Accueil > Arg !!! 130.000 à Marseille

130 000 Y’A ENCORE RIEN LÀ ?
La gueule juvénile du serpent aux dents acérées s’est encore ouverte aujourd’hui a Marseille : " Villepin ont t’a mordu ", " Villepin tu es fichu ".
Les dizaines de milliers d’étudiant(e)s et lycéen(ne)s ÉTAIENT AU RENDEZ-VOUS.
À ceux qui croyaient que les jeunes se désintéressaient de leur avenir, ceux qui disaient que les jeunes manifestaient pour sécher les cours, ceux qui pensaient qu’une compétition sportive télévisée à l’heure de la manif affaiblirait leur volonté et leur engagement, ONT MENTI OU SE SONT TROMPÉS.
C’est mal connaître la puissance d’une jeunesse qui en ras le bol, cette jeunesse qui constituait plus de la moitié du serpent qui arpentait les rues de Marseille de la porte d’Aix jusqu’au Vieux port en passant par Gambetta et la Canebière a scandé les slogans anti CPE sans discontinuer.
Filles et garçons mains dans le main, bras autour du cou, en ligne, en cercle, sautant, courant, criant, hurlant : « R.E.T.R.A.I.T-D.U-C.P.E »
L’autre moitié du corps massif de ce serpent était les salarié(e)s du public et du privé, intermittents du spectacle, retraité(e)s ensemble ils ont répondu à l’appel de la, CGT, CFDT, FSU, UNSA, CFTC, CGC, SOLIDAIRE, UNEF, FIDL, UNL, il y avait aussi des salarié(e)s FO qui ont citoyennement défilé dans le cortège.
Ce cortège haut en couleur avec une volonté de fer s’est amplifié depuis le 7 mars, et surtout les discussions engagées dans le cortège démontrent que tout le monde a compris le servage du CPE et que la bataille ne va pas s’arrêter là.
LES ENFANTS SONT DANS LA RUE, AUX PARENTS MAINTENANT DE RENFORCER.
Comme le disait Mireille Chessa, secrétaire générale de l’UD 13 : " Si Villepin ne comprend pas, nous allons encore lui donner des coups de pieds au cul ".
Rendez-vous est pris avec toutes les organisations syndicales lundi. Les lycéens ont réclamé : " Grève générale ".
Esteban
Un électron libre de bellaciao était à Marseille, il était le 130 000ème, quel bel homme !


Messages
1. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 18 mars 2006, 23:04
130.000 selon les manifestants, et... 7000 selon la Préfecture !!!
Bon, Ok, on est à Marseille, dont les tendances à l’exagération se confirment, mais qd même, j’ai rarement entendu un tel écart d’appréciation...
1. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 18 mars 2006, 23:16
A Paris idem 80 000 d’après la police, 500 000 pour les organisateurs.
Un journaliste de France 2 ne sachant pas à quel chiffre se vouer a décrit une foule compacte sur 5 km de long qui à 18 h était encore à la Bastille.
Il faut faire un calcul.
Moi j’y étais et je peux vous dire qu’on était des centaines de milliers. C’était génial !
2. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 19 mars 2006, 08:56
C’est quand même incroyable qu’à l’heure de l’électronique on puisse par exemple compter le nombre de mots et même le nombre de signes d’un texte de 400 pages, et pas le nombre de têtes dans une manif ! j’ai du mal à y croire.
Je ne me lasse pas d’entendre nos sympathiques journalistes, maniaques comme toujours de la précision, nous annoncer "entre 500 000 et 1 500 000", tandis que les sondages nous assènent généralement deux chiffres après la virgule.
Quant à la police, j’espère qu’elle possède, pour usage interne, des chiffres plus fiables que ceux qu’elle annonce.
Sur ce point d’ailleurs, la seule analyse crédible que j’aie entendu sur la révolte des banlieues venait (ouf !) des renseignements généraux.
