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C’est la justice et le droit internationaux qui subissent là un échec cinglant !
Publie le samedi 30 décembre 2006 par Open-Publishing
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L’ancien président irakien, condamné à mort pour l’exécution de 148 villageois chiites dans les années 1980, a été pendu samedi matin, 30 décembre 2006, à Bagdad
"Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette mise à mort", a commenté Michel Taube, porte parole, délégué général d’Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM).
Il en va de l’exécution de Saddam Hussein comme des dizaines de condamnations à mort prononcées depuis juin 2004 par le nouveau pouvoir irakien : l’Irak applique aujourd’hui les méthodes iniques du régime de Saddam. Ce n’est pas ainsi que la paix civile et l’Etat de droit s’imposeront en Irak, bien au contraire.
« En exécutant Saddam Hussein, des milliers de victimes du tyran, de plus, et notamment les kurdes, sont aujourd’hui privées d’un procès qui leur aurait permis de comprendre et de savoir. La vérité et la justice sont ainsi entravées par le pouvoir irakien.
« Même si cette décision relève de la justice irakienne et de ses protecteurs américains, ne nous voilons pas la face : c’est la justice et le droit internationaux qui subissent là un échec cinglant. L’exécution d’un des grands criminels de l’histoire est un affront à la communauté internationale qui a renoncé, elle, à condamner à mort les auteurs de génocides et de crimes contre l’humanité.
C’est à l’aube que la nouvelle de la mort de l’ancien dictateur a été officialisée, alors que la rumeur courait depuis hier matin.
Selon Reuters "son exécution a été confirmée par les autorités irakiennes alors que les appels à la prière retentissaient dans Bagdad en ce jour le plus sacré du calendrier musulman, celui qui marque le début de l’Aïd el Adha, la grande fête du sacrifice.
Les détails de l’exécution sont rares mais, selon un témoin cité par la chaîne publique Irakiya, Saddam Hussein, jugé pour le massacre de Doudjaïl en 1982, est apparu comme un "homme brisé" alors qu’il montait sur l’échafaud.
Un autre responsable irakien a précisé qu’il avait dit la profession de foi des musulmans mais qu’il n’avait prononcé aucune autre parole. Il avait les mains liées et les jambes entravées. Son visage était découvert."
Des chaînes de télévision arabes diffusent en boucle des images de la pendaison sans pour autant montrer l’acte dans toute son horreur, ni surtout la dépouille du défunt.
Laurent Fabius s’est déclaré ce matin "consterné" par la déclaration du Quai d’Orsay, qui a "pris acte et appelé tous les Irakiens à regarder vers l’avenir et à travailler à la réconciliation et à l’unité nationale". "ce donné acte est totalement inadmissible, pour la bonne et simple raison que la France et l’Union Européenne condamnent l’utilisation de la peine de mort".
A Paris, du 1er au 3 février prochain, les nombreux participants du 3ème Congrès mondial contre la peine de mort, expliqueront notamment pourquoi, l’exécution, de Saddam Hussein est un grand recul pour l’Etat de droit en Irak et dans le monde.