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COMMERCE EQUITABLE NEOLIBERAL ET VERITABLE COMMERCE EQUITABLE...

Publie le vendredi 21 juillet 2006 par Open-Publishing

Bonjour,

Voici une citation (en deux parties pour ne pas faire trop long...) issue de la conclusion du livre de Christian Jacquiau, « Les coulisses du commerce équitable - Mensonges et vérités sur un petit business qui monte » (éditions mille et une nuits, 476 pages)...

Première partie :

« (...) Ce que pourrait être un véritable commerce équitable :

Au moment où la grande distribution, dont on connaît les ravages1, surfe sur la vague éthique, le temps d’une quinzaine équitable qui sera bien vite oubliée...des réseaux informels se créent, à l’instar des AMAP2.

« Ces associations de consommateurs soutiennent de petits producteurs. Ce système s’appuie sur des relations directes et préserve une agriculture de qualité, offrant une alternative durable à la consommation standardisée et déshumanisée », explique la journaliste Véronique Danis3.
Certains spécialistes du marketing n’hésitent plus à parler d’une politisation de la consommation. Les alter-consommateurs représenteraient « de 15 % à 25 % de la population » d’après une enquête citée par le quotidien Le Monde4.

Le mouvement de résistance à la malbouffe en linéaires (et à toutes les conséquences qui en découlent), initié tantôt par des paysans, tantôt par des consommateurs (le plus souvent par la rencontre des deux), commence à s’organiser.
Il pourrait s’étendre à d’autres secteurs, bien au-delà des produits agricoles. « Au Japon, 25 % environ des foyers (20 millions de personnes) sont engagés dans le mouvement des coopératives de consommateurs, dont font partie les fameuses Teikei5, inspiratrices des AMAP françaises6 », explique la journaliste japonaise Noriko Hanyu.

Ces modèles ne recourent pas à la publicité, n’arborent aucun logo, encore moins de labels. Pourtant, ils tendent vers ce qui pourrait être un véritable commerce équitable s’inscrivant dans une approche réelle du développement durable.

L’action individuelle combinée à l’action politique :

Le rôle du consommateur est essentiel. Chaque jour, et souvent sans en être conscient, le consommateur vote. Par ses actes de consommation, il vote pour un modèle de société. Pour un modèle productiviste, intensif, polluant et déshumanisé, ou pour un type de production respectueux de l’humain, des animaux et de leur environnement. Pour un type de relations dites « humaines » basé sur un rapport de force des plus violents, ou pour une approche respectant chacun des maillons de la chaîne de l’échange. Malgré l’énorme pouvoir (insoupçonné le plus souvent) des consommateurs, l’avènement d’un autre monde possible, appelé aujourd’hui des voeux de la grande majorité des Terriens, ne peut toutefois reposer sur le seul levier de la « consommation responsable ».

D’autant moins si elle se limite à ce rôle de « béquille » du néolibéralisme que certains des promoteurs du commerce équitable lui ont assigné. D’autorité...((voir les pratiques de l’association Max Havelaar !))

L’action individuelle, essentielle facteur du changement, doit être combinée avec l’action Politique, locale, nationale et internationale. Rien ne se passera, en effet, si parallèlement les règles inéquitables promues par l’OMC ne sont pas repensées de fond en comble....

((j’ajoute une petite remarque : c’est de la société civile mondiale, c’est-à-dire de la sphère des individus, des citoyens, des associations, des collectifs, etc., que peuvent émerger de nouvelles idées, de nouvelles valeurs culturelles cherchant à développer des alternatives humaines aux pratiques économiques et politiques néolibérales destructrices...C’est le pouvoir culturel qui peut transformer dans le temps les pouvoirs économique et politique...A condition de bien voir que les pouvoirs économique et politique actuels tentent de récupérer et d’instrumentaliser ces valeurs culturelles et éthiques...Voir les livres de Nicanor Perlas, notamment « La société civile, le troisième pouvoir - Changer la face de la mondialisation ». Le commerce équitable à la sauce Max Havelaar est un exemple emblématique de récupération d’un concept par les élites ultralibérales, non pas « parce que le monde bouge », mais bien plutôt pour que le monde cesse de bouger... ! Ils veulent figer le néolibéralisme mondialisé, pour que les dirigeants des pays du « Nord » continuent d’imposer leur loi égoïste...))

L’ultime combat pour le commerce équitable :

En 2005, la fédération Artisans du Monde a souhaité réaffirmer ses valeurs et se repositionner, afin de tenir compte des évolutions récentes du commerce équitable.