MC
3. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 19 mars 2006, 10:51
Le calcul de la préfecture pour le cortège parisien a dû être assez simple : la surface de chaussée, approximativement, entre denfert rochereau et nation est de 180 000 m². Sachant que la tête arrivait à Nation, alors que la queue de cortège n’avait pas encore démarré de Denfert, soit une cortège de 5500 m et une largeur moyenne (pondérée) de la chaussée de 36 m, et en comptant un peu moins d’un manifestant pour 2 m² (ou en enlevant les trottoirs) on a les 80 000 personnes. Mais cette densité est erronée : entre 15h et 16h, le bouvard Arago (1353 m.) entièrement occupés jusque sur les trottoirs et comprtant une foule extrêmement dense (on peut compter 2 individus au m²à, il y avait déjà 100 000 personnes sur le boulevard Arago. Sachant qu’à 16 heures, les premiers cortèges arrivaient à Nation (+ 3505 m X 40 m = 140 200 m²), même avec une densité faible de 1 individu pour 2 m², on aurait 70 000 de plus. Soit enfin les 10 000 ou 20 000 encore massés place Denfert Rochereau, cela fait déjà 180 000.(notons encore que toutes les rues empruntées sont le samedi très peu passantes "ordinairement"). Comptons enfin, les nombreux manifestants qui ne manifestèrent qu’une heure ou deux, rejoignant la manif sur le parcours, ou s’arrêtant avant, enlevons 10 000 passants et curieux, on a facilement 200 000 personnes : Ce qui est déjà énorme, et deux fois et demi de plus que la ridicule estimation de la Préfecture de Paris. cependant ce n’est pas encore le "raz-de-marée", comme la manif parisienne du 1er mai 2002, où les 400 000 manifgestants furent dépassés (j’avais jadis lu quelque part (Libé ?), les propos d’un RG préposé au "comptage", qu’à Paris, au-delà de 400 000 il devenait très difficile de compter (mélange passants / manifestants). Enfin notons que le moyen le plus fiable de comptage, vient des photos aériennes prise d’un hélicoptère par exemple,à diverses heures d’intervalles, traitées par un logiciel ad hoc. Or hier je n’ai vraiment pas le sentiment qu’aucun hélicoptère ait survolé les lieux. La Préfecture ne voulait pas savoir en réalité, combien il y avait de manifestants ! La mobilisation des flics hier a porté essentiellement sur le repérage et l’identification des "casseurs supposés", puis le maximum d’interpellation à la Nation, afin sans doute d’éviter de gros débordements le soir au quartier latin (les forces anti-émeute commencent à être fatiguées et on doit craindre la bavure et les frais excessifs d’heures supplémentaires !)
4. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 19 mars 2006, 15:08
Tu oublies la manif de mai 2003 où il y avait certainement plus de 1,5 million à Paris, les organisateurs ont du prévoir plusieurs parcours et beaucoup de monde n’ a jamais réussi à défiler parce que toutes les rues étaient bloquées par le nombre incroyable de manifestants.
5. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 19 mars 2006, 15:33
MAI 2002 : dernières élections présidentielles.
6. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 19 mars 2006, 16:46
Moi je parlais de la manif sur les retraites en mai 2003 mais c’ est vrai qu’ aussi en mai 2002, il y avait énormément de monde, je n’ y étais pas mais ce n’ était pas dans les mêmes circonstances.
2. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 19 mars 2006, 18:42
Bravo Marseille !
3. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 19 mars 2006, 22:31
Le drapeau noir et rouge flotte sur Marseille
Voici un compte rendu de la manifestation anti-CPE du 18 mars à Marseille telle que je l’ai vécue.
L’arrivée.
J’arrive à 15h10 à la porte d’Aix, via la gare. On est très nombreux : Il y a les lycéens et les étudiants bien sur, les classiques CGT, FO, CFDT(hum...), et même CFTC et CGC. Des orgas de sans papiers et divers groupes non identifiés. Il y a aussi Attac, la LCR, le PC et LO, ainsi PS en toute fin peloton. Je remarque une présence cénétiste bien plus forte que ce qui était visible il y a quelques années.
La manifestation
La manif s’ébranle vers 15h20/15h30 de la porte d’Aix. On passe sous la gare Saint-Charles, direction Canebière. Avant d’y arriver, la manif bifurque vers les Réformés puis redescend le long de la Canebière pour finir sur le Vieux-Port, notre destination finale.
Cela se confirme, on est vraiment très très nombreux : quand les premiers manifestants arrivent sur le vieux port, les derniers viennent de partir de la porte d’Aix, notre point de depart. C’est l’équivalent des grosses manifs de 95. On doit être au moins entre 100.000 et 150.000, voire 200.000.
Le soir, les chiffre des syndicats est de 130.000 manifestants, celui de la police de 7000 (oui, sept milles), un chiffre tellement ridicule que la plupart des journaux et des agences de presse ne le reprennent pas.
Pendant le défilé, divers slogans sont chantés (dont un Villepin au chomage, Sarko au tapin), diverses banderoles sont exhibées, bref du classique.
A noter cependant, un petit crochet fait par une partie de la manifestation (surtout des jeunes) vers l’immeuble du MEDEF. Panique du SO, course pour essayer de les bloquer, pendant ce temps les CRS garés à coté préfèrent s’éloigner. Peine perdue pour le SO, la pression suffit à passer.
