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CNT : halte à l’acharnement anti-syndical de la compagnie IDEX

Publie le mercredi 13 avril 2005 par Open-Publishing
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Halte à l’acharnement anti-syndical de la compagnie IDEX : Mobilisons-nous contre le nouveau licenciement de notre camarade

Le 6 avril dernier, notre camarade Nicolas, salarié de la société Idex&Cie (société spécialisée dans la climatisation, le chauffage et la plomberie) et travaillant comme sous-traitant sur le site de la Bibliothèque Nationale de France, a été licencié pour "faute grave". Or, ce licenciement ne doit rien au comportement de notre camarade sur son lieu de travail ou à la qualité de son travail, mais n’est que la suite du véritable acharnement anti-syndicaliste dont fait preuve à son égard la société Idex&Cie depuis deux ans.

En effet, cette entreprise, qui considère qu’elle a tous les droits par rapport à ses employés, avait déjà licencié notre camarade en juin 2003 pour la même raison, à savoir l’accusation officielle "d’avoir voulu porter atteinte aux intérêts et à l’image de l’entreprise". En réalité, l’unique acte précis que lui reprochait son employeur était la publication d’un article dénonçant les conditions de travail chez Idex&Cie dans deux journaux syndicalistes et militants.

C’est pourquoi, face à cette répression anti-syndicale qui visait clairement à se débarrasser d’un syndicaliste combatif, la CNT, appuyée par plusieurs autres sections syndicales de la BNF (CGT, CFDT, FSU, SUD), avait répondu par une forte mobilisation et une action aux prud’hommes, qui s’était conclu par la réintégration victorieuse de notre camarade. Depuis, celui-ci avait poursuivi activement son activité syndicale en défendant plusieurs de ses collègues et en participant en tant que délégué de la CNT à la grève sur les salaires qui a eu lieu chez Idex&Cie en février 2004.

Aujourd’hui, la direction de la société Idex&Cie tente donc de prendre sa revanche sur son échec passé et semble décidée à tout mettre en œuvre pour se défaire d’un militant qu’elle considère décidément comme gênant. Mais, en agissant ainsi, la société Idex&Cie ne fait pas simplement preuve de rancune, elle commet une grave attaque contre le droit syndical, puisque c’est le droit constitutionnel de se syndiquer librement qu’elle ose remettre en cause.

De plus, en voulant empêcher ses salariés d’écrire des articles dans le journal de leur choix, elle n’hésite pas à bafouer la liberté d’expression. Par conséquent, il faut que tous les salariés, syndiqués comme non-syndiqués, quelles que soient leurs opinions précises, s’opposent fermement à ce nouveau licenciement, car à travers lui, ce sont nos libertés fondamentales qui sont attaquées. S’il se réalisait, il créerait un dangereux précédent, dont nous pourrions tous être victimes demain. N’oublions pas qu’un coup contre l’un d’entre nous est un coup contre nous tous.

C’est pourquoi nous vous appelons à envoyer des lettres de protestation contre ce licenciement à la société Idex : (fax : 01.41.38.58.21)

IDEX&CIE,
monsieur le directeur d’agence,
40 avenue Gambetta,
92150 Suresnes

Ainsi qu’à venir le plus nombreux possible au :
Rassemblement de protestation,
samedi 16 avril à 11 h Parvis de la B.N.F., entrée Est (Métro : François Mitterrand, ligne 14 ou Quai de la Gare, ligne 6)

Confédération Nationale du Travail
Fédération de la Communication, de la Culture et du Spectacle
Syndicat de la Culture et du Spectacle de Paris
33 rue des Vignoles, 75020 Paris
tél. : 01.43.72.09.54,
mail : cnt.culture.spectacle@no-log.org

Messages

  • A IDEX COMME PARTOUT, RESISTANCE !

    Combien sont-elles, en ce début de XXIème siècle, ces sociétés qui pensent encore dans les faits que la démocratie doit s’arrêter aux portes de l’entreprise et qui, au mépris permanent des droits les plus élémentaires en république (mais dans une République bourgeoise et hypocrite qui s’en accomode...), continuent de nier, chaque jour qui passe et parfois à chaque heure de la journée, toute dignité, tout droit aux salarié(e)s dans leur ensemble, et plus particulièrement à ceux qui tentent de s’organiser pour défendre ces droits ? Que ce soit à IDEX, chez Mac Donald’s ou Pizza Hut, à Carrefour ou sur à peu près n’importe quelle plate-forme d’appel, il y a toujours des gens pour croire que le XIXème siècle social est le seul avenir économique possible et que chaque bâton dans la roue du profit doit être systématiquement cassé. Par intérêt et par principe...

