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Appel à une nouvelle manifestation des lycéens mardi

Publie le vendredi 11 avril 2008 par Open-Publishing
3 commentaires

de Jean-Baptiste Vey

Un appel à de nouvelles manifestations lycéennes mardi a été lancé alors que le ministre de l’Education nationale reste inflexible sur les suppressions de postes prévues cette année.

Xavier Darcos, qui a reçu un syndicat lycéen dans la matinée, assure que les problèmes du lycée ne tiennent ni au nombre d’enseignants ni au budget de l’Education nationale.

Après sa rencontre avec le ministre, la présidente de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne a appelé à une nouvelle journée de mobilisation, la sixième en trois semaines.

"Nous appelons à une nouvelle manifestation mardi à 14h00 à Paris", a dit à Reuters Alix Nicolet, précisant que d’autres manifestations auraient lieu, notamment à Strasbourg.

"La rencontre s’est bien passée, nous n’avons rien obtenu sur les suppressions de postes mais nous avons été vraiment écoutés et nous continuons à discuter avec le ministère", a-t-elle ajouté. La FIDL sera à nouveau reçue mercredi matin.

L’autre grand syndicat lycéen, l’Union nationale lycéenne, doit être reçu vendredi après-midi.

Les manifestations lycéennes ont pris de l’ampleur jeudi avec 60.000 à 80.000 manifestants dans tout le pays, selon les organisateurs. A Paris, les syndicats ont compté 35.000 manifestants et la police 19.000.

"MALAISE"

"Je n’ai pas de postes à distribuer", a dit Xavier Darcos sur Canal+, soulignant que "la loi de finances est faite".

Quelque 11.200 suppressions de postes sont prévues cette année à l’Education, dont environ 8.500 postes d’enseignants. Le secondaire devrait à lui seul perdre 8.800 postes.

"Il faudra peut-être examiner s’il y a des difficultés particulières, parce que nous faisons toujours des aménagements au mois de juin", a néanmoins ajouté Xavier Darcos.

Il a dit comprendre le "malaise" des jeunes. "Ils ont le sentiment que la vie qu’on leur prépare est difficile, ils sont inquiets sur leur insertion professionnelle", a-t-il déclaré.

Mais, a une nouvelle fois souligné Xavier Darcos, "les performances des lycées français, avec un des encadrements qui est un des meilleurs du monde, sont médiocres".

"Il faut que nous acceptions un peu une fois de nous dire que ce n’est pas que du quantitatif, il faut que nous repensions la manière dont nous préparons nos élèves", a-t-il ajouté.

Selon lui, un lycéen français coûte 22% plus cher que la moyenne européenne et il suit 30% d’heures de cours en plus.

Le ministre justifie également les réductions d’effectifs par la baisse démographique. Les effectifs du second degré ont baissé de 145.000 élèves en trois ans et devraient encore reculer de 40.000 à la rentrée prochaine, explique-t-il.

Le ministère de l’Education comptait plus d’un million de fonctionnaires fin 2007, soit environ un fonctionnaire français sur cinq, dont 840.000 enseignants. Reuters

http://www.lexpress.fr/info/infojour/reuters.asp?id=68840&1305

Messages

  • Les lycéens doivent continuer la lutte ,ils sont dans le vrai. MAIS,nous adultes, devons les rejoindre ,non seulement politiquement,mais physiquement.Les directions syndicales ouvrières doivent appeler à la moblisation générale,c’est impératif.

    Si nous n’allons pas rejoindre les jeunes ils vont se faire manipuler par leurs différentes directions(la FIDL par ex....)et se faire massacrer par les flics,se faire foutre en taule etc..

    Leur mouvement est le nôtre,rejoignons-le !!

    TOUS ENSEMBLE !!!

    APPEL AUX DIRIGEANTS CGT SUD FO , sans oublier LA LIGUE LO LE PCF LE PT

    APPELEZ A LA MOBILISATION GENERALE !!!

    François Pellarin

    • Le SNETAA ou la chronique de la trahison confirmée.

      C’est vrai, les enseignants étaient - et demeurent - curieusement absents d’un mouvement qui les interpelle pourtant au premier chef, non seulement dans les suppressions massives de postes qui les touchent de plein fouet, mais aussi du point de vue de leur capacité à réunir autour du "soi" présupposé du corps enseignant, un élan collectif absent jusque-là de la mobilisation lycéenne.

      Position confortable ? Stratégie des grandes centrales, ou plus simplement reflet de l’individualisation galopante qui tue à petit feu ce qui n’est plus le "corps" enseignant depuis déjà un certain nombre de décennies ? On pouvait penser que cette dernière semaine serait la première d’une déferlante, au moins francilienne, contre des gens qui osent afficher un enseignant pour douze élèves sur les médias de grande écoute. Mais non, rien n’est venu, si ce n’est la mobilisation lycéenne, doublée d’un sérieux malaise au sein des enseignants des Lycées professionnels.

      Il est vrai que les effectifs enseignants positivement les plus visés, ceux des Lycées professionnels, se heurtent à une prise de position publique, pour la moins étonnante, de la part de la Direction du SNETAA, syndicat majoritaire aux dernières élections professionnelles en LP ; une prise de position en la faveur à peine implicite d’une soi-disant modernisation de la Formation professionnelle et de son train de mesures destinées, surtout, à la réduire à néant à plus ou moins long terme.

