Accueil > C’est la marche des Sans Papiers de Lille à Paris : 29/30 mai SOUTIENS !!!!

C’est la marche des Sans Papiers de Lille à Paris : 29/30 mai SOUTIENS !!!!

Publie le samedi 3 mai 2008 par Open-Publishing

Intervention de l’Union Départementale CGT de la Somme

MARCHE NATIONALE DES SANS PAPIERS

Amiens – 29 avril 2008

(Patrick Joan, secrétaire général)

L’Union Départementale CGT de la Somme, l’ensemble de ses organisations tiennent à saluer chaleureusement les marcheurs et leur souhaitent la bienvenue dans le département de la Somme, en Picardie.

Donc, bienvenue chez les cousins des ch’tits.

Nous partageons évidemment, en tant que syndicalistes, votre combat et tout
ce qui vient d’être dit sur le sujet des sans papiers
mais j’aimerais m’arrêter sur une situation exceptionnelle et inédite : le 15 avril, dans la suite du mouvement victorieux des cuisiniers de la Grande Armée à Paris, plus de 300 salariés sans papiers se sont mis en grève dans plus d’une trentaine d’entreprises d’Ile de France. Ils sont 600 aujourd’hui, à l’appel de la CGT et de Droits Devant.

Ce sont plus de 800 salariés qui s’emparent de la circulaire du 7 janvier 2008, réclamant leur régularisation ainsi que celle de dizaines de milliers d’autres « sans papiers » travaillant dans les 150 métiers dits en tension (restauration, BTP, nettoyage, jardinage, aide à la personne, etc.).

Au passage, il y a en France entre 200.000 et 400.000 sans papiers et 90 % d’entre eux travaillent. Chacun mesure ici la nécessité de régulariser tous les sans papiers.

Cette circulaire a pour objet de permettre la délivrance d’un titre de séjour
pour les salariés de ces secteurs au nom, bien sûr, de la fameuse immigration choisie chère à Sarkozy.

Mais ni les préfectures, ni les patrons ne l’utilisent parce que les salariés sans papiers sont des travailleurs sans droit à qui l’on peut imposer des horaires flexibles et des salaires de misère.

D’ailleurs, une première victoire vient d’être rempotée chez Fabio Lucci où,
après 1 mois de grève, 9 agents de sécurité sans papiers viennent d’être
régularisés avec rétablissement dans leurs droits.

Sur le département de la Somme ce sont, à notre connaissance, 5 dossiers qui ont été déposés à la Préfecture depuis janvier et, à ce jour, aucune
avancée.

Vous le savez, ces salariés travaillent bien souvent la peur au ventre, dans
des conditions d’un autre âge, alors qu’ils payent des impôts et cotisations
sociales mais ne peuvent bénéficier d’aucune protection sociale ni des
ASSEDIC.

C’est cette peur dont le Patronat use et abuse pour en faire des esclaves
des temps modernes.

Oui, il faut saluer leur courage et les risques pris pour retrouver leur
dignité.

Aujourd’hui, le Patronat fait mine de découvrir cette situation mais, contraint par la force du mouvement, il a dû interpeller le gouvernement avec certaines organisations du secteur pour demander des régularisations, y compris massives.

Leur position hypocrite a le mérite de montrer leurs contradictions et les
responsabilités d’un gouvernement s’agrippant pour le moment à des
régularisations au cas par cas.

Néanmoins, ce premier pas va permettre à des centaines de salariés de
sortir de leur insupportable clandestinité. Ce mouvement montre une fois de plus que rien n’est écrit d’avance et l’inflexibilité d’un pouvoir peut être
bousculée.

Ce mouvement, pour notre part, appelle à l’élargissement de l’action pour régler la totalité du problème.

La situation évolue de jour en jour, la solidarité est forte et de plus en plus de salariés, les citoyens commencent à comprendre que le travail des clandestinstire leurs salaires et leurs droits vers le bas.

Cette mobilisation exemplaire est aussi l’occasion de poser les
questions de fond :
 Comment reconnaît-on la valeur du travail en France et dans le monde ?
 Comment les richesses sont-elles produites et utilisées ?
 Comment faire converger toutes ces luttes pour sécuriser et promouvoir les vies et les emplois ?
 Comment faire reculer les pressions du fric par la conquête des droits ?
Voilà autant de questionnements qui sont posés au travers de la lutte des
sans papiers.

Pour la CGT, nous ferons tout pour amplifier la mobilisation et la
solidarité.

Je vous donne donc rendez-vous dans les manifestations du 1er Mai pour de nouveaux combats.

Je terminerais cette intervention par une citation de ce grand homme,
Aimé Césaire, qui disait : « Il nous faudra avoir la patience de reprendre
l’ouvrage, la force de refaire ce qui a été défait, la force d’inventer au lieu de suivre, la force d’inventer notre route et de la débarrasser des formes toutes faites, des formes pétrifiées qui l’obstruent ».

