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Ceux qui croient avoir trouvé…

par Oc

Publie le samedi 5 décembre 2015 par Oc - Open-Publishing
28 commentaires

1. Bellaciao

J’étais parti en vacances un peu saturé… non, totalement saturé, écœuré et désabusé par le sectarisme, le dogmatisme et l’intolérance affichés à longueur de posts par certains sur le forum Bellaciao, que je fréquentais assidument depuis 10 ans, depuis la campagne du NON au TCE.

Assidument, mais avec parfois quelques breaks, provoqués justement par un ras le bol des discours violemment sectaires, diviseurs et fermés face à des idées légèrement divergentes. Et provoqués par la censure, qui n’est finalement que la traduction concrète et active de cet enfermement de la pensée et du débat.

Mais j’y revenais et y reviendrai régulièrement car, en ces temps difficiles pour les idées progressistes et radicales (« radical » au sens de prendre les problèmes à la racine), c’est un lieu rare pour trouver certaines infos, pour parler des luttes en cours ici et de par le monde, et bien sûr pour tenter d’échanger, de dialoguer avec des gens censés être des camarades, même si certains sont vite emplis de colère voire de haine si on n’est pas pile aligné sur leur position. C’est une sorte de bistrot, fréquenté par des anars, de vieux stals, toutes sortes de trotskistes, d’écologistes, de révoltés, etc. Bref toutes sortes de « communistes » au sens le plus large du terme : ceux qui s’insurgent d’une façon ou d’une autre contre ce système et veulent le renverser pour tenter d’amener un monde plus juste.

Les certitudes assénées par les « sectaires », leur refus (ou incapacité) d’essayer, l’espace d’une minute, de comprendre la position des autres, de l’Autre, d’un autre camarade, leur impossibilité d’exprimer un désaccord tout en respectant l’analyse du camarade, tout cela venait heurter mes interrogations. C’était pour moi un mur limitant tragiquement la réflexion, tuant même l’idée de progrès et d’évolution, voire l’idée même de communisme (qui ne peut vivre que de fraternité et d’intelligence).

Cela m’était d’autant plus insupportable que nous étions tous en échec, tous entraînés dans la spirale de la régression, tous écrasés par un capitalisme désormais mondialisé, d’autant plus puissant et destructeur. Un « proverbe chinois » m’était venu à l’esprit, illustrant ce problème :

Ceux qui croient avoir trouvé sont un obstacle pour ceux qui cherchent.

Quelques semaines après je le pense finalement faux, ce proverbe, grâce à ces vacances qui m’ont laissé le temps de lire et de laisser aller ma pensée, bercée par le chant des cigales et le bruit des vagues.

2. Vrai/faux débat

Pourtant un autre élément contribuait à mon immense désenchantement, malgré son caractère anecdotique, car il était la face visible, la traduction concrète, de cette fossilisation du dialogue et de la réflexion qui me taraudait : il était prévu d’organiser un « débat » lors de la fête de la FSU (principale fédération syndicale de l’Éducation Nationale) de l’Ardèche sur le thème « croissance-décroissance », entre un écologiste partisan de la décroissance et mon camarade Y. (nous avons par le passé milité ensemble au sein de la LCR) , farouche opposant des écologistes et de la décroissance.

Heureux néo-retraité, « exilé » en Grèce, je ne pourrai assister à cette joute. Par bonheur ! Car ce ne sera pas un débat, un échange, un dialogue : le scenario est écrit d’avance. Ce sera un spectacle, un match de catch. Je pourrais écrire les dialogues de la pièce à l’avance. A pleurer… pour celui qui cherche.

Les décroissants purs et durs, ou Y. qui se pose en rationaliste pur et dur, croient avoir trouvé. Ils se pensent à l’opposé alors qu’ils sont jumeaux : ils ont tous un petit bout de la réalité, donc de la solution, mais seulement un petit bout. Leurs arguments m’intéressent, lorsqu’ils sont exposés tranquillement (non pas lors d’un « show-pugilat » où l’approche de la juste position compte beaucoup moins que les points marqués pour annihiler les arguments et la pensée de l’autre). Ils nourrissent ma réflexion.

