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C’est peut etre pour ça !

Publie le mercredi 23 mai 2007 par Open-Publishing
18 commentaires

que je suis devenu communiste , du moins cela y a participé , et c’est toujours d’actualité .


AUJOURD’HUI

La boulangerie n’est pas construite de pain blanc
Pas plus que n’est la rue ouverte au plein soleil
Les plus petits bistrots
S’offrent très rarement la pâture d’un ivrogne
Ils ont de mauvaises dents
Et de mauvaises manières malgré leurs bénéfices
 
Rue grise boulangerie dédorée cafés froids
Bouches amères fronts fermés
Et trois passants pressés de rentre au logis
Quel logis je l’ai pénétré
Et le connais profond lugubre
Nous sommes bien mal installés
 
Rue grise la vertu s’y boit comme un verre d’eau saumâtre
Le bonheur n’a pas pied dans ma rue
Rue grise veine grise sur un bras malade
On y boit on y mange on y circule aussi peu qu’il le faut
On y vit sous la suie et sous l’ennui de vivre
 
Brouillard de rue idée de rue idée de rien
Où les camions écrasent quand même de temps en temps un
Cycliste un enfant
Et c’est un événement de voir du sang sur les pavés
De voir dans la boue la mutation d’un être vivant
De le voir reverdir avant de se faner
 
Le soleil je ne risque rien je n’ai fait qu’en parler
Parler est peu de chose l’eau le gaz et l’électricité
Et manger à sa faim seraient plus lumineux
Avoir la peau brunie et manger à sa gourmandise
Je n’en ai même pas parlé
 
Dire qu’il y en a qui chantaient dieu glorieux
Il y en a eu qui s’aimaient nus sans piédestaux
Où est donc la muraille poétique du bien-être
Que nous la renversions
Et que nous prenions pied dans ce monde impossible
Où l’on sourit toujours sur la bouche des autres
 
La fatigue nous passe au bleu et ce n’est pas le bleu céleste
Le mois de mai nous fait l’aumône
Les lilas blancs et les muguets nous font l’aumône
Mais notre femme passe au bleu
Elle qui nous aimait pourtant passionnément
Et comme il faut aimer très intelligemment
 
Nous fûmes à la source et la mer n’est pas loin
Je sais puissions-nous tous savoir que la mesure est comble
Nous ne voulons plus avoir froid
Dans nos os et dans nos pensées
Prenons couleur contre malheur prenons bonheur contre injustice
Tout est éternel rien n’est éternel nous sommes
Nous déracinerons notre rue inutile
Et nous la porterons pour qu’elle y meure
Dans le délire dans le sanctuaire de nos maîtres.
 
Paul ELUARD .

et un grand merci à Esteban , mon frére

Messages

  • Esteban, es-tu sur du titre ? as-tu une référence,année receuil,je suis impressioné et intéressé,merci

    Roger bretagne

    • Voir au "fou de bassan" cher Roger

      Esteban

    • Salut à tous

      je comprend qu’une certaine morosité en assaille quelques-uns

      Mais de grâce ne nous laissons pas grignoter par la résignation et le vague-à-l’âme

      La nostalgie peut-être mais le renoncement surtout pas

      à ce propos un petit texte de Robert le Diable :

      Âgé de cent mille ans, j’aurais encore la force

      De t’attendre, o demain pressenti par l’espoir.

      Le temps, vieillard souffrant de multiples entorses,

      Peut gémir : neuf est le matin, neuf est le soir.

      Mais depuis trop de mois nous vivons à la veille,

      Nous veillons, nous gardons la lumière et le feu,

      Nous parlons à voix basse et nous tendons l’oreille

      A maint bruit vite éteint et perdu comme au jeu.

      Or, du fond de la nuit, nous témoignons encore

      De la splendeur du jour et de tous ses présents.

      Si nous ne dormons pas c’est pour guetter l’aurore

      Qui prouvera qu’enfin nous vivons au présent.

      Robert Desnos

      Alors même si cette aurore ne sera pas pour nous, travaillons dès maintenant pour qu’elle puisse éclore

      la vie nous le demande

      Pedro

    • "si nous ne dormons pas, c’est pour guetter l’aurore " : si beau !!!! j’aime ces mots !!!! anna

  • Tempête !

    Le vent souffle, mugissant, il s’enfle, les branches se plient à ses caprices, et le ciel gris, qui parfois laisse entrevoir un nuage plus clair, semble vouloir nous écraser. Ils n’y a plus d’oiseau, plus rien que le vent. Dur retour des choses, nous qui vantions notre soleil et le bleu du ciel. La lande en fleur ploie sous les coups de butoir, le vent s’acharne : La tempête est là !

    C’est dans ces moments, que , s’incruste notre déception, le sort s’acharne sur ceux qui, d’espérance en combats ont vu le temps s’écouler, leur vie s’effriter, et le résultat pas là ,pas à la hauteur de l’espoir.