« Le réseau Minga se développe, et, nous qui sommes là depuis trente ans7, cela nous a un peu bousculés, ce qui est une bonne chose. Cela nous a obligés à réfléchir à notre positionnement par rapport à eux, à nos spécificités, aux manières dont nous pouvons travailler ensemble... », reconnaît avec une certaine satisfaction Carole Reynaud-Paligot, la dynamique présidente de la fédération Artisans du Monde.

Autre élément déterminant : « le mouvement social et altermondialiste nous a interpellés », explique encore la présidente du mouvement8.

Signe des temps, dans la longue interview qu’elle accorde au journaliste Dante Sanjurjo, pour Politis, Carole Reynaud-Paligot, saluant au passage le rôle important joué par l’hebdomadaire dans le débat actuel...ne cite pas une seule fois la marque Max Havelaar !

Excès de caféine ou instinct de survie ? Nombreux sont ceux, dans les associations locales d’Artisans du Monde, qui n’hésitent plus à considérer la menace que Max Havelaar fait peser sur le monde de l’équitable, par ses alliances (mais pas seulement) comme un véritable « stimulant ». (j’ajoute que ces alliances avec les pouvoirs ultralibéraux sont conclues avec les multinationales de la grande distribution et de l’agroalimentaire (Auchan, Carrefour, Nestlé, Mac Do, Starbucks, Accor pour les hôtels, etc.) et les pouvoirs politiques (Chirac, Raffarin, De Villepin...) avec notamment la loi du 2 août 2005 qui est sur mesure pour Max Havelaar et la grande distribution inéquitable...)

L’accélération de la récupération du commerce équitable oblige les acteurs historiques, condamnés à la disparition sous la pression des marchands d’image, à s’interroger sur ce qu’est devenu le commerce équitable. Et à se positionner sur ce vers quoi il doit tendre dans un avenir très proche, sauf à se saborder.

Il savent mieux que quiconque que ce combat sera décisif. Peut-être même, compte tenu des manœuvres politiques récentes...l’ultime combat pour un commerce équitable.

Plus question d’abandonner l’équitable aux marchands d’image :

« La fédération Artisans du Monde doit se doter d’un réseau crédible et de taille suffisante pour se distinguer des opérateurs commerciaux n’ayant pas d’objectifs d’éducation ou de transformation économique et pour lesquels le produit équitable prend le dessus sur la filière équitable », explique sans ambages Carole Reynaud-Paligot, bien décidée à faire évoluer drastiquement le réseau qu’elle préside.
La riposte d’Artisans du Monde sera à la hauteur de la menace ressentie.

« Plan pour l’essaimage, maillage du territoire, relocalisation des boutiques mal situées ou de dimensions trop réduites, amélioration de la qualité de l’accueil, de l’information et des échanges avec les clients, plan d’aménagement des boutiques et de mise en valeur des produits, prospection, recherche de partenaires locaux, communication... » ont été inscrits en juin 2005 au programme de travail des 5000 bénévoles de la Fédération !

((j’ajoute qu’il reste le grand dilemme de la distribution de produits « équitables logotisés Max Havelaar » par les boutiques d’Artisans du Monde...Comment surmonter la menace Max Havelaar tout en continuant à vendre des produits de la marque privée ??? Même si c’est facile à dire, il n’en demeure pas moins que c’est la première contradiction à surmonter ! Non ?...Sinon, l’association Max Havelaar pourra continuer de jouir tranquillement de son monopole, que ce soit dans la grande distribution ou dans les boutiques ADM !...L’association Max Havelaar devrait être boycottée tant qu’elle ne changera pas ! Non ? Par rapport au commerce inéquitable conventionnel, les « petits producteurs du Sud » gagnent seulement 4 euros de plus par mois avec Max Havelaar...))

Chez Minga (www.minga.net), Michel Besson et son équipe fourbissent leurs armes : « Information, communication, transparence, mise en place d’un cahier des charges pour les structures professionnelles membres du réseau, organisation de forums, de salons, multiplication des contacts avec des partenaires en quête d’un autre équitable...il n’est plus question d’abandonner l’équitable aux agences de com et autres marchands d’image. »

L’idée généreuse a été rattrapée par le marketing. Mais la prise de conscience, et la crise de confiance qui s’en est suivie, pourraient bien lui avoir été salutaire. Et avoir sonné l’heure d’un nouveau départ...pour l’instauration d’un commerce véritablement équitable.

Trois logiques s’affrontent :

Trois logiques s’affrontent aujourd’hui dans le paysage tourmenté de l’équitable :

 celle d’une marque9, Max Havelaar, et de ses partenaires commerciaux s’inscrivant dans une recherche de traitement de volumes toujours plus importants, au profit supposé des petits producteurs ;

 celle du réseau Minga, constitué de ses 90 entreprises membres, qu’accompagnent de nombreux sympathisants/militants, se positionnant dans une approche de filières et de généralisation d’un commerce équitable, au nord comme au Sud ;

 celle enfin de la fédération Artisans du Monde, forte de ses 143 associations locales (160 points de vente10) et de ses 5000 bénévoles, qui après avoir accompagné l’implantation de Max Havelaar en France, entend bien reprendre la main et redonner à l’équitable tous ses droits. Et pour la première fois...au Nord comme au Sud. ((Alors pourquoi ne pas rejeter la loi du 2 août 2005 qui « officialise » un « commerce équitable » exclusivement Sud-Nord ???...))