Le problème que posent ces gens-là (si nombreux dans la gauche radicale) est qu’ils sont donc persuadés d’avoir l’entièreté de l’explication et de la solution. Ils croient avoir trouvé, comme les sectaires qui s’expriment sur Bellaciao. Mais sont-ils vraiment un obstacle pour ceux qui cherchent ?

3. Rencontre avec un livre

C’est là qu’intervient le troisième élément de ma réflexion : j’ai profité de ces vacances détendues pour lire Les âmes blessées, de Boris Cyrulnik. A travers la description de son parcours humain et professionnel (il est psychiatre), il évoque la naissance de la psychiatrie moderne et les différentes approches qui ont exercé leur influence, des psychanalystes, des lacaniens aux neurobiologistes, en passant par les médecins, les éthologues, les scientifiques purs, les praticiens…

Il s’est retrouvé face à des spécialistes toujours pointus, et souvent convaincus que leur approche (issue de leur spécialité) était LA bonne. La violence de certains échanges valaient bien ceux que l’on retrouve entre camarades du même bord… ou presque. En fait il a connu la même situation que celle qui me pose problème : il a rencontré des gens qui disaient des choses vraies mais dont l’erreur était de croire que cette vérité décrivait la totalité de la réalité alors qu’elle n’était qu’un fragment de la réalité.

Ces visions unilatérales, ce n’est pas son truc, à Cyrulnic, elles enferment la pensée. Il se veut « généraliste », celui qui tisse les fils produits par les différents spécialistes, venant des différentes spécialités. Mais loin d’être critique et de déplorer ces « sectaires », loin d’y voir un frein à la recherche et au développement, Cyrulnic les couve d’un regard amical et utilise leur production (de grande qualité mais cantonnée à un domaine très précis, trop pointu pour pouvoir prétendre être une réponse universelle et définitive) pour bâtir sa propre connaissance. Il essaie d’assembler ces fragments, considérant que tous apportent quelque chose d’utile et d’intéressant, pour approcher la réalité dans toute sa complexité.

En clair, il a besoin des positions « totalitaires » et très partielles pour construire une vision plus large et plus complète.

4. Conclusion… provisoire

Le parallèle avec ma propre situation m’a paru évident : se sentir généraliste, ouvert, en recherche, et être confronté à des partenaires qui à l’inverse ont déjà trouvé et tout compris. Mais sa grande tolérance vis-à-vis des « j’ai raison tout seul », des « moi je sais, c’est comme ça et pas autrement » m’a interpelé, moi qui les qualifiais d’obstacle.

Cyrulnik a sans doute raison : j’ai besoin, justement pour enrichir mon approche de la réalité, justement pour ne pas les suivre aveuglément, justement pour faire une sorte de synthèse, des excès sectaires des uns et des autres. Et j’en arrive donc à mon nouveau « proverbe chinois » :

Ceux qui croient avoir trouvé sont un atout pour ceux qui cherchent.

Oc, septembre 2015

Messages

  • Intéressante réflexion sur comment avancer sur le chemin de la certitude .

    A méditer !

  • c’est séduisant, adepte du premier proverbe, je vais essayer de suivre (un peu) le second et me méfier un peu moins de ceux qui savent

  • Tu traduis comment la lecture de Les âmes blessées dans ta pratique quotidienne de la LDC, « Heureux néo-retraité « exilé » en Grèce » ?
    Nous pourrions nous inspirer de cette traduction sans « excès sectaires des uns et des autres », nous, « les anars, les vieux stals, toutes sortes de trotskistes, d’écologistes, de révoltés, etc... ». Nous, l’avant-garde du communisme ! Sommes preneurs de bonnes conduites pour arriver à nos fins.

