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Camarade Staline vous êtes un grand savant
Un immense spécialiste en dialectique.
Moi, je ne suis qu’un simple prisonnier soviétique
Et mon seul camarade est le loup gris de Briansk
Pourquoi suis-je ici ? Honnêtement je ne la sais
Mais, visiblement le procureur a eu raison.
Ainsi donc, dans cette région de Touroukhan, je suis enfermé
Où, du temps des tsars, vous même résidiez.
Ainsi donc, je suis dans la région de Touroukhan
Où les surveillants sont sévères et brutaux.
Bien sur, tout cela, je le comprends
Comme l’accentuation de la lutte des classes, .
La pluie, la neige, les moustiques...
Nous nous traînons du matin au matin dans la taïga.
Ici, de "l’Etincelle"* vous rallumiez la flamme.
Désormais je m’y réchauffe, merci à vous !
Je vous imagine en képi du parti,
Habillés d’une vareuse, à la parade vous rendant.
Et nous, nous abattons des arbres et leurs copeaux staliniens
volent en tout sens, comme auparavant.
Hier, nous avons enterrés deux marxistes,
Ne les avons pas recouverts de l’étendard rouge.
L’un des deux était droitiste,
L’autre, comme on s’en aperçut plus tard, n’y était pour rien.
Camarade Staline vivez mille ans !
Et même, si parfois c’est dur pour moi,
Je sais qu’il y aura,
De plus en plus d’acier par tête d’habitant.
Traduction ; Sarah P. Struve