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Au moins 75 morts dans des tirs et attaques coordonnés en Irak
Publie le jeudi 24 juin 2004 par Open-PublishingDes attentats et fusillades ont ensanglanté cinq villes d’Irak, à moins d’une semaine du transfert de souveraineté aux Irakiens, faisant autour de 75 morts et plus de 250 blessés.
L’organisation de l’activiste jordanien Abou Moussab Zarkaoui, le Djamaa at Taouhid wa Djihad (Groupe de l’unicité divine et de la guerre sainte), a revendiqué la vague d’attentats menée à travers l’Irak jeudi.
"Vous, frères du Djamaa at Taouhid wa Djihad, avez lancé une large offensive dans plusieurs gouvernorats du pays, frappant des agents de police et des espions apostats, ainsi que des soldats irakiens aux côtés de leurs frères américains", lit-on dans un communiqué de ce groupe, diffusé sur un site Internet islamique. Zarkaoui est considéré par les Américains comme le plus important homme de main d’Al Qaïda en activité en Irak.
Pour le Premier ministre irakien Iyad Allaoui, en revanche, cette vague d’attentats ne serait pas coordonnée, dans la mesure où, selon lui, d’anciens baassistes fidèles à Saddam Hussein, et non des islamistes, sont vraisemblablement responsables des violences survenues à Ramadi et à Bakouba. Le groupe Zarkaoui les a pourtant spécifiquement revendiquées.
Les violences, parmi les plus meurtrières depuis la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003, ont concerné Bakouba, Falloudja, Ramadi, trois villes du "triangle sunnite", mais aussi Mossoul, grande métropole du nord du pays, et aussi, dans une moindre mesure, la capitale Bagdad.
A Mossoul, ville la plus touchée, plusieurs attentats à la voiture piégée ont frappé des bâtiments de la police, tuant au moins 44 personnes et en blessant 216, a fait savoir le ministère irakien de la Santé.
Au moins sept importantes explosions ont été dénombrées à Mossoul où la police a instauré un couvre-feu nocturne et mis en place des barrages routiers dans les grandes artères, pendant que la télévision demandait à la population de rester chez elle. Des fusillades ont éclaté dans la ville entre des insurgés d’une part et des policiers irakiens et des soldats américains d’autre part.
Dans la province d’Anbar, où se trouvent les villes de Falloudja et Ramadi, des combats ont fait au moins neuf morts et 27 blessés. Des affrontements près de Bakouba ont fait 13 morts et 15 blessés, précise le ministère de la Santé.
A Bakouba, des dizaines d’individus vêtus de noir, certains affichant leur appartenance au groupe de Zarkaoui, ont attaqué à l’aube un poste de police et d’autres bâtiments administratifs.
ACCALMIE À LA MI-JOURNÉE
Au total, les forces américaines ont perdu trois hommes dans les violences de la journée, dont deux tués dans une embuscade à Bakouba. Nombre de combattants portaient des bandeaux au nom du groupe "Bataillons de l’unicité divine et de la guerre sainte". Ils ont distribué des tracts appelant les Irakiens à ne pas "collaborer" avec les Américains.
La chaîne Al Djazira a diffusé des images de combattants cagoulés brandissant leurs armes à Bakouba et affirmant être des partisans de Zarkaoui. Autour d’eux, des corps gisaient dans les rues.
A Ramadi, des insurgés ont tiré des obus de mortier contre deux postes de police et l’habitation d’un responsable de la sécurité. Des heurts les ont opposés, là aussi, aux forces américaines.
A Falloudja, théâtre en avril de sanglants combats entre Américains et insurgés, des affrontements ont fait rage jeudi pendant deux heures entre "marines" et bandes armées.
Des avions américains ont largué des bombes contre les positions des insurgés. Les "marines" se sont retirés par la suite et, selon les autorités locales, une trêve a été conclue.
Dans le même secteur, un hélicoptère américain Cobra a été abattu mais son équipage s’en est tiré sain et sauf, ont rapporté les marines.
Dans le sud de Bagdad, au moins quatre membres de la garde nationale irakienne ont été tués et deux civils ont été blessés dans l’explosion d’une voiture piégée, selon un officier irakien. Le général américain Mark Kimmitt, numéro deux des troupes américaines en Irak, a déclaré que les affrontements avaient progressivement cessé à la mi-journée dans les villes concernées, à l’exception de Bakouba. (Reuters)