    • Ancien de l’avant garde Communiste, militant dès mes 16 piges, en 1967.
      J’ai continué, militant très actif de l’union de la Gauche.
      Unitaire pour deux, comme ns le demandait la Direction du Parti.
      J’ai pris, (on m’a proposé pour prendre) des "responsabilités", comme on disait, à l’époque.
      Secrétaire de cercle des JC, puis "monté " au BF de la Fédé.
      Fils d’un militant très engagé, ancien FTP dès 1943, (engagement prouvé par reconaissance du Préfet de la Corrèze dont je possède le doc). puis engagé volontaire chez De Lattre, de fin 44 jusqu’en 04/1946, là aussi, j’ai des papiers.
      Mon père fut un élu local, départemental, et collaborateur du CC.
      J’ai quitté le Parti en 1979, sur la base de désacords fondamentaux relatifs à l’’actualisation’ du Programme commun, dont Marchais fit un coup de frime.
      Marchais, à côté duquel je suis en photo pendant un Meeting, en 1976, à Epinay/seine, à la demande de ma Dion des JC.
      Oui, j’ai quitté le PCF, en 1979,sur la base de désacords profonds, tant sur la ligne que sur la pratique politique .
      Certains de ceux, mes camarades, qui avaient adhérés aux JC, sur la base politique de l’union de la gauche sont partis, eux aussi, sans que je n’ai à leur demander de le faire.
      J’ai épousé, en 1971 une Catho de Gauche qui est devenue une militante CGT chez EDF , embauchée grâce, (ou à cause )de l’intervention de la responsable de la CGT de la CCAS, à l’époque (le CE)une amie de mes parents.
      J’étais à fond dans l’action politique, dans le suivisme idéologique, et puis, des tas de trucs, comme le soutien au nucléaire de Marchais, sans discussion ds le Parti, et...l(abandon de la "dictature du proletariat"), sans discussion non plus, alors que j’étais plutôt pour, comme d’autres.
      Marchais, et ceux qui l’ont suivi portent une grande responsabilité relative au désastre du Parti.
      Je recommande, a ceux qui veulent en savoirun peu plus de voir en replay : ’l’Atlantide, ou la fin u PCF".
      Pierre Juquin, claude Poperen, René Piquet, Mireille Bertand,tous des anciens du BP, du Parti, et Marcel Trillat, de tf1, après 1981, qui trouva un bon taf...
      Ces annnées, celles ou j’ai quitté le Parti, furent les pires de ma vie, tant d’un point de vue personnel, face à mes interrogations, que des grandes difficultés familiales, car mes parents étaient encore(plus pour longtemps) des militants très actifs du Parti..
      Ma mere avait des responsabilités syndicales, et mon père était un élu.
      J’avais été moi-même très impliqué personnellement, j’ai dû quitter la ville ou j’avais vécu et milité , pour aller vers d’autres cieux.
      Mes enfants, les deux, un fils et une fille diplômés bac +5 sont Francs-Macs.
      Pourquoi ?

    • Et bien j’espére que vous ne regrettez rien .Vous êtes comme des milliers de communistes,dont j’ai été.Vous avez cru que nous étions les meilleurs,les plus intègres ,etc... Et puis comme tout le monde vous avez "découvert " le genre humain. Celui qui envie son voisin,celui qui n’a envie que de partager...le bien des autres mais jamais le sien.Que vos enfants ne vous aient pas écouté , rassurez vous , c’est partout pareil, et heureusement.Vous savez bien que les vieux ça radote :)

    • "des tas de trucs, comme le soutien au nucléaire de Marchais, sans discussion ds le Parti, et...l(abandon de la "dictature du proletariat"), sans discussion non plus, alors que j’étais plutôt pour, comme d’autres. "

      Pardon, sur le nucléaire, Marchais n’y ai strictement pour rien, mais plutôt Joliot-Curie. Par contre sur la "dictature du prolétariat", alors là, avec les manips de Juquin et Fiterman (Ils sont où ces supers maintenant...?) Mais peut-on dire qu’il n’y eu pas de débats ?...

    • "Celui qui envie son voisin,celui qui n’a envie que de partager...le bien des autres mais jamais le sien."

      Voyons, êtes-vous bien sûr que le parti dont vous avez été membre était le PCF ? J’ai du mal à croire qu’il y ait bien plus d’égoïstes dans ce parti que dans les autres (Je vais vers ma 50° carte, je connais donc, un peu, la maison...)

    • Un autre titre à recommander, qui illustre bien cette période....

      https://youtu.be/VEFe6XB3zHM

    • Je n’ai pas dis qu’il y en avait plus ( des égoites) .Je pensais au départ qu’il n’y en avait pas , ou peu.Et puis je parle des hommes en géneral , pas de militants du PCF.

