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Après la barre énergetique à SDF, le patch à chômeur....

Publie le vendredi 28 mai 2004 par Open-Publishing
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Les Français ne sont pas égaux devant le tabac : les chômeurs
sont près de 30% de plus à fumer que les autres et les personnes en grande
difficulté sociale fument deux fois plus que la population générale.

Face à cette inégalité sociale, Philippe Douste-Blazy, ministre de la Santé
et de la Protection sociale a annoncé jeudi qu’il engageait trois millions
d’euros pour l’extension de la gratuité des substituts nicotiniques en
médecine de ville pour les plus démunis. Cette annonce a été faite lors de
la visite par le ministre d’un centre de santé du cinquième arrondissement
de Paris.

Trois millions d’euros seront par ailleurs allouées au renforcement des
consultations tabacologiques en hôpital.

La gratuité des substituts nicotiniques pour les bénéficiaires de la
couverture médicale universelle (CMU) sera expérimentée dans trois régions
pilotes (Alsace, Basse-Normandie, Languedoc-Roussillon). Les patients
recevront directement un bon de prise en charge de l’assurance-maladie pour
des substituts nicotiniques, correspondant à trois mois de traitement.

Ces bons devront être validés par le médecin traitant lors d’une
consultation initiale et d’une consultation à un et deux mois de traitement.
La délivrance du traitement s’effectuera gratuitement par le pharmacien.

Pour favoriser l’accès des populations en situation de précarité aux
traitements efficaces pour l’arrêt du tabac, l’Assurance maladie a mis en
place une prise en charge gratuite dans certains de ses centres d’examen de
santé (CES). Cette opération est le prolongement d’une démarche engagée par
le ministère de la Santé et de la Protection sociale en 1999.

Les personnes de 16 à 50 ans en situation de précarité qui fument plus de 10
cigarettes par jour et désirent s’arrêter, peuvent bénéficier de la gratuité
des substituts nicotiniques (gomme à mâcher ou timbre) pour une durée de 3
mois.

Pour les personnes incarcérées, il sera demandé aux UCSA (unités de
consultations et de soins ambulatoires mises en place dans les
établissements pénitentiaires) de mettre des substituts nicotiniques à
disposition des détenus (en favorisant les timbres), ainsi que d’accorder le
droit à des cellules sans fumée pour les personnes qui le demandent. Cette
mesure est menée dans le cadre de la réécriture du guide méthodologique
accompagnant la circulaire de 1994 relative à la prise en charge sanitaire
des détenus et à leur protection sociale.

Le ministre s’est par ailleurs engagé à ce que cette année, tous les
départements disposent d’une consultation hospitalière de tabacologie. En
France, en janvier 2004, il y avait 426 consultations hospitalières et non
hospitalières de tabacologie, pour un total de 6.191 consultants par
semaine. En 2004, on comptera dans l’Hexagone 236 consultations
hospitalières spécialisées contre 210 en janvier 2003.

Pour tous, une campagne d’incitation à l’arrêt, « Le tabac, rien ne peut
l’arrêter à part vous » sera diffusée du 31 mai au 20 juin. Des affiches
relaieront ces messages jusqu’à la mi-juin, pour rappeler que le premier
espace à protéger du tabac est son propre corps. Cette campagne télévisée
alerte les fumeurs avec pour message, « Si vous pouviez voir ce que chaque
cigarette fait à l’intérieur de votre corps, vous arrêteriez de fumer
immédiatement ». AP

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