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Anne "Sinclair" : la daube de l’année.

par René HAMM

Publie le mercredi 21 décembre 2011 par René HAMM - Open-Publishing

Comme chaque mois de décembre (ou janvier suivant), divers médias et organisations désignent les personnalités qui ont marqué l’année (ou celle qui vient de s’achever). Selon une enquête téléphonique effectuée, les 6 et 7 décembre, par l’institut Conseil Sondage Analyses (1) pour le site web Terrafemina, Anne Schwartz (pseudonyme « Sinclair ») se classe en tête des femmes de 2011.

Avec 25%, elle devance d’une touffe de cheveux Christine Lagarde et Martine Aubry (23%). La chanteuse Nolwenn Leroy arrive en quatrième position ex-æquo avec…Marine Le Pen (18%).

Hormis la très talentueuse gagnante de la « Star Academy 2ème saison », le 21 décembre 2002, voilà une sacrée brochette de représentantes du « deuxième sexe » (2). Sur la plus haute marche du podium, la cocue (consentante ?) la plus célèbre de la planète ; à ses côtés, la remplaçante du « chimpanzé en rut » (3) au F.M.I., instance humanitaire renommée, ainsi que la première secrétaire du Parti socialiste, qui avait longtemps louvoyé à propos du comportement du « camarade » avec lequel elle avait conclu un « pacte » et couvert les malversations au sein des fédérations des Bouches-du-Rhône comme du Pas-de-Calais. En embuscade, la présidente du Front national. Catherine Bouvier, Yves-Marie Cann et Tiéfaine Concas n’avaient arbitrairement proposé qu’un panel de dix noms. La lauréate, une « Antigone » (4) moderne, que je situerais plutôt dans la lignée d’une Bécassine snob, mâtinée de Magdelon (5), en imposerait donc par son stoïcisme, son abnégation, son soutien, surtout financier (6), au queutard invétéré. Pourquoi ne pas carrément la considérer aussi comme une « victime », par ricochet, compatissante, indéfectiblement solidaire de l’auteur des méfaits ?...

Sa réapparition positive sous les feux des projecteurs, la petite-fille du marchand d’art (7) Paul Rosenberg la doit surtout à la surmédiatisation (8) de l’affaire new-yorkaise. Des observateurs avisés, qui actualisent apparemment les statistiques, affirment qu’aucun autre « événement » au monde n’avait suscité autant d’articles, de reportages, de commentaires sur les blogs. Alors qu’elle s’échinait à défendre officiellement la thèse de l’acte « impensable », miss angora n’ignorait rien, à l’instar de nombreux(-ses) journalistes et politicien(-ne)s, des pulsions obsessionnelles de l’individu qui partage son existence depuis plus de vingt ans. Dans l’opuscule « Un troussage de domestique » (9), Sophie Courval égratigne « la figure de l’épouse idéale, dévouée, modèle, jusqu’à la nausée, de la femme parfaite » ainsi que les dégâts générés par l’ancienne présentatrice de « 7 sur 7 » (TF1) pour la cause féministe. La richissime héritière dont la fortune avoisinerait les cinquante cinq millions d’euros (10) a toujours aimé se profiler comme une icône de « l’émancipation ». Entre le 14 mai et le début de l’automne, ses fans se prosternèrent devant « l’admirable dignité » « le courage » de la « Mater Dolorosa », « meurtrie », « dévastée », « prête à se sacrifier ». Jusqu’à quand ?... Aucun bipède sensé ne croit plus en la grotesque fiction d’un amour aussi vivace « qu’au premier jour » (11).

Pour la linguiste romande Stéphanie Pahud, Anne Schwartz incarne « la soumission, l’aveuglement, et tout ce que les rapports de force et la société du spectacle peuvent faire de mal aux relations humaines » (12). Après les premières révélations autour de « l’affaire du Carlton lillois », la future directrice éditoriale, très controversée avant même sa prise de fonctions, du portail français du « Huffington Post », s’était retirée quelque temps seule dans son riad de Marrakech, du moins sans sa « moitié », qui avait tué les heures, place des Vosges, en jouant aux… échecs.