      .

    • Comme vous, mon frère, jusqu’en 81 avait toujours voté coco. Brusquement il a tout oublié ou pardonné, les guerres d’Algérie et d’Indochine, les pouvoirs à Pétain etc... il a voté PS, Marchais avait tellement de torts..... On s’est expliqué et on n’a plus parlé de cela, il parait que maintenant il s’abstient, les politiques, selon lui, seraient tous pourris........

  • Saturé par le dogmatiste , l’intolérance ,la connerie crasse quoi.Vous n’allez pas vous faire que des amis sur le site.Bonne soirée à vous.

    • J’en étais sûr, je sais que je vais en prendre plein la tronche.
      j’ai dit la vérité, j’en ai marre, j’ai 64 ans...
      Cette époque me hante depuis des années.
      Mon petit-fils, qui porte le même prénom que son FTP d’arrière gd-père me dit que sa vie à lui sera tjrs aussi pleine d’humanisme que celle de son arrière gd père .
      NE VOUS LAISSEZ PAS FAIRE.
      JAMAIS.

    • Que ceux qui soutiennent la ligne du PCF de Marchais, le Fossoyeur du PCF, me contactent très vite.
      A bon entendeur, soyez les bienvenus, mes Camarades.

    • Et les autres ? Qu’ont-ils fait de ce parti ? une organisation social-démocrate qui essaie d’attire sans succès la gauche institutionnelle du PS, les frondeurs et les trotskystes ex-LCR qui n’ont aucun avenir dans un parti "néo" libéral en faillite.
      Les Communistes pour la "lutte des classes" et révolutionnaires (un gros mot) n’y auront bientôt plus leur place, car la dissimulation, voire le mensonge sont rois dans une organisation en plein recentrage.
      Un PCF combatif n’est d’ aucune utilité aujourd’hui pour des dirigeants qui visent des places en utilisant la naïveté et le dévouement des militants qui restent attachés à une image du passé sans rapport avec la politique menée.

    • Que disait Marchais ? : Que Mitterand, sans un PC fort, virerait à droite ! C’est pas ce qu’on peut constater ???? et que Hollande, et consort, confirment touts les jours.....Certe on peut encore contester la forme, mais le fond, et c’est le principal, est incontestable !

  • nous sommes nombreux en recherche ; mais en recherche de quoi ?

    en recherche d’un système philosophique expliquant tout ?

    en recherche du penseur, du gourou en qui croire ?

    en recherche de LA vérité pré-maché ?

    et quel est ce moteur qui fait que nous soyons en recherche ?

    à un moment de notre histoire nous nous sommes mis en action ; chacun a "choisi" un chemin et il est douloureux de s’apercevoir que ce chemin n’était pas LE chemin.

    pourtant, à la différence de tous ces ex devenus les pires soutien du système capitaliste et dont le cynisme n’a d’égal que leur egocentrisme, nous continuons à chercher et, pour certains, à être toujours en action.

    pour moi, ce qui fait que je ne suis pas devenu un ex tiens au fait que jamais mes positions se sont assises sur un système ou une théorie mais parce que, au plus profond de mon être, la flamme du rejet de l’exploitation, du rejet de l’inégalité, toujours brille quelque soit les vissicitudes de la vie

    et je pense que le futur de nos idées tiens dans l’éclosion d’alternatives CONCRETES qui mettent en pratique ce dont nous rêvons et comment nous souhaitons les relations sociales
    Couplés aux luttes défensives et un jour prochain offensives, elles permettront que la révolution ne soit que la conclusion logique d’un long cheminement : le futur ne peut naitre qu’à l’intérieur du passé car rien ne se créé ex-nihilo.

    et dans ce contexte, les chemons peuvent être multiples, se croiser, s’éloigner, se mêler mais ne plus se rejeter.

    • En politique, tout ce que nous vivons a déjà existé antérieurement dans notre Histoire et celle des autres pays nous tombons dans les mêmes ornières, l’Humanité change moins vite que les idées qu’elle produit.
      Le sectarisme est un reproche que nous nous faisons à nous-mêmes d’être imparfaits et que nous voulons faire payer aux autres.

