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Budapest se souvient d’octobre 56
Publie le lundi 16 octobre 2006 par Open-Publishing2 commentaires
Un demi-siècle après les émeutes populaires d’octobre 1956 et l’écrasement, le 4 novembre, par les chars de l’Armée rouge, de ce que les dirigeants communistes appelèrent alors la "contre-révolution", la capitale hongroise se prépare à commémorer pour la première fois de manière visible cet événement tragique.
Dans une ville où vivent encore de nombreux témoins des évènements, les blessures restent vives. Pour humer un peu de cette époque douloureuse, il faut d’abord quitter le centre-ville et les bords du Danube pour la rue Kozma. Dans ce coin du 10e arrondissement (la capitale hongroise en compte 22) s’alignent les prisons et le grand cimetière public.
Mardi et jeudi, entre 10 heures et 15 heures, les visites sont autorisées à Kisfoghaz (la petite prison), établissement toujours en activité mais dont une aile a été transformée en musée et où les prisonniers terminent les travaux du mémorial en hommage aux centaines de victimes exécutées entre ces murs après les émeutes.
C’est là, rue Kozma, que le communiste réformiste Imre Nagy, devenu premier ministre, et quatre autres leaders politiques, furent détenus puis exécutés. La visite des petites cellules, la cour où furent pendus Nagy et ses amis, les photos des prisonniers (dont Peter Mansfeld, pris les armes à la main à l’âge de 15 ans puis exécuté à 18 ans), le classement des juges, établi sur un petit tableau en fonction des exécutions demandées (Gustav Tutzak mène ce bal macabre avec 144 condamnations), tout cela fait froid dans le dos.
A quelques centaines de mètres de la prison, on peut se rendre dans le cimetière public, niché dans la forêt. A côté de la sobre tombe 301, celle d’Imre Nagy, une tombe vide, en hommage aux inconnus tombés en 1956.
UNE MAISON DE LA TERREUR
De retour au centre-ville, il faut quitter Pest, traverser le pont Marguerite et rejoindre la place Bem, à Buda, près des eaux grises du Danube. C’est devant la statue de Jozef Bem, général polonais héros de 1848, que les étudiants se rassemblèrent le 23 octobre 1956 avant de retraverser le fleuve et de manifester devant le place du Parlement, où eurent lieu de violents combats.
Sur l’esplanade, place Kossuth, un drapeau hongrois, troué en son milieu, flotte devant un mémorial érigé en octobre 1991. Une tombe vide, près de laquelle est écrit : "En souvenir des victimes du massacre par les communistes".
Au 60, avenue Andrassy, une visite s’impose à la Maison de la terreur, inaugurée en 2002 et qui retrace, à l’aide de nombreux documents visuels, la terrible période 1944-1956. Plus loin, près de la grande rue György Dosza, lieu des défilés militaires et où trônait une statue de Staline jusqu’au 23 octobre 1956, des ouvriers s’activent pour terminer le nouveau mémorial en forme de triangle géant destiné à rendre hommage aux victimes des événements de 1956.
Pour les amateurs de style réaliste-socialiste, une visite au Parc des Statues (Szoborpark) vaut le détour. Ce musée en plein air abrite de grandes statues de l’ère communiste, dont la plupart se dressaient auparavant au centre-ville. Marx, Lénine, Engels et de gigantesques soldats soviétiques scrutent l’horizon. En attendant sans doute des lendemains radieux...
Messages
1. > Budapest se souvient d’octobre 56, 16 octobre 2006, 16:58
L’historiographie du Monde est souvent lacunaire, et au delà d’une répression et de son l’histoire officielle il manque bien des aspects sur les coulisses et sur qui tirait quelles ficelles. Comme en 1956, les mêmes ont encouragé des soulèvements dans le sud de l’Irak après la première guerre du golfe. Les mêmes sont ensuite restés immobiles quand la répression s’est abattue. Comme sur tous les sujets il est bon de compléter son information et de reconstruire le contexte.
Le site dedefensa.org offre plusieurs articles très intéressants qui, entre autre, éclairent le rôle des Etats-Unis :
Une leçon pour les amis : Budapest, 1956
Notes supplémentaires concernant Budapest en 1956
Double hold-up postmoderne
Et tout cela n’est qu’un début à une vraie information...
Bonne lecture
Jean-François
PS
c’est peut-être secondaire, mais je suis toujours un peu gêné de voire quelqu’un s’attribuer comme pseudo le nom d’un des protagonistes du sujet traité...
1. > Budapest se souvient d’octobre 56, 16 octobre 2006, 22:21
Sur les évènements eux-mêmes :
http://egalite.over-blog.org/article-4167004.html