    Comme le bateau, la bas au large, lutte contre la vague qui enfle à en devenir monstrueuse, balayant le pont, se heurtant à la passerelle ou veille, l’homme à la barre rivé, maintenant le cap ,face à la lame qui sans cesse soulève et plonge l’étrave dans l’écume de la vague. Vent de force 9 /10 la tempête.

    Dans la tête les pensées s’entremêlent, qu’avons nous fait qui ne soit conforme :à nos idées, à nos principes, à notre humanisme, qui fait que nous n’ayons été compris ? N’aurions-nous plus cette force, qui contre vents et marées nous permet de maintenir le cap ?

    Le vent toujours plus fort, la lame qui nous prend de travers avant, semble un instant nous submerger et pourtant le bateau résiste. Les paquets de mer se brise sur la vitre, l’homme à la barre les muscles bandés, les yeux rivés sur cette nouvelle vague qui arrive : Non ce n’est pas encore pour cette fois.

    Des images fugaces défilent, un visage, des cheveux, et ton sourire. Je sens son corps, et comme un parfum – Est-ce possible ? Il y a bien longtemps et pourtant il me semble ressentir le contact de sa main, et mes lèvres sur ses lèvres..

    La pluie maintenant, le grain est fort, nous n’y voyons presque plus rien ! Visibilité nulle ! et pourtant cap :Nord-Nord Est , le vent souffle Nord-NO et par moment nous prend de travers. L’Iroise est grise avec son écume blanc-vert, nous maintenons le cap.

    Allons, ce n’est pas encore cette fois que nous irons au fond ! Nous repartirons avec de nouvelles forces, et au cours de cette escale de courte durée, renforcés dans nos convictions, la riposte, et la conquête s’avérera possible !Peut être même que l’équipage renforcé de tous les fous, poètes et muses, verra ce grand oiseau « Ce Fou de Bassan » prendre son envol définitivement LIBRE.

    Roger bretagne

    • Que tu talent, Roger. Est-ce de toi ? Serais-tu comme Anna, poète ?

      Au plaisir de te lire.
      Juju

    • Roger, u mo fratellu, c’est toujours avec plaisir qu’on retrouve tes cris de colère, d’espoir, d’amitié et d’amour…

      Avec Claude et avec Gabriel Celaya (poète espagnol / 1911-1991), j’affirme que la poésie est une arme, et que tu sais admirablement la manier :

      La poésie est une arme chargée de futur.

      Ma poésie n’est pas goutte à goutte pensée.
      Ce n’est pas une fleur. Ce n’est pas un fruit parfait.
      C’est ce qui est nécessaire, ce qui n’a pas de nom,
      des actes sur la terre, un cri vers l’horizon.

      La poesia est un arma cargada de futuro.

      No es una poesia gota a gota pensada.
      No es un bello producto. No es un fructo perfecto,
      es lo às necesario : lo que no tiene nombre.
      Son gritos en el cielo, y en la tierra son actos.

      Francis

  • Qu’est-ce le talent ?Ecrire me parait simple ,mais le plus dur, c’est d’être compris !Malheusement ,malgré ma poésie,mon romantisme ,semblent aujourd’hui dépassés.Il nous faut parler marché,finance,ou autres dividendes !Et l’Amour ,et les hommes et les femmes..trop crevés pour voir une fleur qui s’ouvre ,sous le pâle soleil qui revient.

    Tu vois Juju,dans quoi parfois je me réfugie !Et sous ma plume ou mon clavier regroupant quelques images naissent mes fables.

    Amitiés et bises matinales. Roger

    • Roger ,

      j’aime beaucoup ce que tu proposes au fil des jours , mais d’aprés moi et trés modestement , la poésie n’est pas un refuge , elle est une arme de plus , que je ne sais manier .

      ""Dire qu’il y en a qui chantaient dieu glorieux
      Il y en a eu qui s’aimaient nus sans piédestaux
      Où est donc la muraille poétique du bien-être
      Que nous la renversions
      Et que nous prenions pied dans ce monde impossible
      Où l’on sourit toujours sur la bouche des autres ""

      Je comprend ces vers d’Eluard , dans ce sens , mais je n’ai pas la certitude d’avoir bien compris .

      avec toute mes amitiés ,

      claude de Toulouse .

  • Claude,

    Je sais bien que tu as raison,les poètes,les vrais(je ne prends pas pour cela) sont toujours en avance sur leur époque et ce quelque soit la manière dont ils écrivent !En relisant un livre ces jours derniers j’ai pensé à Nose,qui je crois aime bien Bob Desnard.En 1944, quelques temps avant son arrestation par la gestapo,il écrivait sous le pseudo de "Cancale"un sonnet dédié à Laval.

    Petrus d’Aubervilliers

    Parce qu’il est bourré d’aubert et de bectance

    L’Auverpin mal lavé,le baveux des pourris

    Croit-il encore farcir ses boudins par trop rances

    Avec le sang des gars qu’on fusille à Paris ?

    Pas vu !Pas pris ! Mais il est vu, donc il est frit,

    Le premier bec de gaz servira de potence,

    Sans préventive,sans curieux et sans jury

    Au demi-sel qui nous a fait payer la danse.