Alors, camarades, je vous souhaite, au nom de la CGT, un bon séjour
dans la Somme et bonne route jusqu’à Paris.


Angoulême, le 01 Mai 2008

LE COLLECTIF SANS PAPIERS 16

Le collectif des sans papiers d’Angoulême apporte son soutien entier et ses encouragements les plus militants à tous les frères et sœurs sans papiers du nord qui se sont lancés dans cette marche pour la dignité, dénonçant les droits de plus en plus bafoués par une République qui renie chaque jour sa devise Liberté, Egalité, Fraternité et s’affiche pourtant sans complexe aux obsèques d’Aimé Césaire.

Cette marche Lille- Paris à qui nous souhaitons un plein succès et un bon déroulement est dans la ligne des actions de visibilité et de sensibilisation déclenchées par les sans papiers qui sont sortis de l’ombre en mars 1996 en occupant l’église St Ambroise. C’est un long combat pour la reconnaissance de nos droits de femmes et d’hommes courageux et dignes.

Il est absolument nécessaire que les habitants de ce « pays des droits de l’homme » quelque soit leur origine se rallient en masse pour soutenir le combat des sans papiers : marcheurs, travailleurs en grève, ex-grévistes de la faim…

Nous n’avons rien à perdre mais tout à gagner en dénonçant publiquement ce qui est « notre lot quotidien », nous ne sommes pas des esclaves, nous sommes des hommes libres de réclamer une vie digne ici et ailleurs. Nous voulons les mêmes droits et les mêmes devoirs pour tous sur ce territoire de France où nous avons décidé de vivre.
Merci aux marcheurs de porter la parole de tous les sans papiers qui réclament : LAREGULARISATION POUR TOUS.

Le CSP16 .



Compte rendu de la onzième journée de la marche des chtis Sans Papiers

Mardi 29 avril 2008 ALBERT – AMIENS

Grosse journée pour les marcheurs. Ils se sont pour la première matinée réveillés au lieu d’hébergement, le château de Dury à côté d’Amiens, pour partir ensuite en direction de l’université. Sur place ils ont été reçus par un collectif composé d’enseignants et d’étudiants. Ils ont ensuite été invités au restaurant universitaire du campus. Après ils ont rejoint le festival Ch’fac off où ils ont assisté à deux concerts et à une pièce de théâtre jouée par le théâtre de l’opprimé. Cette dernière abordait la question de la solidarité entre les hommes et la vie des jeunes picards. Ils sont par la suite partis en cortège dans la ville d’Amiens où ils furent reçus par le maire Gilles Demailly. Quelques journalistes étaient présents (le courrier Picard et L’Humanité) . Le maire s’est entretenu en huis clos avec ces derniers.
Ayant appris l’arrestation d’un sans papier, les marcheurs ont manifesté jusqu’au commissariat où ils ont stationné un moment. Pour continuer cette journée bien remplie, ils ont rejoint le cortège des lycéens et enseignants manifestant devant le rectorat où encore une fois les signes de solidarité étaient visibles.
Au cours de cette onzième journée les sans papiers marcheurs ont été reçus en préfecture par le directeur de cabinet du préfet, Mr Terard. Ce dernier a écouté les marcheurs mais n’a pas pris de positions orales.
Puis ils ont rejoint le château de Dury avec les voitures des soutiens. Ils ont participé à une soirée de débat sur les thèmes de l’immigration jetable, de la vie des migrants et sur la questions du droit de vote des immigrés.

Camarades, la marche continue...

Demain les marcheurs rejoindront la ville de Clermont de l’Oise.


Compte rendu de la douzième journée de la marche des Chtis Sans Papiers

mercredi 30 avril 2008
AMIENS – CLERMONT DE L’OISE

Deuxième réveil au château de Dury pour démarrer cette douzième étape de la marche des Chtis sans Papiers. Ils ont rejoint la ville d’Amiens à pied vers midi pour un pique nique devant la gare. Grâce aux camarades syndicalistes (CGT, FO, SUD et La Confédération paysanne) qui ont financé le voyage, ils ont pris le train qui relie Amiens à Clermont de l’Oise.
Sur place ils ont manifesté jusqu’à la mairie où ils ont été accueillis chaleureusement par le maire de la commune Mr Lionel Ollivier. La mairie avait organisé une réception républicaine où la presse était conviée (Le courrier Picard et le journaliste de la mairie qui a pris des photos). Un repas chaud offert par la commune fut pris sur place avant de rejoindre le lieu de logement, le gymnase Gazeau. Les sans papiers pour cette douzième étape ont encore une fois été soutenus par de nombreux citoyens. Ils remercient tout particulièrement Mrs Bavard et Lebrun qui ont coordonné cette étape et celle de demain et pour leur travail de mobilisation dans l’Oise.

Camarades la marche continue...

Demain les marcheurs rejoindront la ville Beauvais en passant par Compiègne où ils manifesteront avec les organisations syndicales à l’occasion de la fête des travailleurs en ce jour de 1er mai.