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Avec Jacquie, dans les coulisses des caucus de l’Iowa

Publie le jeudi 3 janvier 2008 par Open-Publishing
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de Corine Lesnes

Jacquie Easley occupe une position stratégique. Elle est "capitaine de bureau de vote" pour Barack Obama. A 18 h 30, jeudi 3 janvier, c’est elle qui doit représenter le candidat démocrate dans son caucus de la Brody Middle School, à Des Moines, la capitale de l’Iowa.

Le caucus est l’institution qui sert dans l’Iowa - et quelques rares autres Etats - à départager les candidats à la présidence dans chacun des partis. C’est une particularité qui fait la fierté des habitants de l’Iowa. Cette année, les caucus font l’objet d’une exposition au Musée d’histoire de Des Moines et d’une comédie musicale (Caucus : The Musical, avec numéro de claquettes de la part du candidat).

"J’AI PRÉVU MES COOKIES"

Le phénomène emprunte à la force de conviction et au consensus plutôt qu’au bulletin de vote. Tous les électeurs sont convoqués à la même heure. Ils se rangent par "groupes de préférences", chacun dans un coin de salle, derrière leur "capitaine", qui défend tel ou tel candidat. Le camp des indécis est à saisir. Jacquie Easley, cadre dans l’un des hôpitaux de Des Moines, a préparé son intervention en faveur de Barack Obama. Argument central : "Nous pouvons gagner." Il s’agit de convaincre qu’un "Africain-Américain avec un nom pareil peut être élu dans ce pays", comme dit un indécis.

Les candidats qui n’obtiennent pas 15 % des voix sont éliminés. Leurs partisans doivent reporter leur préférence sur les autres. Mais il faut faire vite. Ils n’ont que trente minutes pour se décider. "Dans mon quartier, les familles sont divisées, explique Mme Easley. Vous croyez convaincre quelqu’un, et tout à coup il vous dit : je ne peux pas, ma tante est de l’autre côté !"

Chaque capitaine a accès au registre des votants des années précédentes. Sur les 500 électeurs probables, Jacquie a repéré une centaine de partisans d’Obama, et au moins autant pour Hillary Clinton. Le défi, pour les candidats, est de réussir à amener leurs partisans au bureau de vote à l’heure dite. La campagne de Mme Clinton, qui compte sur les femmes d’un certain âge, a prévu des collations précaucus, pour que les électrices arrivent tôt. Jacquie Easley n’est pas impressionnée : "Moi aussi j’ai prévu mes cookies", annonce-t-elle.

Si l’institution est folklorique, elle n’est pas des plus démocratiques. Le vote ne s’effectue pas à bulletin secret. Le nombre de délégués obtenus par chaque candidat n’est pas l’exact reflet du nombre de ses partisans mais est obtenu à l’issue d’une règle de trois qui dépend de la participation (les capitaines ont eu des séances de formation et des calculatrices). La procédure laisse, enfin, de côté toute une catégorie de population qui est encore au travail à 19 heures.

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