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Centre de rétention de Vincennes : une enquête lancée après les violences

Publie le mardi 26 février 2008 par Open-Publishing
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Les policiers auraient fait usage de leur Taser il y a une quinzaine de jours.

La Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Syndicat de la magistrature (SM) et le Syndicat des avocats de France (SAF) ont lancé lundi une enquête sur des violences survenues au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes il y a 15 jours, durant lesquelles des policiers auraient fait usage de leur Taser.

Dans la nuit du 11 au 12 février, une soixantaine de policiers sont intervenus dans le CRA à deux reprises de manière musclée, selon la Cimade, seule association habilitée dans les centres : la première après l’extinction des téléviseurs, après laquelle deux retenus ont dû être hospitalisés, et la seconde après des débuts d’incendie de literie plus tard dans la nuit, suivie d’une fouille des chambres durant laquelle un Coran aurait été déchiré.

Le premier retenu blessé, revenu au centre dès le lendemain, présentait un gros hématome au bras et un traumatisme crânien sans perte de connaissance attestés par un certificat médical, qui préconisait des soins pendant 10 jours, selon la Cimade.

Le second, prénommé Khaled, est revenu de l’hôpital avec un certificat daté du 14 février de l’unité médico-judiciaire de l’Hôtel-Dieu faisant état notamment de « contusions dorsales et à la face » (au nez, ndlr) et d’un « hématome au coude gauche » nécessitant une atèle et des agrafes sur le crâne, a indiqué à l’AFP son avocate Me Sylvie Boitel.

Il ressort de l’entretien qu’elle a pu avoir avec lui samedi qu’il « a reçu une décharge de Taser (pistolet à impulsions électriques) au dessus du sein gauche, il s’est évanoui et ne s’est réveillé qu’à l’hôpital ». Selon Me Boitel, son client avait également sur lui à son retour une convocation de l’IGS (Inspection générale des services, « police des polices »), auquel « il souhaite pouvoir se rendre ».

La LDH, le SM et le SAF ont créé en 2002 une structure baptisée « Commission nationale Citoyens Justice Police » qui a « pour objet d’enquêter et d’informer sur les rapports entre les citoyens et les forces de sécurité, sur le contrôle et le traitement de ces rapports par l’institution judiciaire ». chaque mission donne lieu à un rapport rendu public.

Interrogée sur l’utilisation de Taser et la saisine de l’IGS, la préfecture de police de Paris, tutelle des centres de rétention parisiens, n’avait pas répondu lundi après-midi.

Le Parisien.fr

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