Après une période de « recul », elle a décidé de s’afficher à nouveau aux côtés et au bras de l’ancien favori pour l’Elysée. Les 18 et 19 novembre, le couple avait séjourné à Tel Aviv chez leur ami Jean Friedman, ancien patron d’Europe 1 et proche du Parti travailliste. Intox, rumeur infondée ou information sérieuse ? Des sources réputées pour leur relative fiabilité ont laissé entendre que le violeur (présumé) de Nafissatou Diallo briguerait le poste de Gouverneur de la Banque d’Israël, d’autant que le titulaire, Stanley Fischer, aurait annoncé ne pas vouloir assumer son mandat jusqu’à son terme. Je rappelle que le 19 mai, alors que le procureur Cyrus Vance junior venait d’engager les poursuites contre l’occupant de la suite 2806 au Sofitel de Times Square, Benjamin Brafman, le plus teigneux des deux avocats américains de l’accusé, s’était rendu dans la capitale de l’État hébreu. Pour « raisons familiales », avait-il précisé.

Difficile d’imaginer qu’il n’eût pas tenté de mobiliser le lobby sioniste (13) et/ou de négocier, à titre préventif, une « aliah », un repli stratégique en « terre promise » pour son client. Lorsqu’on songe qu’Israël n’a pas signé d’accord d’extradition avec la France, une telle hypothèse ne relève pas de l’affabulation.

En attendant une éventuelle installation en des contrées moins hostiles, le tandem a vu, le 26 novembre, le film d’Olivier Nakache et d’Éric Tolédano, « Intouchables ». Ce qualificatif s’applique parfaitement à celui qui a toujours joui de l’impunité. Toutefois, dans le dossier du Carlton, le mec aux sept portables risque une mise en examen pour « recel d’abus de biens sociaux », voire de « proxénétisme en bande organisée », un « crime » passible de sept années de prison et de 150 000 euros d’amende, des peanuts pour la pleine aux as, à condition qu’elle accepte de continuer à raquer.

En tous cas, la baudruche du grand « séducteur » est définitivement dégonflée. Recourir aux services d’un Dominique Alderweireld, alias « Dodo la saumure », pour se dégotter des filles, traitées de « matériel » (14), confine à la déchéance absolue. Entre deux coups plus ou moins bien tirés, le natif de Neuilly-sur-Seine vient de dispenser à Pékin une leçon d’économie, en particulier sur la « crise » de l’euro. C’est à vous dégoûter d’avoir bossé dur pour se constituer un petit pécule !... Vivement le paiement en shekels !...

Des femmes qui inspirent vraiment le respect et l’admiration, il en existe bien d’autres. Par exemple, Irène Frachon, pneumologue à Brest, qui avait éventé le scandale du benfluorex. Pour son livre « Mediator 150 mg. Combien de morts ? » (15), l’Observatoire de la censure lui a décerné, le 1er février 2011, le Prix Tartuffe, qui distingue un(-e) artiste ou un(-e) auteur(-e) en butte aux ciseaux d’Anastasie. Cinq jours après la publication du brûlot accusateur, les laboratoires Servier obtinrent que le sous-titre disparaisse de la couverture. Le 25 janvier dernier, la Cour d’Appel de Rennes a autorisé l’éditeur à faire réimprimer la mention « Combien de morts ? ». Le 11 octobre 2011, elle a reçu le Prix "Éthique", catégorie "Lanceur d’alerte citoyen", dans le cadre des distinctions "Éthiques et Casseroles 2011" de l’association Anticor.
Nous en connaissons également dans notre entourage. Depuis six semaines, ma compagne se bat comme une lionne pour extirper sa maman d’un « mouroir » valenciennois. Son frère comptait y maintenir la dame de quatre vingt quatre ans pour les Fêtes avant d’ordonner, contre le gré de la principale concernée, mais avec la complicité d’un médecin, le placement dans un établissement spécialisé du Pas-de-Calais. Moyennant la signature d’une « décharge », ma bien-aimée a mis fin aux affres psychologiques de la « patiente », consciente qu’elle risquait de passer Noël loin des sien(-ne)s, de ne plus jamais franchir le seuil de sa maison, et qui ne souffre que d’un léger « syndrome confusionnel ». Je me réjouis du répit accordé à celle que presque tout le monde appelle « mamie ». Mais qu’un fils (indigne) fasse à ce point fi du libre-arbitre de sa maman, l’abandonne à elle-même et aux tenanciers du système de soins, me scandalise autant que la promesse, non tenue (une de plus), de Nicolas Sarkozy, de hisser la « dépendance des personnes âgées » au rang de « priorité nationale » !. D’aucun(-e)s prétendent que l’on juge aussi une société au sort qu’elle réserve à ses « ancien(-ne)s ». Un motif de plus pour penser que notre pays est gravement gangrené de l’intérieur.

