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Assassins innocentés

Publie le mardi 20 septembre 2005 par Open-Publishing

de Al Faraby

Innocenté, ne fait pas de vous un innocent. Cette proposition d’apparence contradictoire ne l’est pourtant pas. Il suffit de la passer au spétroscope de la critique historique pour qu’elle révèle sa totale cohérence. Ne vous affolez pas, c’est un jeu d’enfant. Un zest de sens logique et de justice suffit pour mettre à jour la manipulation. En fait, je me contenterai de rattacher le concept d’innocence au système juridique auquel il se réfère. "Élémentaire, mon cher Watson !"

Imaginons un État dont la population est stratifiée en deux grandes catégories : les juifs et les non juifs. Que cet État se considère lui-même comme étant celui des juifs. Ne dit-on pas "l’État hébreu ?"

Dès lors, il est facile de comprendre que la population non juive de cet État ne bénéficient pas des mêmes droits et devoirs que la population juive. Attention, compréhension n’implique pas consentement, sympathie et soutien. Je préfère le préciser avant que je ne sois accusé de pro-sioniste. Ce dernier terme désignant les adeptes du sionisme, mouvement qui est à l’origine de la création de l’État en question.
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La distinction étant faite dans le cadre du système juridique servant de fondement à la légalité officielle de cet État, nous nous retrouvons donc en présence de deux catégories de population, l’une ayant des privilèges que l’autre n’a pas. Dans le sujet traité, ce sont les juifs qui bénéficient de la supériorité juridique sur les non juifs.

A ce stade de l’analyse, je prie les lecteurs inaccoutumés à ce raisonnement, notamment les lecteurs français vivant dans une République laïque, de fournir un petit effort. Aussi, pour leur faciliter la tâche, je prendrai un exemple concret pour illustrer mon analyse.

Il existe une loi dans l’arsenal juridique cet État, communément appelée "La loi des absents". Je m’explique.

Si vous êtes citoyen d’un État et que vous êtes propriétaires d’une parcelle de terre. Si pour une raison quelconque, vous vous absentez, disons que vous partiez en voyage à l’étranger pour une raison professionnelle, et que vous reveniez au bout de quelques années, vous bénéficiez toujours de la propriété de votre parcelle de terre.

C’est vrai dans tous les États de la planète, sauf dans celui dont je traite le cas. C’est sa "loi des absents". Cette dernière date précisément de 1950, c’est-à-dire deux ans après la création de l’État hébreu.

Cette loi stipule que si vous êtes non juif et que vous vous absentez de chez vous, alors elle autorise l’État à vous exproprier. Vous êtes démunis de votre propriété. Vous n’êtes plus propriétaires de rien.

En 1948, la population d’origine, non juive, ayant été massacrée et réprimée fuit, laissant derrière elle terre, maisons et villages. Ne pouvant retourner en raison de la répression qui dure, elle se retrouve réfugiée dans des États étrangers.

Terre, maisons et villages sont expropriés par le nouvel État, grâce à sa "loi des absents" et sont attribués à une population étrangère mais juive. En toute légalité ! Les réfugiés deviennent selon le système judiciaire du nouvel État des étrangers. Ceux qui se sont organisés et ont décidé de lutter pour retourner dans leur terre, maisons et villages, sont considérés, toujours par le système juridique du nouvel État, de dangereux "terroristes".

Citoyens français, juifs ou pas, absentez-vous sans crainte, la République vous garantit vos titres de propriété. Elle vous garantit le droit de retour sur vos terres, maisons et villages. Vous ne deviendrez jamais des réfugiés dans des pays étrangers, encore moins des terroristes.

Sauf voilà, la réalité historique a des rebondissements caractéristiques du genre humain : En 1948 de nombreuses familles ont pu rester sur place. Ce sont, ce qui est convenu d’appeler les palestiniens de 1948.

Ils sont devenus les citoyens de seconde zone du nouvel État. Ils sont tous non juifs, et donc avec des droits très limités. Ils sont restés totalement solidaires de leurs co-citoyens d’avant 1948.

Solidarité solidement réprimandées par le système judiciaire du nouvel État.

En octobre 2000, peu après le début de l’Intifada, à la fin du mois de septembre de la même année, treize d’entre eux sont tués par des tirs de la police du nouvel État, lors de manifestations de solidarité avec leurs co-citoyens, .

La justice du nouvel État, par la voix même de son ministère, a annoncé ce dimanche 18 septembre 2005 qu’elle n’engagera pas de poursuites contre les policiers responsables de ce massacre.

Des représentants de la population d’origine ont élevé de vives protestations et menacé de faire appel à des instances internationationales. "C’est une décision inique que nous ne sommes pas prêts à accepter. Nous ne sommes pas disposés à passer l’éponge et à permettre aux policiers coupables de ne pas être inquiétés. S’il le faut nous nous adresserons à des instances internationales", a déclaré aux journalistes, Shawki Khatib, le président d’un comité représentatif de la population d’origine.

"On ne peut faire ainsi fi du sang de nos fils. C’est une affaire ultra sensible et potentiellement explosive", a averti le député Azmi Bishara . "Depuis le début, il était clair que la police des polices couvrirait les auteurs de ces crimes plutôt que de les poursuivre", a-t-il ajouté.

Décidément, "innocenté, ne fait pas de vous un innocent." surtout dans un Etat dont le système judiciaire repose sur le racisme, le crime et l’occupation des terres, maisons et villages d’autrui, et qui considère la population d’origine comme relevant d’une catégorie inférieure.

Mais aussi, que l’un des chefs terroristes des massacres de 1948 est aujourd’hui Premier ministre !

http://www.aloufok.net/article.php3?id_article=2519