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CRISE AIRBUS

Publie le jeudi 17 mai 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Les dernières negociations salariales ont eu lieu mercredi 18 mai 2007.. le resultat de ces dernières completera sans doute les miettes accordées lors des précédentes.. mais le sujet n’est pas là... bien que l’on essaye de nous endormir tous avec une prime "exceptionnelle" (qui n’en a que le nom, 500 euros par employé pour un "gavage" astronomique des actionnaires et dirigeants en tout genre), et avec les augmentations minables qui vont être accordées (1, 5 %) pour l’année...) le sujet central est la préservation des emplois dans une logique industrielle dominante qui veut que chaque salarié soit maintenant un coût... pas un être humain.. donc qu’il faut maintenant que tout le reste a été fait (reduction de cycles, étranglement et reduction des fournisseurs majeurs par les prix etc..) s’attaquer au monde du travail et aux hommes et femmes de l’entreprise.

Nos collégues de Nantes et St Nazaire l’ont bien compris lors des dernières grèves de la semaine dernière, dans la longue liste des revendications, c’est une de leur préoccupation principale. Il faut savoir qu’Airbus à Toulouse est comme une grande ville où tout le monde est dans son petit coin, et où il y a peu de communication entre les différentes entités.

Nos syndicats majeurs pratiquent leur fameux "dialogue social" qui ne trompe plus grand monde maintenant... mais qui continue à tetaniser toutes tentatives de debrayages spontanés çà et là.. l’ambiance est des plus tendues et malgré la bonne volonté de la CGT (très minoritaire chez nous) qui essaye d’organiser une riposte et appelle à la grève, on est là comme impuissants, isolés, prêts à rejoindre tout mouvement de prostestation.. mais pour l’instant force est de constater que malgré notre rage et notre détermination... le durcissement du mouvement n’arrive pas .. est ce que des collégues de St Nazaire et Nantes pourraient nous dire comment est l’ambiance chez eux ?? y a t’il des contacts avec des gens de chez nous ?? on ne sait rien de ce qu’il se passe vraiment.. je ne vous raconte pas les méthodes d’intimidation et les sermons surréalistes que l’on entend des syndicats chez nous..

Merci d’avance pour vos reponses

Messages

  • D’après certaines rumeurs, Sarkozy annoncera demain aux syndicats la suppression de Power8 et la mise en place de nouveaux actionnaires afin de purger cette dette.
    Si c’est vrai, il va marqué des points.

  • je ne vous raconte pas les méthodes d’intimidation et les sermons surréalistes que l’on entend des syndicats chez nous

    eh bien si, il faudrait raconter, dans le détail si possible : ce n’est pas dans les grands médias que l’on racontera ces procédés, qui se passent aussi à PSA

    Dans le Monde Diplomatique de mai, il y a un très bon article de FRançois Ruffin "le Sandale Airbus va-t-il devenir l’affaire Lagardère" sur l’incompétence industrielle et la rapacité des actionnaires.

    IL faut se battre pour la renationalisation d’Airbus !

    P. Bardet


    http://www.monde-diplomatique.fr/2007/05/RUFFIN/14684

    (extrait)

    Malgré la protection des élus et des médias
    Le scandale Airbus va-t-il devenir l’affaire Lagardère ?

    Au cours de la campagne présidentielle française, l’annonce d’un plan prévoyant dix mille suppressions d’emplois à Aerospatiale a suscité sa moisson de réactions indignées – et sans conséquences. Quelques semaines plus tard, la divulgation du montant de la rémunération (plus de 8 millions d’euros) versée à M. Noël Forgeard, ancien président-directeur général d’Airbus, au moment de son départ a ranimé la colère. Cette somme ne représente pourtant qu’une fraction de la plus-value réalisée par le groupe Lagardère (dont M. Forgeard est issu) lorsqu’il eut la prescience de céder une partie de ses actions du groupe aéronautique peu avant l’annonce par Airbus de très gros retards de livraison. La mansuétude dont bénéficie M. Arnaud Lagardère paraît moins étonnante lorsqu’on connaît le rôle déterminant de son groupe dans les médias et les liens qu’il entretient avec nombre de responsables politiques, en particulier avec M. Nicolas Sarkozy, qu’il a qualifié d’« ami » et de « frère ». Plus généralement, les difficultés d’Airbus témoignent du renoncement à une Europe industrielle. Des plans de restructuration sont annoncés ailleurs, en particulier dans l’automobile (à PSA Peugeot-Citroën, par exemple).

    Par François Ruffin

    « Non, non, non, à une cession ! » Le vent souffle, glacé, sur la plaine entre le site picard de Méaulte et la petite ville d’Albert. On relève sa capuche, on remet son bonnet. Les drapeaux de Force ouvrière (« L’efficacité réformiste ») et de la Confédération générale du travail (CGT) flottent au-dessus du cortège, entre un champ labouré et un hypermarché qui offre une « promotion sur les côtelettes ». Ce mardi 3 avril 2007, c’est la troisième fois depuis le lancement de Power 8 (un plan prévoyant dix mille suppressions d’emplois et la fermeture ou la vente de plusieurs sites d’Airbus) à l’automne prochain que les salariés empruntent ce chemin : « On a déjà connu des baisses de charge, se souvient M. Jean-Pierre Dannel, entré à l’Aerospatiale en 1965 et aujourd’hui retraité. On s’en sortait avec du chômage partiel, la diminution des cadences. Mais là, faut nous expliquer ce paradoxe : le carnet de commandes est plein pour les cinq prochaines années, et on supprime des postes ! » D’ores et déjà, les embauches sont gelées. Les contrats des intérimaires ne sont pas reconduits : la moitié d’entre eux, cent cinquante sur l’habituel volant de trois cents, ont quitté l’usine. European Aeronautic Defence and Space (EADS) veut céder cette unité de production, et le directeur menace, à demi-mot, d’une fermeture à terme « si nous n’acceptons pas le partenaire ». En réponse, le mégaphone scande : « Nous voulons rester Airbus ! Non à la fatalité ! » Sur la place de la mairie, devant les affiches de Mme Ségolène Royal, de M. Nicolas Sarkozy et de M. Gérard Schivardi, des sous-traitants déploient une banderole : « Pas de faux nez : actionnaires, arrêtez de voler Airbus ! » Les délégués syndicaux grimpent sur l’estrade, leurs discours dénoncent l’« appétit des actionnaires privés », le « danger de laisser le pouvoir à Lagardère et à DaimlerChrysler ».

    Ces « actionnaires privés », c’est le point aveugle du débat. Le tabou. L’interdit (lire « Silence radio »). Alors que M. José Bové les attaque timidement, sur France Inter, le 23 mars dernier, (...)