(1) Depuis juillet 2008, la propriété à 100% du groupe Bolloré.

(2) Titre de l’essai en deux tomes de Simone de Beauvoir, paru en juin 1949.

(3) Dans « 93, Faubourg Saint-Honoré », émission de Thierry Ardisson, diffusée les 5 et 20 février 2007 sur Paris Première (l’extrait est disponible notamment sur Youtube), Tristane Banon avait traité ainsi, sur un ton relativement rigolard, celui qui l’avait salement importunée, le 11 février 2003, au 13 rue Mayet (6ème arrondissement parisien), dans la garçonnière mise à la disposition de Dominique Strauss-Kahn par Alex-Serge Vieux, le pote et ancien conseiller de celui-ci au ministère de l’Économie. Ah, la répartie débilissime du présentateur toujours accoutré de noir : « j’adore » ! L’écrivaine a publié, le 13 octobre, « Le bal des hypocrites » (Au Diable Vauvert, La Laune dans le Gard, 126 pages, 15 €). Ce jeudi-là, Dominique Planquelle, procureure générale par intérim au Parquet de Paris, a rejeté sa plainte pour « tentative de viol », tout en reconnaissant « l’agression sexuelle », un délit prescrit au bout de trois ans. La fille d’Anne Mansouret se satisfera de cela. Du reste, dans le Top ten précité, elle occupe le dernier rang (4%).

(4) Ivan Levaï, son ex-époux toujours transi…

(5) Une des deux « précieuses ridicules » dans la comédie en un acte de Molière (première représentation : le 18 novembre 1659 au théâtre du Petit-Bourbon à Paris).

(6) En sus de la caution d’un million de dollars versée en guise de caution pour la libération conditionnelle du prisonnier, pour quatre nuits, à Rikers Island, elle avait fourni cinq millions de garantie en hypothéquant sa maison de 263 mètres carrés à Washington, située dans le quartier huppé de Georgetown. Elle l’avait acquise, en octobre 2007, pour quatre millions de dollars et en espère une plus-value d’un million deux cent mille dollars. Le 25 mai, le couple avait emménagé dans une somptueuse villa de 632 mètres carrés au 153 Franklin Street à Tribeca. Loyer mensuel : cinquante mille dollars. En additionnant à ces dépenses l’ensemble des autres coûts (la résidence dans l’immeuble du 71 Broadway, la société de surveillance Stroz Friedberg, les honoraires des avocats Benjamin Brafman et William Taylor…), madame et monsieur ont claqué en quatre vingt un jours aux States l’équivalent d’environ… neuf cent quatre vingt SMIC !... Ou la paie de deux smicards en quarante ans de labeur ! On se pince !...

(7) « Un marchand d’art est un voleur inscrit au registre du commerce » (Alexandre Dupré, interprété par Jean-Paul Belmonndo dans « Le guignolo » de Georges Lautner, sorti sur les écrans, le 26 mars 1980).

(8) J’opère évidemment un tri sélectif entre les médias qui optent délibérément pour le mode « people » et les journaux ou magazines, y compris télévisés, soucieux de la recherche d’une vérité plausible et de replacer au cœur du débat sociétal le sort et la parole des femmes victimes de violences sexuelles.

(9) J’en ai publié une recension détaillée, le 17 septembre, sur Bellaciao.

(10) Elle posséderait notamment cent soixante tableaux de maîtres, à l’abri dans le coffre-fort d’une banque à Livourne (Toscane).

(11) Après la divulgation de la brève « période magyare » de son mari, Anne Schwartz avait affirmé cela. Bavasserie et monstrance ! Le vulgum pecus, destinataire du message, ignore évidemment l’intensité des sentiments originaires.

(12) Dans « Le Matin », quotidien lausannois, du 27 mai 2011.

(13) La communauté yiddish d’outre Atlantique s’est montrée plus que discrète…

(14) Dans un SMS expédié, le 4 juillet 2009, à son pote Fabrice Paszkowski, patron d’une entreprise lensoise de fournitures médicales (certaines peuvent servir d’accessoires dans le cadre de pratiques pornographiques...).

(15) Éditions-Dialogues.fr, 3 juin 2010, 152 pages, 15,90 €.

René HAMM