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Beyrouth : le PCF a partagé sa table avec Copé...

Publie le samedi 7 juin 2008 par Open-Publishing
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Sarkozy veut un Liban libéré des ingérences de ses voisins

de Emmanuel Jarry

Le président Nicolas Sarkozy a réaffirmé avec force le soutien de la France au nouveau président libanais Michel Souleïmane et à un Liban qu’il veut libéré des ingérences de ses voisins, dont la Syrie.

La France veut un "Liban indépendant", a-t-il déclaré à la fin d’une visite éclair mais haute en symboles, lors d’une rencontre avec la communauté française de Beyrouth.

"Donc nous demandons à chacun de bien entendre cela. C’est un Liban libre, un Liban souverain que nous voulons aider", a-t-il poursuivi. "Bien sûr ce Liban libre et souverain doit avoir des relations avec ses voisins et notamment ses grands voisins, et nous accompagnerons ces relations."

"Nous sommes prêts, la France, à entretenir des relations avec tout le monde", a-t-il ajouté. "Mais avec cette condition : il faut laisser le Liban vivre libre."

Il faisait allusion en particulier à la Syrie, qui n’a jamais renoncé, jusqu’ici, à peser sur le destin de son petit voisin et est soupçonnée d’avoir empêché six mois durant l’élection d’un nouveau président libanais.

Sarkozy avait rejoint en milieu de matinée le Premier ministre François Fillon et les dirigeants des principaux partis politiques français sur le tarmac de l’aéroport de Beyrouth. "Leur présence est un message", a-t-il expliqué lors d’un déjeuner au palais présidentiel de Baabda. "En ce moment d’espoir fragile pour le Liban, c’est toute la nation française, dans ses différentes sensibilités politiques, qui vient à Beyrouth adresser au peuple libanais, dans toutes ses composantes sans exception, un message d’amitié, de solidarité, de fraternité. Un message d’espoir et d’engagement."

DE TABLE EN TABLE

Nicolas Sarkozy était assis entre Michel Souleïmane et le président du Parlement, le chiite Nabih Berri, au milieu d’une longue table où avaient aussi pris place les Premiers ministres français et libanais et d’anciens hauts dirigeants du Liban.

Les autres dirigeants politiques français et les représentants des 14 partis participant au dialogue national libanais étaient répartis autour de tables rondes.

Le sénateur UMP Jean-Pierre Raffarin était à celle de Mohamed Raad, ancien ministre Hezbollah, mouvement chiite soutenu par la Syrie et l’Iran et principale force d’opposition libanaise.

Le centriste François Bayrou et le socialiste François Hollande se sont retrouvés à une autre table. Le secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian, la dirigeante des Verts Cécile Duflot et le radical de gauche Jean-Michel Baylet à une troisième. Et la communiste Marie-George Buffet a partagé celle du président du groupe UMP de l’Assemblée, Jean-François Copé.

Nicolas Sarkozy et Michel Souleïmane ont fait le tour de toutes les tables pour se faire présenter les délégations française et libanaise et les saluer.

Le président français a échangé quelques mots avec Mohamed Raad comme avec les autres représentants des partis libanais.

Selon la présidence française, il a retiré l’impression que "chacun essayait d’avancer vers une solution durable" au Liban.

LES "ASSASSINS" DOIVENT ETRE "DÉMASQUÉS"

Dès son arrivée à l’aéroport de Beyrouth, il avait exhorté les Libanais à "traduire dans les faits" les engagements pris dans le cadre de l’accord de Doha, qui a permis l’élection de Michel Souleïmane le 25 mai après six mois de vacance du pouvoir.

Lors du déjeuner, il a promis que la France serait aux côtés du Liban pour l’aider à reconstruire un Etat "indépendant" et "fort" capable de "s’imposer à tous", à renforcer les capacités d’une armée libanaise, à laquelle il a rendu un vibrant hommage, et à "redynamiser" l’économie du pays.

Elle l’aidera également à faire en sorte que les coupables des violences de ces dernières années soient retrouvés et jugés.

La mort de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, assassiné en février 2005 à Beyrouth, et "la longue litanie des attentats qui ont frappé depuis octobre 2004 tant des meilleurs fils du Liban" ne doivent pas demeurer impunis, a-t-il dit. "C’est tout le sens de la création du tribunal à caractère international que la France soutient politiquement, diplomatiquement et financièrement."

L’allusion visait là aussi la Syrie, montrée du doigt après l’attentat fatal à Hariri. Rechercher et envoyer ses auteurs au tribunal international est "non négociable", insiste l’Elysée.

"Il faut que les assassins soient démasqués et qu’ils aient à rendre compte de leurs fautes", a renchéri Nicolas Sarkozy devant les Français de Beyrouth à la résidence de l’ambassadeur de France. "Ce n’est pas un service à rendre au Liban d’entretenir les querelles d’hier. Mais ce n’est pas un service à rendre au Liban de faire comme si rien ne s’était passé. L’assassinat ce n’est pas une méthode compatible avec l’avenir du Liban."

Nicolas Sarkozy, qui est resté moins de cinq heures à Beyrouth, a renoncé à aller dans le sud du pays auprès des soldats français de la Force intérimaire des Nations unies (Finul). Il a promis d’aller les voir lors d’un prochain voyage au Liban, qui pourrait avoir lieu en 2009, après la présidence française de l’Union européenne, selon l’Elysée. BEYROUTH (Reuters)

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