Accueil > Carte judiciaire : avocats et magistrats font front contre la réforme

Carte judiciaire : avocats et magistrats font front contre la réforme

Publie le vendredi 30 novembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

La réforme cristallise le malaise des acteurs de justice. Le Parti socialiste avance ses propositions et demande une commission d’enquête parlementaire.

Des robes noires, un peu de rouge - celui des codes pénaux -, des cornes de brume, des slogans, pancartes et autocollants arborés par les manifestants proclamant « Touche pas à mon tribunal », « Non à la carte des déserts », et la place Vendôme barricadée : plusieurs centaines de professionnels de la justice ont manifesté hier à Paris contre la réforme de la carte judiciaire lancée par la garde des Sceaux, Rachida Dati. Après avoir manifesté à Paris dans deux lieux distincts, les professionnels de la justice se sont rassemblés près de la chancellerie pour faire front commun et exiger de Rachida Dati qu’elle revoie sa copie.
Des racines profondes

La fébrilité et l’exaspération des acteurs de la justice, pourtant peu habitués aux épanchements, était palpable dans les cortèges. Comme si cette réforme, qui envisage la suppression de 23 tribunaux de grande instance, 178 tribunaux d’instance, 63 conseils de prud’hommes et 55 tribunaux de commerce, cristallisait d’un coup tout ce « malaise » de la justice qui traîne depuis des années. De fait, la contestation a des racines profondes et certains estiment que la chancellerie les a sous-estimées. D’autant plus que Rachida Dati ne peut compter que sur le soutien appuyé du président de la République. Dans la majorité, beaucoup tirent leur joker quand il s’agit de commenter la stratégie de la ministre de la Justice.

Quant à la gauche, elle a choisi son angle d’attaque : critiquer la réforme dans la forme, mais surtout sur le fond. Hier, le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, a demandé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur la réforme de la carte pour aboutir au respect des « deux principes de proximité et de qualité de la justice ». André Vallini, député PS et ex-président de la commission Outreau, avance les propositions du Parti socialiste et propose une nouvelle carte judiciaire avec notamment la mise en place de « tribunaux de proximité regroupant des compétences des tribunaux d’instance et de grande instance, des juges de proximité, des conseils de prud’hommes et des tribunaux de commerce ».

http://www.lesechos.fr/info/france/...

Messages