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Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche
par via p.
Publie le dimanche 11 décembre 2011 par via p. - Open-Publishing12 commentaires

Il me semble intéressant de relayer cet article qui, à ma connaissance n’a pas donné lieu à critique . On trouvera des commentaires sur le lien donné à la fin.
Est-il utile de préciser que relayer un article ne signifie pas approuver, même partiellement son contenu ou les prises de position de l’auteur en général mais seulement estimer qu’il peut donner lieu à débat intéressant et ou nécessaire même , et peut-être justement s’il apparaît caricatural.
pilhaouer
Publié le 15-11-11 Auteur : Philippe Chriqui *
Le travail, valeur première des ouvriers, n’est plus incarné par une gauche qui a du mal à se faire entendre par les catégories populaires.
Les ouvriers et la gauche, l’histoire d’un divorce plus que sociologique. Et de la tentative de la gauche de changer de terrain pour retrouver un écho auprès des catégories populaires.
Les ouvriers placent le travail (38%) au panthéon de leurs valeurs avec le respect (41%) loin devant la solidarité (31%). Or la gauche est avant tout associée à la solidarité par l’opinion et plus encore par ses sympathisants. Dans le même temps, les Français estiment que la gauche délaisse le travail : seule une minorité de l’opinion (18%) et des ouvriers (23%) considèrent que le travail est aujourd’hui une valeur de gauche.
Fin du vote de classe
C’est la solidarité qui pour l’opinion est la valeur cardinale de la gauche. C’est aussi celle des plus aisées. Or les plus modestes attendent de la considération. Ils rejettent toute forme de commisération en guise de solidarité, ce qui se traduit parfois par un rejet de la gauche d’en haut. Si la question du travail a longtemps structuré le rapport de la gauche à ses partisans, elle déstructure désormais son rapport aux catégories populaires. Ainsi, la relation est devenue verticale et non plus horizontale, empreinte de représentation et plus d’incarnation.
Du coup, la gauche sonne faux aux oreilles de la classe ouvrière et la lutte des classes est plus anachronique que jamais. De toutes les catégories sociales, les ouvriers sont ceux qui aujourd’hui se classent le moins à gauche : 31%, contre 37% pour les employés, 45% chez les professions intermédiaires et 60% parmi les cadres. La gauche joue à front social renversé.
En outre, les ouvriers ne revendiquent plus une identité de classe. Une minorité (24%) dit appartenir aux catégories populaires, quand 60% se défend plutôt d’appartenir à la "classe moyenne". Faute de classes, la lutte des classes disparaît. La vision marxiste selon laquelle la classe ouvrière défend ses propres intérêts est caduque, il n’y a plus de vote de classe.
La tentation autoritaire
Les ouvriers sont-ils alors de droite, réactionnaires ou populistes ? Politiquement ils se partagent en trois tiers : un premier à gauche, un autre à droite et un dernier qui refuse le classement.
Si la droite insiste sur le travail, si Nicolas Sarkozy l’a accaparé en 2007 et remet de nouveau ce thème en avant, ce n’est pas un hasard. Néanmoins, le travail n’est aujourd’hui pas davantage perçu comme une valeur de droite (20%) que de gauche (18%). La tentation du vote à droite des catégories populaires existe, mais la déception à l’égard du président est si forte qu’elle est à ce jour contenue, 20% seulement lui faisant confiance.
La tentation autoritaire est en revanche forte. Les ouvriers sont fermés au monde et méfiants à l’égard d’autrui, surtout si l’Autre a figure d’étranger. Réactionnaires, les ouvriers sont les plus nombreux à souhaiter un retour en arrière de la société. Enfin, leur sympathie à l’égard du FN est élevée : 45% font confiance à Marine Le Pen. A titre de comparaison, 36% font confiance à François Hollande, et seulement 24% à Jean-Luc Mélenchon.
Dépasser le clivage social
Socialement et politiquement, on assiste donc à un changement de paradigme. La gauche continue de vouloir parler aux défavorisés, mais les ouvriers ne l’écoutent plus. Reste pour elle, deux solutions si elle ne veut les abandonner comme le suggérait une note de la Fondation Terra Nova.
La première : ne pas parler des ouvriers comme elle le fait trop souvent, mais parler aux ouvriers comme elle ne le fait pas assez.