      Sur le 19/20 de FRANCE 3, quelle n’a été en effet la surprise des PLP de voir soudain la face de carême du N°2 du SNETAA, venu faire l’article d’une "modernisation" de l’enseignement professionnel public, c’est-à-dire du Bac professionnel 3 ans, encensant du même coup le Protocole de Discussion (signé par le SNETAA avec XAVIER DARCOS) pour ce qu’il faut bien appeler la généralisation adoptée de ce même bac pro 3 ans, et dont le SNETAA se fait aujourd’hui le plus chaud partisan, après l’avoir justement dénoncé jusque dans les mandats de son dernier Congrès National de l’an passé.

      Jouant ainsi sur les mots, le ci-devant n°2 a eu toutes les peines du monde à justifier les positions d’un Secrétariat National du SNETAA, syndicat dont les mandats historiques avaient pourtant toujours milité en faveur d’un enseignement professionnel, en 4 ans pour le Bac pro, intégrant les 2 années de BEP comme une propédeutique à celui-ci, élargissant ainsi l’espace éducatif à une pédagogie différenciée utile à des publics en difficulté d’apprentissage des savoir-faire. Il s’agissait de cohérence pédagogique et de droit à la différence d’accès à la culture et à l’excellence par une voie autre que celle de la Pensée unique en matière d’école, de méthode et de l’acte éducatif le plus ouvert sur l’extérieur, sans nier pour autant l’identité du choix formatif agréé par les jeunes.

      Mais le SNETAA ne semble pas non plus se chagriner beaucoup du fait que le Bac pro 3 ans est, à l’origine, un pur produit de l’UIMM, dont on sait aujourd’hui tous les soucis qu’elle entretient avec son organisme de tutelle, le MEDEF, dont ce n’est très certainement pas le Bac pro 3 qui va résoudre ses problèmes dans l’immédiat avec ladite l’UIMM et ses vélléités d’entretenir des fonds propres à destination de sa propre légitimité en circuit fermé.

      A l’origine des 25% de capacités d’accueil et de postes supprimés en LP à terme de la liquidation du Bac pro 4, sa version en 3 ans est le cheval de Troie élitiste et "obligée" de la mise en cohérence des systèmes de formation professionnelle publics et privés, l’ensemble destiné à faciliter le noyautage de ces derniers par les seconds. C’est-est-dire qu’il est ici question de la mise au pas de la Formation professionnelle publique par des opérateurs de formation privée, dont on sait la parfaite inocuité en matière de pédagogie citoyenne, et les motivations sous-marines animant ses interfaces peu lisibles et partisane d’une libéralisation active du système éducatif du même coup.

      Mais il n’y a là rien de bien nouveau sous le soleil, puisqu’il s’agit, ni plus ni moins, des soubresauts de moult préconisations du Rapport Thélot, de la loi Fillon et, d’une certaine manière, de l’accomplissement annoncé des Rapports Attali et Pochard, lesquels ne souhaitent rien d’autre que la liquidation de l’Ecole publique dans ses moyens de fonctionnement, à travers le subventionnement des structures, via la nébuleuse des bailleurs de fonds du privé.

      Tout compte fait, l’Ecole va s’ouvrir pour nos enfants sur un monde que l’on aurait souhaité loin derrière eux, mais c’était sans compter sur les capacités d’accompagnement de certains acteurs d’un syndicalisme obsolète et, souhaitons-le, révolu bientôt dans les urnes, pour la cohérence du syndicalisme en général.

      Finalement, les actuels dirigeants du SNETAA ne font que reprendre ce qu’ils sont censés avoir chargé leurs adhérents de combattre à la tribune, jusqu’à leur dernier Congrès : l’accélération du transfert vers les Régions de l’Enseignement professionnel public ; un désengagement de l’Etat qui fera les beaux jours des bassins d’emploi et de la précarisation obligée des gosses de pauvres, privés, à brève échéance, d’un diplôme de BEP, qualification minimum pour bon nombre d’entre eux, jetés bientôt sur le marché d’un nouveau Contrat de travail, où la qualification de niveau V ne sera plus même un garde fou à l’exploitation des uns par les autres.

      Grâce aux dirigeants du SNETAA d’aujourd’hui, les lois de décentralisation du 13 août 2004 ont ainsi trouvé l’impulsion qui leur manquait pour s’installer durablement dans la fragilisation des emplois précaire et la mise en délicatesse sociale de la classe ouvrière à l’école, sommée de se mettre au garde-à-vous des nouveaux maîtres du Palais et de leur supplétifs encartés dans une organisation syndicale discalifiée s’il en fût.

      Heureusement le SNETAA veille et proteste encore de l’incompréhension généralisée des masses et des militants - qui sont d’ailleurs le plus souvent leurs propres militants (lesquels prétendent, à l’interne comme à l’externe), que ce n’est pas un syndicat vieillissant, anachronique et précédant les propres volontés du Ministre en personne, qui se doit encore de veiller aux destinées des PLP aux prochaines élections professionnelles de décembre 2008.

      Qui, mieux que ces militants du SNETAA en rupture de ban obligée, saurait dire la logique électorale qui sera celle des PLP, à l’échéance des élections de décembre 2008 ?

      Les électeurs décideront, le moment venu, de mettre ou non un terme à cette mascarade pour le moins surréaliste.

      Gageons qu’ils feront la part de la trahison et le choix de l’avenir.

    • D’accord avec toi, LES SYNDICATS ET PARTIS DE GAUCHE avec les lycéens mardi !!!!!

      Les absences seront assimilées à des trahisons...