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Aux Etats-Unis, la pression des contribuables sur les parlementaires crée un séisme !

Publie le lundi 29 septembre 2008 par Open-Publishing
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Aux Etats-Unis, les contribuables ont exercé une telle pression sur les parlementaires qu’ils ont voté contre le plan Paulson !

C’est un véritable séisme !

" La Chambre des représentants américaine a rejeté, lundi 29 septembre, le plan de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars (483 milliards d’euros). Par 228 voix contre et 205 pour, les représentants ont refusé au secrétaire au Trésor, Henry Paulson, les moyens qu’il demandait pour stabiliser le système financier américain. Près de deux républicains sur trois ont rejeté le plan. Cette intervention de l’Etat dans le secteur privé, sans précédent dans l’histoire américaine, visait à racheter les actifs douteux des banques en difficulté du fait de la crise immobilière. Après le vote, la Bourse de New York chutait : le Dow Jones perdait 4,75 % (soit plus de 500 points), et le Nasdaq 6,9 %.

Dans les travées de l’Assemblée des représentants, pleine à craquer, certains élus stupéfaits contemplaient les votes négatifs qui s’alignaient contre toute attente sur le tableau lumineux. La procédure du vote est restée ouverte bien après les quinze minutes prévues pour permettre des changements de vote, qui ne sont pas intervenus. La présidente de la Chambre à majorité démocrate, Nancy Pelosi, avait insisté le matin même sur le fait que l’initiative était "bipartite" et devait recueillir également un vote "bipartite" pour rassurer les marchés.

La suite du processus n’est pas encore déterminée. Les responsables démocrates et républicains peuvent encore tenter de réintroduire un texte modifié devant la Chambre. Le Sénat est censé voter mercredi alors que, mardi, le Congrès est fermé pour respecter la fête juive de Roch Hachana.

Selon CNBC et le New York Times, les leaders de la Chambre des représentants songent déjà à refaire voter le projet. "Bien évidemment, nous sommes très déçus de ce qui s’est passé cet après-midi", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche après le rejet du plan Paulson. M. Bush a convoqué une réunion de ses principaux conseillers économiques, pour décider de ce qu’il convenait de faire en réponse à ce vote surprise. Pour sa part, le Trésor américain est déterminé à utiliser "tous les moyens à sa disposition" pour protéger l’économie américaine, a indiqué un de ses porte-parole, après le vote.

De son côté, Barack Obama, le candidat démocrate à l’élection présidentielle américaine, a expliqué lors d’un rassemblement électoral à Westminster , dans le Colorado, qu’il était confiant après s’être entretenu par téléphone avec le secrétaire au Trésor, Henry Paulson, avec la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, ainsi qu’avec d’autres membres éminents du Congrès. "Ils essaient toujours de travailler sur ce plan de sauvetage, a déclaré le sénateur de l’Illinois, j’ai confiance dans le fait que nous allons y arriver, mais cela va être un peu difficile." "Il est important que les marchés restent calmes, car les choses ne se font jamais sans heurts au Congrès, et qu’ils comprennent que cela va se faire", a-t-il ajouté.
Avant le vote, le président George W. Bush avait reconnu que ce serait "difficile", alors que le projet de loi n’est guère populaire auprès des contribuables.

A la tribune, au cours d’un débat vif, certains républicains et démocrates s’étaient retrouvés pour exprimer leur opposition au plan du secrétaire au Trésor. "On est tout bonnement en train de sacrer le roi Henry", a ainsi estimé le républicain John Culberson du Texas, en référence à Henry Paulson. "C’est une extension du pouvoir fédéral sans précédent, inacceptable, qu’on ne peut pas se permettre, que nos enfants ne peuvent pas se permettre et que nous n’avons jamais vu dans l’Histoire de ce pays", s’est-il indigné. "Prenons notre temps, le temps d’y penser", a-t-il ajouté.

A la même tribune, son collègue démocrate du Texas, Lloyd Doggett, a estimé qu’il y avait "une autre solution que cette dépense massive de l’Etat fédéral". "Il manque tant à cette loi. Wall Street ne paie même pas un centime !", a-t-il lancé.

Au fil des négociations, le dispositif Paulson est devenu de moins en moins populaire auprès des contribuables américains, 63 % estimant que le gouvernement risquait d’en faire trop pour venir à la rescousse de Wall Street, selon un sondage Rasmussen Reports.

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