La seconde : dépasser le clivage social et changer complètement de terrain. C’est sans doute l’objet de la stratégie non-dite de François Hollande consistant à parler à toutes les générations et non aux différentes catégories sociales. Tenter de susciter la solidarité entre toutes les classes d’âges de la société avec son projet de contrat de génération dont on ne s’étonnera pas dès lors qu’il s’articule autour du travail des seniors et des jeunes, donc de tous y compris des ouvriers. Un pari osé qui à lui seul montre à quel point la gauche est en pleine révolution ;
* Analyste politique et spécialiste opinion publique pour le Nouvel Observateur
Messages
1. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 11:27, par Jedisnon
C’est dingue comme on évite de donner des explications politiques.
Et pourquoi les "ouvriers" ne s’identifient ils plus a la gauche ?
Parce qu’elle n’est plus a gauche tiens. Ce n’est pas un secret quand on voit dans le même journal reproduit les relations pour le moins croisées de DSK Sarkosy et leurs acolytes.
Une oligarchie a pris le pourvoir dans tous les Pays (ex URSS compris).
Les Partis ouvriers PC PS se sont marginalises ( a la fois de part leur orientation politique, et pas les délocalisations d’usines sapant ainsi leur base sociale).
Le pilonnage médiatique orchestre par soit le PS soit l’UMP en présentant le FN comme le parti des "ouvriers" fini par devenir une vérité.
Soit dit en passant les sondages déjà sujet a caution laisse apparaitre que le vote des "ouvriers" sera celui de l’abstention.
Et puis le comment réagir propose par Terra Nova même pas par le PS machine électorale n’ayant plus de base militantes laisse songeur ?
On est dans une autre époque. Le militantisme fait chier et pourtant c’est sur les marches dans les usines, dans les ecoles que la Résistance s’organise.
A avoir tout mise sur 2012 les réformistes ont organise la démobilisation de la classe ouvrière et ses allies comme on dit !
Pas de luttes pas de votes ouvriers, voila ce qui les attend.
Et malheureusement l’alternative anticapitaliste ne peut être efficace que si le mouvement social la porte.
Ce que l’Histoire retiendra de cette période c’est la trahison des directions réformistes du PS PC FdG au service du capitalisme et contre le Peuple ouvrant la voie au fascisme.
1. tu t’es fait avoir....., 11 décembre 2011, 11:41, par patrice bardet
on ne débats pas avec l’extrême droite, on la combat !
voir mon commentaire suivant à propos de ce forum
2. provocation de l’extrême droite qui vient chasser sur Bellaciao !, 11 décembre 2011, 11:39, par patrice bardet
cet article donne en entête un lien pour un forum
Or, que met en avant ce forum ?
Syndicalisme terrorisme, même combat ?
cet article pue l’extrême droite
allez, je vous laisse aussi lire ça
"Qu’elle libération, si une majorité de musulman pensaient comme Tawfik Hamid "
"A Montreuil, les vacances de luxe des élus de la CGT"
"Les françaises sont des putes."
"- fascisme, sous fascisme ou partis fascisant ? une vision sur le front national"
"Mélenchon : le retour de Staline ! "
"le socialisme dans tous ses états on dit tout sur le socialisme surtout ce qu la penssée unique ne dit"
"Se balader en burqa : un jeu d’enfant… démonstration à Besançon"
"vote des étrangers "
les commentaires de ce forum y sont d’un très haut niveau, "bas du front" ou au mieux, national-socialistes
3. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 11:42, par patrice bardet
c’est toi pilhaouer, qui fait la promotion de ce forum ?
Tu as lu son contenu ?
1. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 12:05
Oui en effet on peux se demander pourquoi pilhaouer tu fait la promotion de cet forum et pas rester cohérent de ta propre affirmation, l’article est largement suffisant pour entamer un débat, aucun intérêt à proposer en plus un forum d’extrême droite...
On attend avec impatience une réponse...
BC
2. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 12:33
bon pas de réponse...
donc le lien vers le forum d’extrême droite a été enlevé...
BC
3. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 13:17, par pilhaouer
D’accord !
J’ai été léger sur ce coup-là , en me contentant de lire les premiers commentaires qui ne venaient pas de sympathisants de l’extrême droite.
Désolé.
4. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 14:30, par pilhaouer
La réponse est non. Je me suis contenté des commentaires de l’article, ce qui était insuffisant :
Commentaire 1 :
La classe ouvrière s’est rappelée, le 21 avril 2002, au bon souvenir de ceux qui avaient un peu vite conclu à sa disparition. Croisant les disciplines entre politologues, sociologues, spécialistes des médias... Le congrès de l’Association française de sociologie la semaine passée a fait une place aux " rapports populaires au politique aujourd’hui ". Si les troupes populaires ont fait défaut à la gauche le 21 avril 2002, sont-elles pour autant passées au FN avec armes et bagages ? La réponse est plus nuancée. Nonna Mayer, à partir d’une enquête sur un échantillon de dix mille interviews effectuées en 2002 par le CEVIPOF, note que " c’est bien du côté des plus défavorisés en capital culturel qu’on trouve le vote extrême droite ". Pour aussitôt tempérer ce jugement : l’enquête a montré que " si on regarde de plus près, par catégories socioprofessionnelles détaillées, ce n’est pas chez les ouvriers que le vote FN est le plus fréquent ". C’est chez les policiers et militaires (45 %), chefs d’entreprise et commerçants (36 %), artisans et employés de commerce (31 %). Puis viennent les ouvriers qualifiés (28 %) et non qualifiés (21 %). En proportion, l’électorat le plus " ouvrier " le 21 avril était l’électorat communiste : ceux qui ont au moins une attache avec le monde ouvrier y ont représenté 61 % des votes, contre 52 % pour le FN. Évidemment, le nombre d’ouvriers ayant voté pour le FN fait la différence.
La très grande majorité des ouvriers n’a donc pas voté pour l’extrême droite, en dépit des appels pressants aux " petits, aux sans-grades " lancés par Le Pen au soir du premier tour. Le premier parti, dans les couches populaires, c’est l’abstention. Dans le monde ouvrier, le " non-vote " atteint, le 21 avril, 31 % des inscrits, relève Nonna Mayer. Le vote pour la droite, 29 %, autant pour la gauche. Le vote pour Le Pen ou Mégret, 18 % des inscrits. Raisonner sur le nombre des inscrits et non les suffrages exprimés " amène à relativiser quelque peu l’engouement supposé du monde populaire ou ouvrier pour Le Pen ", selon elle.
http://www.lemonde.f...93903_3224.html
De toute façon un ouvrier qui vote a droite voire extrême droite vote avant tout contre ses propres intérêts.
5. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 14:44, par patrice bardet
ben, oui, on n’est pas toujours assez attentifs.
je ne pouvais pas croire que c’était volontaire. Pour cela, je ne t’ai pas directement incendié... ce foirum était trompeur, et le confusionnisme soigneusement entretenu sur certains articles
Je me suis déjà fait avoir à d’autres reprises
4. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 12:53
Euhh... Ca ne serait pas plutôt la gauche qui n’entend plus les ouvriers ???
LL
5. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 13:49, par patrice bardet
on lira cet article intéressant, à l’origine paru dans l’Huma
A propos du vote F HAINE
"Ce n’est pas chez les ouvriers que le vote FN est le plus fréquent ". C’est chez les policiers et militaires ..."
Quelques idées fausses sur le vote ouvrier
ou cet article
Les mutations du vote ouvrier sous la Ve république par Florent Gougou Chercheur au CEVIPOF
aussi le 4 pages réalisé par la coordination communiste
FRONT NATIONAL : Escroquerie sociale, outil du capital !
m’enfin.... suffit pas de le dire
Encore faudrait-il sérieusement militer avec les ouvriers, et là, c’est pas gagné ( pour moi non plus....) pour rattraper ce qui n’est plus fait depuis tant d’années
6. Ces ouvriers qui n’entendent plus la gauche, 11 décembre 2011, 18:12, par pilhaouer
La seconde partie de la phrase ne souffre pas le doute, mais la première ?
le travail est-il la valeur première des ouvriers ?
Le travail ou le salaire ?
On aimerait avoir les sources, parce que les sondages …
Le travail n’est une valeur de gauche que s’il est épanouissant, ce qui suppose l’abolition de la relation salariale mais qui, dans le spectre politique, reprend cette idée ?
Il est écrit, plus loin que le nain national aurait repris cette idée de valeur travail. Oui, mais sous la forme « Arbeit meicht frei ! » puisqu’il a déclaré : "Le travail ce n’est pas l’aliénation, le travail c’est l’émancipation"
Nicolas Sarkozy sur France 2, Journal de 20h, 12.02.1998
Ce qui veut bien dire,en effet que « la gauche » ne sait plus trop où elle est ou, plutôt, se situe à l’extérieur de la classe ouvrière, par exemple dans une classe « moyenne » inventée pour diviser, tout en satisfaisant le besoin de se croire plus proche de la bourgeoisie.
Sur qu’elle sonne faux mais, sur la lutte des classes qui serait anachronique, certains prennent leurs désirs pour la réalité.
Là aussi, quelle est l’origine de ces chiffres ?