Arrivé sous l’immeuble : jets d’oeufs et de ballons remplis de peinture sur la façade (note : technique à revoir les jeunes, la moitié des ballons ont rebondi dans la rue sans éclater ).
Ceci dit tout s’est bien passé dans la manif, pas de violence, rien.
A l’arrivée vieux-port (quai sud pour le groupe précédent), annonce de la dissolution de la manif, qui s’effectue très paresseusement. D’autant plus que les manifestants arrivent encore. Aprés un moment, je reviens en arrière : la queue de la manif est encore aux Réformés !
Je redescends alors sur le vieux port où il y a encore beaucoup de personnes. Une sorte de mini-meeting dans un camion sono s’est semble-t-il improvisé.
L’échauffourée.
Je ne reste pas car je préfère suivre un important groupe de personne avec des banderolles se dirigeant vers la mairie. Qui n’est, fort opportunément, pas protégée. Les manifestants se ruent sur les quelques barrières présentes et les enlèvent.
Un fort contingent (plutot jeune) occupe le parvis en chantant et en criant des slogans, beaucoup de monde de tous âges reste aux alentours. Il n’y a pas de violence, pas de tentatives d’effractions dans la mairie.
A un moment, les CRS arrivent. Ils chargent sans sommation. Evacuation du parvis et de la porte de la mairie, reflux des manifestants. Des civils se retrouvent avec les CRS mais cela ne semble emouvoir personne autour de moi (qui sont ils ? journalistes, flics en civils, manifestants arrétés ?).
Après avoir echappé à la première charge, on revient sur les CRS, et quelques bouteilles vides leur sont lancées dessus.
Ils nous lancent des lacrymogènes, chargent, on reprend le terrain, le tout à plusieurs reprise. Je m’aperçois alors qu’un jeune gars a escaladé le mur de la mairie et se trouve sur le balcon.
Il descend les drapeaux français, européeen et marseillais (croix bleue sur fond blanc) qui flottent au vent et installe à la place un drapeau noir et rouge barré de ’inscription JA (Jeunesse anarchiste ?) à la place, le tout à la grande joie et sous les applaudissements de ceux qui sont restés en bas. Lorsque notre acrobate essaie de desescalader la mairie, les CRS chargent dans l’évidente intention de l’arrêter à l’arrivée. La solidarité joue alors à plein et les manifestants à qui ça fout vraiment les boules contre-chargent. On reprend un peu de terrain. Le jeune arrive à redescendre , juste a temps avant qu’un autre contingent de CRS arrive d’un autre coté (par l’esplanade).
Je commence a revenir en arrière. Un contingent de CRS (5-6 camions) arrive par le quai des belges, ce qui prend un fort groupe en sandwich. Les CRS sortent. Tension. Ils finissent par remonter dans les camions et repartent.
Je reviens vers les manifestants qui ont été coincés. Les gens partent petit à petit. Le groupe principal de manifestants bloque la rue en formant une double ligne, un nombre non négligeable de personnes restant dispersé sur le coté. Les CRS sont assez loin. Une moto de police est à terre, les clés sur le contact, des appels à ne pas la bruler retentissent, quelqu’un récupère les clefs. La double ligne recule pas à pas, cela me semble la fin, je pars.
Note 1 : Je n’en ai pas vu, mais les agences de presse parlent d’une demi-douzaines d’arrestations, est-ce quelqu’un a plus de nouvelles ?
Note 2 : Il y a eu plusieurs vidéos et photos de réalisées, ça serait bien de les publier sur le web (surtout le drapeau sur la mairie)
Note 3 : En annonçant 7000 participants, la police se ridiculise une fois encore.
Note 4 : Reflexions sur la relation CRS-violence. On a pu constater que l’attitude de la police joue un rôle important si ce n’est prépondérant dans l’apparition de violence pendant une manif. Lors du peinturlurage du siège local du MEDEF, ils ont laissé faire (et ne se sont même pas montrés), il n’y a pas eu de problèmes. Lors de l’occupation du parvis de la mairie, tout était calme avant leur arrivée. Il a fallu qu’ils provoquent inutilement la foule en chargeant pour que ça dégénère. De même lorsque les CRS ont pris en sandwich les manifestant puis sont partis en laissant la place libre sans attaquer, il n’y a pas eu de violences de la part des manifestants.
1. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 13:24
Je confirme les propos de 84**161**, ce sont les CRS qui ont déclenché l’échauffourée. Chacun sait que les manif sont truffées d’RG indétectables et pour ce cas ils savaient fort bien que le groupe se dirigeant vers la mairie n’avait d’autre but que d’y faire flotter ce drapeau.
