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Bernard Thibault espère un demi-million de manifestants mardi contre le CPE
Publie le lundi 6 mars 2006 par Open-Publishing4 commentaires
"De très nombreux manifestants, dont beaucoup de jeunes, seront dans les rues" mardi contre le CPE (contrat première embauche), prévoit Bernard Thibault, qui en attend "le plus grand nombre possible. Cinq cent mille, ça serait très bien", estime le secrétaire général de la CGT dans un entretien publié lundi dans "Le Parisien/Aujourd’hui en France".
"La contestation est réelle dans le pays", assure-t-il en ajoutant que Dominique de Villepin "ne sera pas le premier Premier ministre à devoir faire machine arrière sur une mesure antisociale. Si le gouvernement ne bouge pas sur le CPE, je peux déjà vous affirmer qu’il y aura des suites", prévient le syndicaliste.
"Nous ne laisserons pas s’installer la liberté de licencier selon le bon vouloir des employeurs dans la législation française", promet Bernard Thibault. "Si le gouvernement ne prend pas la mesure de la contestation, le printemps s’annonce effectivement chaud".
La CGT, la CFDT, FO, la CFTC, la CGC, l’UNSA, la FSU, Sud et les principaux syndicats de lycéens et d’étudiants (UNEF, UNL, FIDL), appellent à défiler mardi pour exiger le retrait du CPE qui permet d’embaucher un jeune de moins de 26 ans dans toute entreprise de plus de 20 salariés, avec la possibilité de le licencier sans justification pendant une période de deux ans après la signature du contrat.
Le 7 février, une première journée anti-CPE avait mobilisé plus de 220.000 personnes au plan national, soit le nombre de manifestants comptabilisés par le ministère de l’Intérieur. Les syndicats avaient compté de leur côté plus de 400.000 personnes.
La mobilisation du 7 mars "sera beaucoup plus forte que celle du 7 février", prédit Bernard Thibault. "Le nombre de manifestations organisées (...) est sensiblement plus important. Les vacances scolaires seront terminées. Nous avons mieux préparé cette journée avec les organisations d’étudiants et de lycéens".
Pour le numéro un de la CGT, "nous ne serons pas sur une journée de solidarité avec les plus jeunes, mais bien sur une mobilisation pour rejeter la précarité au travail en général". AP
Messages
1. > Bernard Thibault espère un demi-million de manifestants mardi contre le CPE, 6 mars 2006, 10:08
TOUS AUX MANIFS !!!
1. > Bernard Thibault espère un demi-million de manifestants mardi contre le CPE, 6 mars 2006, 11:03
S’ il n’ y avait que 500 000 ça serait bien triste !
Mais en même temps la CGT n’ appelle pas à la grève interpro... espérons que Dumas dit vrai quand elle parle d’ amplifier le mouvement...
2. > Bernard Thibault espère un demi-million de manifestants mardi contre le CPE, 6 mars 2006, 13:30
Dans la rue avec nous !
Fermez l’internet et sortez dans la rue !
2. > Bernard Thibault espère un demi-million de manifestants mardi contre le CPE, 6 mars 2006, 22:10
D’où ça sort ce chiffre répété partout et toute la journée ???
J’ai beau me crever les yeux à lire les réponses de Thibault au torchon parisien je ne vois rien de tel. Je vois bien, en revanche, ce que cet écran de fumée permet de passer sous silence...
Voici les questions et réponses (en espérant que vous verrez mieux que moi) :
"Comment s’annonce la mobilisation, demain, contre le CPE sachant que les précédentes n’ont pas vraiment fait le plein ?
Elle sera beaucoup plus forte que celle du 7 février. Le nombre de manifestations organisées tant à Paris qu’en Province est sensiblement plus important. Les vacances scolaires seront terminées, nous avons mieux préparé cette journée avec les organisations d’étudiants et de lycéens. Des décisions d’aller à des arrêts de travail dans les entreprises privées et publiques se sont multipliées. Cela confirme que nous ne serons pas sur une journée sur une de solidarité avec les plus jeunes, mais bien sur mobilisation pour rejeter la précarité au travail en général.
Le 7 février dernier, entre 200 000 et 400 000 personnes avaient défilé. A combien fixez-vous le niveau de mobilisation pour que le 7 mars soit, à vos yeux, un succès ?