Confusion sur la conscience de classe en soi et pour soi.
Et sur les sondages, aucune idée des questions posées pour parvenir à ces résultats.
Pourtant 24%, c’est déjà important et écrire : « 60% se défend plutôt d’appartenir à la "classe moyenne » est incompréhensible car les 60% s’ajoutent alors aux 24%
L’auteur voulait sans doute écrire que 60% considèrent appartenir à la classe moyenne,ce qui signifie qu’ils n’ont pas de conscience de classe, si l’on veut, mais probablement, plutôt, qu’ils n’ont pas envie qu’on les considère comme appartenant à la catégorie dévalorisée de la société.
C’est un point-clé : nous vivons actuellement une crise systémique qui jette et jettera dans le même bain la classe ouvrière et les soi-disant classes moyennes, ce qui est un élément de solution, mais un autre élément de solution apparaît : la conscience de classe naît du fait qu’appartenir à la classe ouvrière en lutte génère de la fierté, valorise. Or l’oppression, les luttes perdues et l’absence de vision des bureaucraties syndicales, la dévalorisation de l’idée communiste présentée comme « ringarde » par la propagande libérale, et le la fabrication du consommateur surpuissant (par ce qu’il peut théoriquement obtenir) au moyen de la publicité ,aimantent les regards vers le symbole de la réussite et la détestation(naturelle d’ailleurs) de tout ce qui rappelle le malheur, la pauvreté.
On voit bien qu’il faut réagir, précisément en dévalorisant, à notre tour, tout ce qui désoriente :
le bling-bling, toutes les pistes illusoires : Il est ringard de vouloir s’enrichir comme les porcs que nous avons sous les yeux en permanence, qui vivent et pensent comme des porcs (cf un excellent bouquin) . Prendre le contrepied des thèses libérales ! Oui ! Lutter contre la consommation inutile et aliénante, et aussi contre l’idée que la science et la technologie sont toujours sources de progrès et de solutions à tout, résister à l’entreprise de destruction de l’Education Nationale transformée en Centre de Formation de travailleurs et pour celà, rendre leur prestige à des disciplines fondamentales, l’histoire (avec l’histoire vraie de l’économie), la philo, les lettres etc...etc...
Et puis prendre et faire prendre conscience de notre intelligence collective : Quand on constate l’absence d’idées des classes dominantes, leur sclérose, arcboutées qu’elles sont sur des poncifs éculés qui nous mènent, jour après jour, vers des catastrophes, il n’y a aucune raison d’être complexés .
Encore ! Et tout simplement parce que la droite comme la gauche considèrent qu’il n’y a rien à faire contre le chômage, ce dont se réjouit le capital qui a besoin du chômage pour faire pression sur le revenu des travailleurs, extraire la plus-value et dégrader les conditions de travail.
Or la gauche pourrait au moins développer l’idée que ce qui est indispensable n’est pas le travail mais le revenu et faire sauter le verrou du chômage avec un revenu comme droit à vivre.
Le problème ne serait plus de distinguer travailleurs et fainéants et ce type de mesure n’est-il pas révolutionnaire, desserrant la pression sur les salaires et les conditions de travail (je ne suis plus obligé et je travaille donc si les conditions me conviennent et me permettent de m’épanouir, c’est à dire d’être utile et de créer.
« Les »ouvriers , « les » français, « les » immigrés, « les « fonctionnaires, « les » homos… … « les », « les », « les », ah, les catégories !
Je suis un ouvrier et je n’aime pas du tout qu’on me définisse ainsi sans se justifier et de façon particulièrement méprisante . Je n’aime pas le commerce mais ça ne m’autorise pas à affirmer que 100% des commerçants sont des voleurs au motif que certains le sont .
Belle confusion, car il est tout à fait normal de considérer, s’il y a un évolution négative dans le temps que la période précédente était préférable. Ce qui est réactionnaire, ce n’est pas de constater que « c’était mieux avant » c’est de faire croire que le modernisme correspond toujours au progrès et que « c’est forcément mieux maintenant »
Phrase symptomatique : il y a la gauche en haut et les ouvriers, en bas, par conséquent, rien d’étonnant à ce qu’on n’écoute pas la gauche, ou du moins qu’on s’en méfie autant que … de son patron.
Evidemment la conclusion arrive naturellement et a d’ailleurs été évoquée tout au long du texte :
En réalité, il n’y a pas de classes sociales et sans doute uniquement des problèmes de société qu’il faut régler en s’adressant à toutes les générations et non aux catégories sociales.
Là, on a le droit de rire !