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Après le CNE, l’emploi salarié a diminué en France !

Publie le samedi 4 février 2006 par Open-Publishing

Communiqué de la ConfédérationGénérale du Travail CGT

Le gouvernement se réjouit à grand bruit d’une diminution de 0,8% du nombre
des demandeurs d’emploi en décembre 2005. Malheureusement, ce chiffre masque la réalité d’une dégradation de l’emploi dans notre pays.

Ainsi, selon la note mensuelle de la DARES (INSEE) de janvier 2006, l’emploi
salarié hors intérim a reculé de 0,2% de septembre à novembre dernier dans
le secteur concurrentiel, soit moins 30.000 emplois environs. Fait
significatif, cette réduction touche de façon uniforme les grandes et les
petites entreprises. Cela confirme que, contrairement a ce que le
gouvernement avait annoncé, la mise en place cet été du « Contrat Nouvelle
Embauche » n’a en aucun cas créé des emplois dans les PME. Il n’y a pas lieu
de se réjouir de l’augmentation des recours à ce type de contrat, ils
viennent en substitution des CDI et CDD classiques. Une enquête réalisée
auprès des patrons de PME n’avait-elle pas révélé que 70% d’entre ceux qui
avaient recours au contrat nouvelle embauche avaient déjà l’intention de
recruter en CDI, de leurs propres dires ? Les Contrats Nouvelle Embauche ne
font pas diminuer le chômage, mais aggravent la précarité !

De plus, la réduction de l’emploi industriel est encore plus forte (moins
0,8% sur le trimestre), ce qui signifie une substitution partielle par des
emplois de services, dont on sait qu’ils sont souvent assortis de contrats
de travail bien plus précaires.

Le forcing gouvernemental visant à introduire le « Contrat Première Embauche
 » étendrait à nouveau cette précarité aux moins de 26 ans recrutés dans les
entreprises de plus de 20 salariés. En outre, un projet de révision de
l’ensemble des contrats de travail est annoncé dans la foulée des
dispositifs CNE et CPE. Pour la Cgt, la mobilisation doit grandir pour
repousser ces dispositifs et défendre au contraire des revendications pour
la création d’emplois, une véritable politique industrielle et une sécurité
sociale professionnelle garantissant la stabilité de vie à laquelle les
salariés aspirent.

Après les initiatives revendicatives, rassemblements et manifestations du 31
janvier, la Cgt appelle les salariés à participer plus nombreux encore aux
manifestations unitaires du 7 février pour rejeter le CPE. La manifestation
européenne de Strasbourg du 14 février pour le rejet de la directive
Bolkestein, associée aux nombreuses initiatives locales dans les pays
européens, sera l’occasion de poursuivre la lutte contre la remise en cause
des droits sociaux, en France et chez nos voisins. Il va de la
responsabilité du syndicalisme de renforcer l’unité pour poursuivre et
amplifier ces mobilisations.