Accueil > Ça se complique pour Éric Woerth
Un énième front judiciaire s’est ouvert hier dans la tentaculaire affaire Bettencourt/Woerth, avec l’éventuelle saisine de la Cour de justice de la République (CJR) pour des infractions présumées de prise illégale d’intérêt et de favoritisme de l’actuel ministre du Travail Éric Woerth.
Selon le Journal du Dimanche qui publiait l’info hier, Jean-Louis Nadal, le procureur général près la Cour de cassation, a demandé au parquet général de Versailles de lui communiquer les pièces du dossier avant une hypothétique saisine de la commission des requêtes, première étape avant une enquête de la CJR.
« Absence d’indépendance »
C’est un courrier de Corinne Lepage, députée européenne (Cap 21), qui serait à l’origine de ce rebondissement. Dans sa lettre adressée le 11 août au procureur général, l’avocate témoigne d’une situation de « blocage préjudiciable pour notre pays » et d’une absence totale d’indépendance de la justice. » Corinne Lepage juge « malsain le nouveau système d’enquête préliminaire qui donne aux parquets tous les moyens d’intervenir dans un dossier sans que personne ne puisse voir ce qui s’y passe. » Corinne Lepage a demandé dans ces conditions qu’un juge d’instruction soit saisi de l’affaire Bettencourt/Woerth, souhait que le PS reprenait à son compte hier par la voix de Laurent Fabius.
CJR, juridiction d’exception
La CJR est une juridiction d’exception qui juge les crimes et délits commis par les membres du gouvernement « dans l’exercice de leurs fonctions ».
Le ministre du Travail Eric Woerth est soupçonné de conflits d’intérêts entre ses anciennes fonctions gouvernementales de ministre du Budget, son ancien poste de trésorier de l’UMP, et l’embauche de sa femme Florence Woerth en 2007 par la société gérant le patrimoine de Liliane Bettencourt, héritière du groupe de cosmétiques L’Oréal.
Éric Woerth a en outre été récemment mis en cause pour avoir attribué la Légion d’honneur au comptable ayant certifié ses comptes de campagne municipale. Entendu par la justice fin juillet, il avait récusé tous ces soupçons. Jean-Louis Nadal a réclamé « la communication de tous les éléments du dossier pénal susceptibles de concerner une éventuelle prise illégale d’intérêt ou un délit de favoritisme » au procureur général de Versailles, supérieur du procureur Philippe Courroye à Nanterre, où est traitée une partie du dossier Bettencourt.
Jean-Louis Nadal aurait également réclamé « une copie du rapport de l’Inspection générale des finances .
Banier n’est plus le légataire
Samedi, Me Georges Kiejman, avocate de la milliardaire, a confirmé que François-Marie Banier n’était plus le légataire universel de Liliane Bettencourt. C’est à la mi-juillet que l’héritière de L’Oréal a mis fin à cette disposition qui figurait dans son testament daté de décembre 2007. Liliane Bettencourt a rédigé sa décision sur une simple feuille, sans choisir de nouveau légataire. Visé par une procédure pour abus de faiblesse par la fille de Liliane Bettencourt, Banier est accusé d’avoir profité de la fragilité psychologique de Liliane Bettencourt pour se faire remettre près d’un milliard d’euros de dons.
http://www.ladepeche.fr/article/2010/08/30/896415-Ca-se-complique-pour-Eric-Woerth.html
Messages
1. Ça se complique pour Éric Woerth, 30 août 2010, 21:26, par mudabar
"...la loi est pour le peuple ce qu’est pour l’homme la conscience.Rien en dehors d’elle , rien au-dessus d’elle.De là , dans les Etats bien réglés , la subordination du pouvoir exécutif au pouvoir législatif.
Cette subordination est étroite , absolue , nécessaire.
Toute résistance du pouvoir exécutif au pouvoir législatif est un empiètement ; toute violation du pouvoir législatif par le pouvoir exécutif est un crime.
Ce que je veux affirmer , et affirmer inflexiblement , c’est le profond respect dû par le pouvoir à la loi , et au législateur qui fait la loi , et au suffrage universel qui fait le législateur."
V.Hugo / 12.10.1877 / soutien de l’élection de J.Grévy à la chambre des députés.