    Si sa cravate est blanche elle sera de corde

    Qu’il ait les roustons noirs ou qu’il se les morde

    Il lui faudra fourguer son blaze au grand pégal.

    Il en bouffe,il en croque,il nous vend,il nous donne

    Et,à la Kleberstrasse, il attend qu’on le sonne

    Mais nous le sonnerons,nous sans code pénal

    (ceci est un extrait de Domaine public -Gallimard 1953)

    Qu’en penses-tu ? violent et sur de lui et du peuple ,il avait raison !

    Amitiés ,Roger

    • Erreur de frappe monumentale de ma part "Cancale" c’est bien sur Robert Desnos qu’il convient de lire.

      Avec mes excuses.Roger

    • pour ROGER...., CLAUDE, vous TOUTES et TOUS !!!

      de Pablo Neruda .... LA POESIE

      Et ce fut à cet âge... La poésie

      vint me chercher. Je ne sais pas, je ne sais d’où

      elle surgit, de l’hiver ou du fleuve.

      Je ne sais ni comment ni quand,

      non, ce n’étaient pas des voix, ce n’étaient pas

      des mots, ni le silence :

      d’une rue elle me hélait,

      des branches de la nuit,

      soudain parmi les autres,

      parmi des feux violents

      ou dans le retour solitaire,

      sans visage elle était là

      et me touchait.

      Je ne savais que dire, ma bouche

      ne savait pas

      nommer,

      mes yeux étaient aveugles,

      et quelque chose cognait dans mon âme,

      fièvre ou ailes perdues,

      je me formai seul peu à peu,

      déchiffrant

      cette brûlure,

      et j’écrivis la première ligne confuse,

      confuse, sans corps, pure

      ânerie,

      pur savoir

      de celui-là qui ne sait rien,

      et je vis tout à coup

      le ciel

      égrené

      et ouvert,

      des planètes,

      des plantations vibrantes,

      l’ombre perforée,

      criblée

      de flèches, de feu et de fleurs,

      la nuit qui roule et qui écrase, l’univers.

      Et moi, infime créature,

      grisé par le grand vide

      constellé,

      à l’instar, à l’image

      du mystère,

      je me sentis pure partie

      de l’abîme,

      je roulai avec les étoiles,

      mon coeur se dénoua dans le vent.

      (Mémorial de l’île Noire, 1964)

      La solitude des poètes, aujourd’hui s’efface.

      Voici qu’ils sont des hommes, parmi les hommes,

      Voici qu’ils sont des frères !

      de Paul Eluard..........................bises douces mes poètes !!!! anna

    • Je te reconnaîtrai, Anna…

      Je te reconnaîtrai aux algues de la mer
      Au sel de tes cheveux, aux herbes de tes mains
      Je te reconnaîtrai au profond des paupières
      Je fermerai les yeux, tu me prendras la main.

      Je te reconnaîtrai quand tu viendras pieds nus
      Sur les sentiers brûlants d’odeurs et de soleil
      Les cheveux ruisselants sur tes épaules nues
      Et les seins ombragés des palmes du sommeil

      Je laisserai alors s’envoler les oiseaux
      Les oiseaux long-courriers qui traversent les mers
      Les étoiles aux vents courberont leurs fuseaux
      Les oiseaux très pressés fuiront dans le ciel clair.

      Je t’attendrai en haut de la plus haute tour
      Où pleurent nuit et jour les absents dans le vent
      Quand les oiseaux fuiront je que saurai le jour
      Est là marqué des pas de celle que j’attends.

      Complices du soleil je sens mon corps mûrir
      De la patience aveugle et laiteuse des fruits
      Ses froides mains de sel lentement refleurir
      Dans le matin léger qui jaillit de la nuit.

      Francis Copyright Claude Roy "Petit Matin" (Le Poète mineur – 1949)

    • Bien rattrapé Francis ! Enfin j’espère pour toi ...

      Mais AU SECOURS ESTEBAN OU ES TU ???
      Ils vont tous me faire pleurer par ici !!!
      Léa.

    • Léa, n’appelle pas Esteban, attends. Laisse la magie opérer en ces lieux ! Ecoute cette musique qui vient des étoiles !

      Il sera bien assez tôt pour qu’Esteban à la voix tonitruante arrive au Fou en torero marseillais, avec sa queue de cheval biscornue !

      Buena noche a todos.
      Juju

    • moi aussi, francis, je t’ai reconnu !!!!!! merci......avec la tempête et les embruns , j’ai les cheveux plein de sel ;, en effet.....alors bisous salés !!!! anna

  • Je ne m’attendais ,pas à cela ,magnifique Anna ,tu es vraiment ,notre grande Duchesse.

    Et par les temps qui coure,alors que le ciel s’entrouve laissant voir quelques astres,une étoile brille plus ce soir,rien que pour toi.Roger

    Je n’ai rien séparé mais j’ai doublé mon coeur

    D’aimer j’ai tout créé:réel imaginaire

    J’ai donné sa raison sa forme sa chaleur

    Et son rôle immortel à celle qui m’éclaire