Bush (président des E-U) : "Notre stratégie en Irak va exiger de nouvelles ressources. Nous avons très précisément passé en revue nos besoins militaires et pour la reconstruction en Irak et en Afghanistan. Je vais bientôt soumettre au Congrès une requête pour 87 milliards de dollars",

Remarques :

Une pilule difficile à avaler pour la population

1)L’administration Bush n’avait donné aucun détail dimanche sur la façon dont elle comptait financer ces dépenses supplémentaires. Mais la position du président et de son équipe sur les impôts —il a fait un cheval de bataille des baisses d’impôts pour relancer l’économie— ne lui donnent aucune latitude de ce côté là pour trouver de l’argent frais.

2) La rallonge de 87 milliards de dollars demandée par le président George W. Bush pour financer les opérations militaires et l’aide à la reconstruction de l’Irak et de l’Afghanistan propulsera le déficit budgétaire américain largement au-delà de 500 milliards de dollars.

3) L’administration peut aussi tenter d’économiser ailleurs les sommes allouées- L’emprunt du Trésor américain —et donc plus de dette— semble donc l’un des recours les plus logiques.

PS : Bush a promis à de nombreuses reprises qu’il avait un plan pour réduire le déficit de moitié d’ici 5 ans.

a) Avant même l’annonce dimanche de cette nouvelle rallonge, le budget 2004 devait déjà afficher un déficit record de 480 milliards de dollars selon les projections du bureau du budget du congrès (CBO), un organisme bi-partite, publiées le 26 août. Cela représentait alors quelque 4,3% du Produit intérieur brut des Etats-Unis.

b) Lors de l’exercice fiscal 2003, qui se termine le 30 septembre, les E-U devraient afficher un déficit légèrement supérieur à 400 milliards de dollars, soit environ 3,7% du PIB, selon les chiffres du COB. Le dernier déficit record datait de 1992 et s’élevait à 290 milliards de dollars.

Trois démocrates ont critiqué le discours prononcé par Bush :

Joseph Biden, (sénateur démocrate) "Nous n’avons pas le choix, il faut que cette somme soit votée", Mais je ne désespère pas de trouver une autre solution. "J’espère qu’il y a un autre moyen de trouver cet argent que de seulement ajouter au déficit", a-t-il dit, laissant entendre que l’on pourrait peut-être différer des baisses d’impôts promises aux couches les plus aisées de la population

Howard Dean, (ancien gouverneur de l’Etat du Vermont) "Soyons clairs : un discours de quinze minutes ne compense pas les quinze mois passés à induire en erreur les Américains sur le pourquoi de la guerre en Irak et ne compensent pas quinze semaines de mauvaise gestion de l’effort de reconstruction",
Je doute que le discours à la Nation parvienne à convaincre les autres pays du souhait des Etats-Unis de les voir participer à la reconstruction de l’Irak.

Le président "devrait immédiatement demander à son secrétaire d’Etat de prendre l’avion pour demander des troupes et de l’argent et passer les accords nécessaires pour que nos alliés et nos amis participent à nos efforts pour faire de l’Irak un endroit meilleur",

"Jusque-là, 80 milliards de dollars ont déjà été dépensés pour la guerre et ses conséquences. Le président demande maintenant 87 milliards de plus",
"Pensez un peu à ce que 167 milliards de dollars pourraient acheter au peuple américain. Un peu plus de la moitié de cette somme suffirait à fournir une couverture médicale pour chaque homme, femme et enfant en Amérique", a-t-il souligné, s’insurgeant une nouvelle fois contre les baisses d’impôts promises "aux riches".

John Kerry, (sénateur du Massachusetts ). "Donner un discours à la télévision ne contribuera pas à rassurer les Américains sur ce qui se passe en Irak. Dire la vérité aux Américains demande non pas un discours mais des réponses franches à des questions difficiles"