Approches « filières » contre approches « produits », commerce équitable dans les relations Sud/Nord, mais aussi Sud/Sud et encore Nord/Nord...Artisans du Monde et Minga se retrouvent finalement sur de nombreuses valeurs communes.
L’un comme l’autre ne font plus mystère aujourd’hui de leur éloignement, de plus en plus radical, par rapport à la première logique citée.

Mais le débat doit dépasser tous ces clivages pour nous amener à nous poser la seule question qui vaille : « Un commerce équitable pour quoi faire ? ».

Pour répondre à un besoin de diversification dans l’offre produit ?

Pour combler une niche inexploitée, répondre à un effet de mode ou à un souci de valorisation d’image ?

Pour glisser une petite touche ethnico-éthico-équitable très tendance au sein d’une gamme de produits ?

Pour « en être au cas où... » ?

Parce que « c’est si bon de changer le monde », comme l’ont osé les publicitaires d’un concessionnaire de la marque Max Havelaar ? ((en l’occurrence, l’entreprise Alter Eco))

Si ce n’est que cela...rendez-vous dans le supermarché le plus proche !

Tout y est... ((avec la marque Max Havelaar, ses concessionnaires Alter Eco, Ethiquable, Malongo, les marques des Grands Distributeurs (les « MDD » de auchan, carrefour, casino, leclerc), etc. Michel Edouard Leclerc, nouveau commerçant « équitable » !...))

La souveraineté alimentaire en tant que droit fondamental :

D’autres voient dans l’équitable un levier susceptible de contribuer à modifier, même si cela peut paraître bien peu modeste, les règles délétères du commerce mondial globalisé.

Certes, le commerce équitable ne va pas tout résoudre.
Mais il permet de s’interroger, d’appréhender et de comprendre les rouages de cette mondialisation qui nous échappe. De réfléchir, de concevoir et de mettre en oeuvre d’autres rapports humains et d’autres valeurs que ceux symbolisés par la circulation, elle aussi devenue virtuelle, de petits bouts de papier vert.

Si c’est le rôle qui lui est assigné, alors le commerce équitable doit sortir des rayons de supermarchés dans lesquels on a tenté de l’enfermer, pour devenir une véritable « exigence politique » de régulation et de relocalisation des échanges économiques, privilégiant cette souveraineté alimentaire que José Bové, porte-parole du mouvement international Via Campesina11, revendique « en tant que droit fondamental inscrit dans les droits sociaux, économiques et culturels12 ». Au Sud comme au Nord...

Les louables intentions des uns, le calcul politique des autres :

21 mai 2004. La grande parade de la Quinzaine du commerce équitable vient tout juste de se terminer. On range les grelots et les calicots.

Un communiqué de presse13, émanant du deuxième syndicat agricole français, arrive dans les rédactions.
« La Confédération paysanne, qui se bat depuis des années aux côtés des acteurs de la solidarité internationale pour changer les politiques agricoles et économiques de l’Union européenne, se félicite du succès de cet événement.

Elle constate cependant que derrière les louables intentions des uns se cache le calcul politique...des autres. Il en va ainsi de la grande distribution, qui tente de récupérer ce concept pour mieux cacher ses pratiques quotidiennes d’exploitation des producteurs et d’infantilisation des consommateurs », dénonce le syndicat paysan.

« Aujourd’hui, d’un bout à l’autre de la planète, la logique marchande, uniquement basée sur le profit et la concurrence, a pris le pas sur les solidarités et les démarches éthiques ».

Pour la Confédération paysanne, la notion de commerce équitable est plus que jamais pertinente. « L’équité, entendue comme droit au partage juste des richesses produites et à l’accès des plus faibles à un revenu décent, constitue une des bases de nos revendications. Or, ce qui fait le quotidien des paysans du Sud est en train de se reproduire au sein même de l’Union européenne... »

Un des piliers nécessaires de la Souveraineté alimentaire :

« Face à cette réalité douloureuse, les paysans sont amenés à réduire en permanence leurs coûts de production, au détriment de l’environnement, de la qualité des produits, et du bien-être social de leur famille et de leurs salariés14.

Les paysannes et les paysans qui refusent ces pratiques contraires à leur éthique sont condamnés à stopper leur production. Chaque année en France, ils sont ainsi entre 30 000 et 40 000 à mettre un terme à leur activité ».