La charge anticipée des CRS "mal renseignés" a été inutile et prévue pour soi-disant ternir la manif et attiser les plus nerveux.
La manoeuvre de la préfecture a été tellement grotesque qu’à ce jour aucune image officielle des médias n’a été diffusé.
En ce qui concerne le ravalement de façade du MEDEF, c’était en effet quelques bombinettes de peintures.
Un petit conseil si je peux me permettre mais beaucoup doivent connaitre :
Les petites bombinettes ne doivent pas être en caoutchouc mais pour un résultat explosif et féerique et assuré, il suffit de supprimer le culot d’ampoules électriques, remplir celles-ci de peinture au choix suivant les goûts de chacun, reboucher avec du liège et scotcher le bouchon. Attention au transport c’est fragile. Mais le tableau final est superbe.
Bravo aux artistes peintres ! q:D
Esteban
2. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 22 mars 2006, 21:30
euh c’était pas JA mais AL (Alternative Libertaire)
4. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 19 mars 2006, 23:37
Sur certains forums, les gens ont tendance à dire que nous étions bien plus nombreux que les syndicats ne le "pensent", notamment à Paris.
Je ne sais trop qu’en penser. Et Vous ?
Durdo REIL
1. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 19 mars 2006, 23:41
Ca me rappelle la même sous-estimation de la gigantesque manif des retraites à Paris en 2003...
2. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 10:55
A moi aussi et ça m’est resté en travers de la gorge.
Quand en plus certaines luttes sont étouffées en les faisant capoter prématuremment, j’en suis arrivé à me demander si cette institutionalisation du syndicalisme ne crée pas les conditions de convergence entre le pouvoir et les bureaucraties syndicales (je ne parle pas ici des militants par ailleurs remarquables).
Tu me subventionnes et je maitrise la colère des travailleurs tout en m’assurant une situation non précaire de permanent et un certain pouvoir ?
Ne généralisons pas, ce n’est pas non plus aussi simple mais le débat pourrait-être abordé.
Moustique
3. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 13:34
Arrête Moustique, ne déconnes pas ! le plus grand ennemi est en face mince ! On va pas tout le temps s’autoflageller non ?
Je ne te connaissais pas aussi "ronchon" mais plutôt positif, engageant, motivant.
ÀLLÉ Moustique TOUS À LA PROUE !!!
Esteban
4. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 13:49
Le T-shirt BELLACIAO et la pancarte du café virtuel fou du bassan, ça fait chaud au coeur. Joli clin d’oeil Esteban.
Franca Maï
5. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 14:33
meme commentaire que franca , merci pour la photo , on etaient tous un peu à marseilles .
claude .
6. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 16:40
Idem !
Dommage que le café soit fermé.
Léa.
7. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 18:14
il est pas fermé du tout , tu y vas , tu balances un truc , marrant si possible , en ce moment cela ferait du bien , et tu vois les reactions , tu vas voir ils vont tous galoper dés qu’ils te verront .
bisou léa
8. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 18:43
Claude, lorsque Le Yéti nous réunira, nous comptons sur toi.
Abrazos,
Esteban
9. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 20:13
Bande d’oiseaux écervelés, vous prenez donc le Yéti pour un gourou ?
Le bistrot est toujours ouvert, pour tous !
Rose
10. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 20 mars 2006, 21:20
Aïïïïe !!! Ca fait maaal ! Mais si c’est pour le bien de tous les fous, des futurs fous...et de ceux qui ne savent plus s’ils sont fous, alors...
Durdo
11. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 21 mars 2006, 09:20
Aie ! c’est vrai que çà fait mal !
Rose j’ai les fesses rouges maintenant, vilaine ! q ;+D
Esteban
12. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 21 mars 2006, 14:21
Oh non Claude, nous n’étions pas marseillais : malheureusement pour nous, à Paname, on a pas pu défiler en tee-shirt .... et les lunettes noires ne nous étaient pas absolument indispensables !
Sacré veinard Esteban ! et merci pour la photo !
Jips
13. > Arg !!! 130.000 à Marseille, 22 mars 2006, 22:06
Hola Esteban, ne me fait pas dire ce que je n’ai pas dit.
Evidemment quand on parle d’un sujet très limité on prend le même risque que lorsqu’on isole une phrase de son contexte. Peut-être aussi me suis-je mal exprimé.
C’est pourquoi je vais reprendre mon argument afin de l’éclairer d’une vision plus globale et cohérente.