Il n’est pas facile de donner un pronostic chiffré. Plus de 400 000 personnes ont répondu présent le 7 février, nous étions en période de congés scolaires, c’était déjà un succès. Le gouvernement a eu tort de considérer que la partie était gagnée en malmenant les chiffres. On en aura confirmation demain.
Je reformule ma question : combien de manifestants attendez-vous demain ?
Soyez-en persuadé, de très nombreux manifestants, dont beaucoup de jeunes, seront dans les rues demain. Au fil des semaines, nous sommes parvenus à expliquer à l’opinion les vrais dangers du CPE. Les enquêtes montrent en effet que chaque semaine qui passe amplifie la critique contre le CPE. Les Français ont compris que, avec ce dispositif, les employeurs peuvent licencier sans avoir motif sur un simple claquement de doigts. Ils ne l’acceptent pas. Croyez moi, contrairement à ce que laissait entendre, hier, le Premier ministre dans vos colonnes, la contestation est réelle dans le pays. Jean-Pierre Raffarin avait le boulet des retraites au pied qu’il a traîné pendant des mois, Dominique de Villepin traînera celui du CPE, s’il ne réagi pas.
Dominique de Villepin l’a rappelé dans notre journal : pas question pour lui de faire machine arrière sur le CPE. Que lui répondez-vous ?
Qu’il ne sera pas le premier Premier ministre à devoir faire marche arrière sur une mesure antisociale. Si le gouvernement ne bouge pas sur le CPE, je peux d’ores et déjà vous affirmer qu’il y aura des suites. Nous mettrons le temps qu’il faudra, mais nous y arriverons. Nous sommes sur un aspect fondamental du droit social, nous ne laisserons pas s’installer la liberté de licencier selon le bon vouloir des employeurs dans la législation française. Il est hors de question que la France devienne parmi les pays les moins développés en matière de droit social. Si nous laissons faire, la France s’alignerait sur les Etats socialement les plus rétrogrades. Voilà pourquoi l’enjeu de cette mobilisation est aussi de portée européenne, voir internationale.
Dominique de Villepin a de nouveau justifié hier la fusion Suez-Gaz de France et affirmé qu’EdF, notamment, ne serait pas privatisé. Qu’en pensez-vous ?
L’Etat a renié ses propres engagements sur Gaz de France en quelques mois. Quand Nicolas Sarkozy et le gouvernement ont changé le statut d’EdF et de GdF, ils nous avaient assuré, la main sur le cœur, que la part de l’Etat ne descendrait jamais sous la barre des 70% dans le capital de ces entreprises publiques stratégiques. Il y a quelques jours, le Premier ministre, nous a annoncé, un samedi après-midi, la privatisation de GdF dans le cadre de sa fusion avec Suez. Il pourra faire la même chose avec Edf, la Sncf ou autres entreprises. Comment voulez-vous que ses engagements, aujourd’hui, soient crédibles ? Cette opération Suez-GdF est périlleuse pour les personnels mais aussi pour la collectivité nationale.
Que va faire la Cgt sur le dossier Suez-Gdf ?
Là aussi, le gouvernement veut nous mettre devant le fait accompli. Dans un premier temps, la Cgt s’adresse aux salariés des groupes GdF, Suez et Edf mais aussi à la population pour les aider à décrypter les véritables enjeux et les dangers du mécano Villepin-Breton. Nous pèserons également à chaque étape du débat, en particulier, lors du calendrier parlementaire car nous ne sommes pas dans une bataille à gagner sous plusieurs mois. Comme pour le CPE, nous organiserons des mobilisations coordonnées au plan syndical, national comme européen. Notamment dans la perspective du Conseil des ministres européen de fin mars sur la politique énergétique.
La mobilisation anti-CPE pourrait-elle rejoindre celle de l’énergie. Autrement dit, va-t-on, vers un printemps « chaud » au plan social ?
Si le gouvernement ne comprend pas la mesure de la contestation, le printemps s’annonce effectivement chaud car les motifs de conflits s’accumulent et il est de notre responsabilité de syndicat de créer les conditions pour obtenir des négociations sur nos propositions.