Pour la Confédération paysanne, « la notion de commerce équitable est un des piliers nécessaires à la réalisation de la Souveraineté alimentaire ». Condition nécessaire mais insuffisante...

« Des politiques de répartition des productions, de gestion des marchés agricoles, de garantie de prix, de contractualisation entre l’amont et l’aval et de protections douanières sont indispensables pour que partout, le commerce devienne équitable pour tous ».

« Il faut qu’au niveau des organismes internationaux, nous mettions en place des règles de fixation des prix des produits agricoles qui permettent aux paysans de vivre sans être obligés d’être subventionnés », ajoute de son côté José Bové, préconisant finalement...un commerce véritablement équitable pour l’ensemble du monde agricole. C’est-à-dire pour les 1,3 milliard de paysans qui peuplent la planète.

Une déclaration d’intention à peine affichée au fronton des édifices publics :

Les prix prédateurs des matières premières et des produits agricoles ne sont en rien une fatalité. Il devient urgent qu’une autorité de régulation, agissant dans le cadre d’un contrôle citoyen, prenne l’initiative d’organiser les échanges mondiaux selon des critères réellement équitables.

Le libéralisme qui sévit dans le monde du café depuis 1989, date de rupture de l’Accord international sur le café (AIC) à l’initiative des Etats-Unis, a fait la preuve de l’incapacité du « système » à réguler les échanges par la seule confrontation de l’offre à la demande.

Les matières premières ont un coût de production qui ne peut que se retrouver, avec la rémunération du travail15 et des capitaux investis ((par qui ?)), dans le prix des produits qui sont achetés aux paysans. Sauf à les spolier.

« Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale », ont écrit avec enthousiasme les rédacteurs de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en 1948.
((Et ceux qui ne travaillent pas ? On les laisse crever ??...Le « Revenu Minimum Existentiel », différent du rmi actuel, est une réponse possible...pour sortir de l’esclavage du salariat...))

Soixante années plus tard, le néolibéralisme n’y voit plus qu’une déclaration d’intention à peine affichée au fronton de ce qu’il reste encore des édifices publics.
Equitable ? Lorsque le citoyen s’éveillera, peut-être... »

La suite bientôt...

NOTES :

1) Pratiques de prix d’achat très bas écrasant les fournisseurs, « marges arrières », etc. Voir également « Les Coulisses de la grande distribution » de Christian Jacquiau, Albin Michel, 2000. (note que j’ai ajoutée)

2) AMAP : Association pour le maintien d’une agriculture paysanne . Voir un lien internet sur les AMAP : http://alliance-idf.ceres91.net/

3) Véronique Danis, « Paysans de demain », Politis, hors série n°41, mai-juin 2005.

4) Stéphane Lauer, « La distribution est désemparée face aux alter-consommateurs », Le Monde, 15 juillet 2004.

5) Les linguistes traduisent le mot Teikei par « mettre le visage du paysan sur les aliments ». En fait, il n’y a pas encore de mot français équivalent pour décrire ce type de relation directe entre producteur-citoyen / citoyen-consommateur.

6) Les consommateurs se regroupent en association (AMAP). Chacun achète, en début de saison, une part de la récolte à venir. Assuré de débouchés lui permettant de vivre décemment, le paysan n’a d’autre souci que de produire des fruits et légumes de qualité, qui lui garantiront la satisfaction du consommateur. Et la pérennité de son engagement. Chaque semaine, le paysan livre sa production en un lieu convenu.

7) Artisans du Monde a été créé en 1974, Max Havelaar en 1988 au Mexique et Max Havelaar France en 1992.

8) « Affirmer nos spécificités », interview de Carole Reynaud-Paligot, présidente de la fédération Artisans du Monde, recueillie par Dante Sanjurjo pour Politis, n°880, 15 décembre 2005.

9) Déposée et exploitée par l’association Max Havelaar. ((sans oublier les énormes subventions qu’elle reçoit du gouvernement français néolibéral...))

10) Liste complète sur : http://www.artisansdumonde.org

11) Auquel adhère la Confédération paysanne.

12) José Bové au micro de Stéphane Paoli, sur les ondes de France Inter, le mardi 13 décembre 2005 dans le cadre de la réunion ministérielle de l’OMC à Hong-Kong.

13) « Le Nord a aussi besoin de commerce équitable », Confédération paysanne, 21 mai 2004.

14) Avec la baisse permanente des prix à la production (moins de 25 % en moyenne en dix ans), 40 % des paysans français ont un revenu inférieur au SMIC et 20 % inférieur au RMI.

15) Celui du producteur mais aussi des salariés, bien souvent oubliés de l’histoire équitable...