1. En ce qui concerne les luttes sociales contre la réforme des retraites (objet de mon courrier controversé) je persiste à penser – comme beaucoup de camarades y ayant participé :
– que certaines directions syndicales ont fait capoter le mouvement – lire à ce sujet l’article paru dans Le Monde Libertaire (dont j’ai perdu la référence) dans le n° qui a suivi la fin de la lutte.
– que leur rôle aurait du être de soutenir ceux qui voulaient continuer le combat et de motiver les autres. L’avortement de cette lutte non illégitime que je sache a abouti de fait à la première capitulation qui allait faciliter les suivantes.
– que je mets en cause certains dirigeants, PAS LES CAMARADES, SYNDIQUES OU NON qui ont fait le sacrifice de lutter pendant des semaines (je croyais l’avoir précisé).
2. NON, je ne me trompe pas d’ennemi (je vais y revenir) mais ce n’est pas une raison pour se voiler la face devant ce qui se passe dans son propre camp.
3. Analysons maintenant la situation générale. L’idéologie dominante consiste d’abord à piller les biens nationaux des citoyens, en les spoliant de leurs services publics, puis en rentabilisant un maximum ces gisements financiers déréglementés. D’ou les attaques sur les retraites, la sécu, EDF-GDF , autoroutes …….
En même temps il faut leur faire produire au moindre coût et dans la soumission en s’attaquant au droit du travail, d’où le CNE puis le CPE et ce qui suivra. Il est évident que toutes ces attaques ont une unique origine : la PESTE LIBERALE, un unique but : rendre le citoyen TAILLABLE ET CORVEABLE à merci.
L’ENNEMI (nous y voilà) n’a pas de visage mais une religion hystérique : le fric, un symbole instrumental : la Bourse, une armée : les transnationales et ce qui gravite autour et depuis quelques décennies, de manière de plus en plus ouverte et outrageuse, un escadron de serviteurs zélés : les députés dits de droite.
Sa puissance matérielle est colossale mais plus encore, son arme la plus foudroyante réside dans le cerveau des opprimés. D’ou l’importance des médias.
Que peuvent bien faire les victimes de ce système inique ?
L’opposition politique ? Existe t-elle ? Le PS ? Malgré ses effets de manche scandaleusement trompeurs n’a t-il pas fait allégeance au libéralisme - cf sommet de Barcelone (à moins que ce ne soit Lisbonne ; le lecteur corrigera) , attitude du PS lors du référendum Européen et référence au blairisme plus récemment.
Le PC ? Après l’espoir suscité par sa campagne référendaire le voilà retourné à l’électoralisme faisandé.
4. Reste donc un seul recours : le syndicalisme encore capable de sursauts (jusqu’à quand sera t-il toléré par le bulldozer libéral).
Quel type d’action peut-il envisager face à un ennemi puissant et attaquant sur tous les fronts suivant une technique de guérilla ?
Il est manifestement suicidaire de s’essouffler dans une multiplicité de manifestations sectorielles démotivantes et stériles. A mon avis pour les démonstrations de force un seul mot d’ordre : UNITE .
Il y a plusieurs millions de déshérités dans ce pays, tous victimes de la MEME peste. Alors pourquoi ne les retrouvent on pas ENSEMBLE dans la rue ?
Ceci n’exclue pas une guérilla d’usure sectorielle pour d’autres formes complémentaires de combat quand elles peuvent être jugées plus efficaces. Mais il est criminel de ne pas profiter de toutes les occasions susceptibles de forger une conscience citoyenne.
Car le fond du problème est bien là , pour lutter un citoyen doit en éprouver le besoin donc avoir une conscience claire de sa situation et de l’avenir qu’on lui prépare. Heureusement il est une arme que toute dictature ne possède pas : celle d’empêcher les gens de penser, mais malheureusement elle possède celle qui entrave cette faculté par la manipulation médiatique anesthésique.
L’enjeu préalable est donc de redonner au maximum de citoyens « sous dépendance médiatique » leurs facultés critiques, leur pouvoir naturel d’insoumission et de révolte devant l’injustice et le sens de la nécessité vitale de l’union dans la lutte pour certaines valeurs fondamentales. Penser également à donner toute leur place aux citoyens « oubliés » probablement les plus déshérités. Ce n’est pas un mince affaire
Le syndicalisme ne peut évidemment atteindre cet objectif à lui seul, c’est affaire à la fois individuelle et collective (citoyens, associations, syndicats), mais saura t-il relever le défi et tenir toute sa place dans cet effort commun. Saura t-il ,de même que les autres, faire taire leurs divergences et ambitions pour la défense de valeurs fondamentales communes.
C’était un peu le sens de ma précédente intervention.
Salut camarade Esteban,sans rancune.
Moustique.