Bamako

de Marie-George Buffet le lundi 5 février 2007

Demain je serai en Afrique, au Mali. Mon amie Aminata Traoré m’a invité à venir à Bamako pour, m’a-t-elle dit , contribuer à soustraire le débat sur l’Afrique du monologue des libéraux.

Notre dernière rencontre date du 4 décembre, autour de la projection du superbe film d’Abderrahmane Sissako sélectionné pour Cannes : "Bamako" . L’œuvre elle-même, autant que le débat qui a suivi m’ont conforté dans une conviction : l’Afrique va mal, à cause de ses richesses et non de sa pauvreté.

Parce que son peuple et ses ressources naturelles sont accaparés par un système, une mondialisation, fondés sur la domination. Domination coloniale, domination capitaliste, domination patriarcale. C’est cela qui étouffe les Africaines et les Africains. C’est cela qui pousse un très grand nombre d’entre eux à s’aventurer hors de leurs frontières pour partir à la conquête d’un hypothétique eldorado dans les pays dits "riches".

Et je salue ici les autorités maliennes qui refusent de céder aux injonctions du petit Bush français Sarkozy en refusant de signer son « accord de réadmission » pour les expatriés de la misère. Car, ici comme là bas, aucune issue ne sera ouverte en dehors de la mise en cause du libéralisme, de la course aux profits.

Les peuples doivent vivre libres et égaux. Et en leur sein, il doit en être ainsi pour chacun et chacune. Cela ne peut se faire sans inverser le cours des choses pour placer l’argent au service de l’être humain au lieu d’asservir celui ci aux lois du marché. Je veux mettre mon court séjour sur les terres africaines au service de ce combat, en France et en Europe.