    Mais ce ne sont pas toujours les seuls auxquels on pense logiquement (patron, encadrement dirigeant, directeur des "ressources humaines"...) qui sont en cause ; c’est aussi à la passivité complice de salarié(e)s pour qui l’action collective a perdu tout sens (ou n’en a jamais eu... l’aliénation sous-prolétarienne n’est jamais loin) qu’il faut aussi réfléchir pour comprendre pourquoi la quasi-totalité des cadres intermédiaires péfèrent ramper - en petit-bourgeois égoïstes et soumis, pour résumer - devant leurs directions plutôt que de s’interroger sur leur rôle de "garde-chiourme du capital" et, ce faisant, donnent la possibilité à ces directions (puisqu’il faut bien des relais pour les appliquer) de pratiquer des politiques "sociales" d’entreprise proches de la délinquance permanente (droit du travail, conventions collectives, droit civil voire pénal).
    Les "ennemis de classe", pour reprendre la vieille expression qui leur va bien, sont donc toujours nombreux... et variés : rien de neuf de ce côté-là ! Ce qui est nouveau, ce serait plutôt un ensemble de conditions récentes dues à la tension capitalistique actuelle pour s’adapter à la réorganisation organique internationale du capital connue sous le nom de "néo-libéralisme"... et qui, par la course folle à la productivité basée sur la flexibilisation à outrance (pour faire vite), affecte désormais dans un même élan cols bleus et cols blancs, travailleurs et encadrement intermédiaire, syndicats contractuels et cadres "à l’ancienne" (issus du rang et pour qui le travail est une vertu supérieure au rendement pour l’actionnariat)... tous confrontés très similairement au même problème de fond comme rarement dans l’histoire économique et industrielle de l’ère capitalistique. C’est aussi cette donnée, outre le cynisme social traditionnel, qui raidit un patronat conscient que les enjeux actuels (délocalisations, rachats, augmentations de capital, introductions en bourse...) passent par la capacité à "tenir" des entreprises dont la valeur intrinsèque est obérée par le degré de résistance sociale et économique de la masse salariale. Il faut donc s’attendre à ce que celle-ci, si elle a rarement eu la vie facile, soit de plus en plus confrontée à une guerre de tranchée en règle de la part de dirigeants d’entreprise dont le salaire dépend de plus en plus, non pas de produits innovants ou de savoirs-faires techniques qui trouvent à se vendre avantageusement sur le marché des meilleures valeurs ajoutées, mais quasi-exclusivement sur la réduction drastique du capital variable (masse salariale, charges, fournitures)... au détriment principal de la rémunération fixe de la force-travail.

    Des patrons sans états d’âme aux larbins qui portent quotidiennement leurs valises, petites ou grandes, il y a essentiellement des acteurs sociaux et économiques qui ont du mal à concevoir l’idée que la souffrance sociale répandue quotidiennement finira bien par trouver à s’exprimer le même jour, à la même heure, et au même endroit. Logiquement, ils se comportent comme si cette échéance devait n’avoir jamais lieu et, même, font tout pour qu’elle n’ait jamais lieu (au cas où...). Malgré la pression sociale, économique, culturelle ou médiatique, c’est par contre de plus en plus incompréhensible - et surtout inacceptable - de la part de salariés ("de base") qui s’accomodent de cette tutelle sociale sans comprendre que les enjeux de, ou dans l’entreprise sont fondamentalement ceux du tournant sociétal actuel. Commettant ainsi, cela va sans dire, une erreur à double-titre : d’abord en pensant que leur docilité se verra finalement récompensée d’une façon ou d’une autre, ne serait-ce que par la simple conservation de leur emploi... alors que tout montre que le meilleur moyen de sauver son emploi passe encore et toujours (et de plus en plus) par la combattivité et l’organisation collective ; ensuite en donnant tous les moyens à des chefs d’entreprise, par leur docilité et leur entérinement complice de l’introduction du paradigme néo-libéral dans le fonctionnement quotidien du rapport au travail, d’être le parfait relais économique des politiques néo-libérales qu’ils subissent (et vice-versa : en faisant du néo-libéralisme la règle incontestée du fonctionnement entrepreneurial, ces chefs d’entreprise donnent aux gouvernements les appuis pour justifier une politique économique qui, somme toute, ne serait qu’adaptative de la réalité).

    Tout ceci nous ramène aux cas particuliers qui, comme à IDEX, démontrent que la seule manière possible de s’opposer aux "évolutions" actuelles (hiérarchie pesante et autiste, patronat nécessairement arrogant, même vis-à-vis des lois subsistantes, d’un côté ; précarisation du travail et de ses conditions, affaissement des conditions de protection et de défense ou même criminalisation judiciaire, de l’autre) reste la contestation à la fois des conditions particulières ET générales du travail et du modèle socio-politique et économico-culturel qui les produit et les encourage. La direction d’IDEX ne s’y est pas trompée... parce que le salarié d’IDEX ne s’y était pas trompé non plus ! Que personne ne s’y trompe, donc, non plus : ce n’est que par le soutien massif et déterminé aux camarades combattifs sur qui s’abat la répression que les salarié(e)s et, plus globalement, les classes populaires (jeunes, précaires, chômeurs... en plus) trouveront à la fois les points d’appui de leur remobilisation sociale et politique et, peut-être, si leur détermination est suffisante, les conditions d’un début d’inversion des tendances. Quoiqu’il en soit, la Révolution a déjà commencé... mais il n’y a pour l’instant que la bourgeoisie qui se bat significativement. Et il est temps que le prolétariat s’y mette ! Le vote "non" le 29 mai prochain sera sûrement, s’il est victorieux, une première étape et un (petit) coup d’arrêt provisoire aux menées néo-libérales... mais ce ne sont pas nos "inquiétudes ou nos interrogations" qui feront plier ceux qui nous exploitent, nous oppriment et nous répriment : ce sont notre colère et notre détermination à lui donner les moyens qu’elle mérite ! A IDEX comme ailleurs...

     Xaï a.k.a. Oncle Oi ! (Red Action Skinhead Occitània / Bordeaux)