    • Des alternatives concrètes, oui, mai sur quelles bases.
      A partir de quels constats, de quelles prise de conscience "politique’, car il s’agit bien de prise de conscience politique, oui ou non ?
      Alors, c’est qui l’ennemi, c’est le Patronat, ou les Immigrés ?.
      C’est peut-être la bonne question .
      C’est bien certainement le Patronat, pour ceux d’entre nous, dont l’éducation politique est faite, mais comment transmettre, à ceux qui bossent, les salariés ,que leur tôlier n’est pas leur pote de Classe sociale, c’est très difficile de nos jours, la Bourgeoisie dispose des Médias qui nous tapent sur le tronche avec la difficulté des retraites ,la politique de l’offre des Socialistes(cad les cadeaux aux patrons), comment expliquer au mec qui veut acheter un appart que le plus important c’est la lutte ?
      La lutte des classes n’existe plus !!!!!!!
      Ben voyons.
      on doit rester sur nos fondamentaux.
      Oui, un Patron, cela existe.
      Oui, un salarié est exploité par un Patron.
      Ils n’ont pas les mêmes intérêts économiques.
      Revenir sur la subordination d’un des deux sur l’autre dans un contrat de travail.
      Oui il y a subordination.
      c’est cette subordination qui créé la difficulté de se battre.....et les traites à payer...sont le Problème qui bloque au moins pour partie , la possibilité de se battre.
      Quand on voit les candidats de la gauche de la gauche et leurs métiers, et oû ils bossent, dans les services publics pour l’essentiel d’entre eux, sur des boulots "protégés", on se marre !!!!
      Faites vos choix, les amis....et ne venez pas vous plaindre.....

    • A propos des emplois "protégés" tu devrait jeter un oeil sur le dernier "contre-enquète" de Poincaré sur les joies "protégées" de Air France.....

    • C’est vrai que presque tout à une VALEUR HEURISTIQUE, même certains délires des psychotiques intelligents... Cependant certaines postures sont POLITIQUEMENT CONDAMNABLES. Lorsqu’une délégation d’élus écolos est revenue d’UKRAINE en disant que PRAVIJ SEKTOR c’est bien, je note surtout qu’une telle infamie ne me surprend pas... D’ailleurs si on écoutait ce crétin de DCB, on serait déjà en guerre contre tous les ennemis potentiels de l’impérialisme dominant... Alors, même si certains écolos sont sympas et participent à la lutte des classes "du BON côté de la BARRICADE", on doit faire le diagnostic de l’ECOLOGISME... Idem pour "la décroissance", si on se réfère à la théorie de MARX, c’est une hérésie + si on a lu les livres de Pierre BOURDIEU on CLASSE forcément ce délire néo-puritain dans les idéologies spécifique de la nouvelle petite bourgeoisie décomposée.

    • Ainsi avoir des convictions c ’est être fermé et c ’est géner ceux qui cherchent ?
      ha bon !!
      Et toi ta conviction d’être plus dans le vrai que ceux qui ont déjà fait un long chemin c ’est pas une conviction aussi ?
      Bien sur que OUI
      l’exemple du débat sur la décroissance est faux et stupide,car j’ai déjà entendu ce genre de débat et j’ai déjà remarqué que certains des arguments étaient partagés par les deux et parfois heureusment que les deux restent sur leur opinion.
      Que le réel soit complexe,oui qu’une porte soit ouverte ou fermée oui aussi.

      D’autre part ,sur ton discours aussi je peux écrire tes dialogues à l’avance,c ’est archi connu cette complainte sur le sectarisme et l’enfermement ,ya ren de nouveau là dedans.*
      Dommage de lire cela sans précisions sur Cyrulnik
      A travers la description de son parcours humain et professionnel (il est psychiatre), il évoque la naissance de la psychiatrie moderne et les différentes approches qui ont exercé leur influence, des psychanalystes, des lacaniens aux neurobiologistes, en passant par les médecins, les éthologues, les scientifiques purs, les praticiens…

      Car Cyrulnik EST psychanalyste et pas qu’influencé !! pas du tout !
      La psychanalyse n’ayant aucune valeur scientifique,aucun de ses fondements prouvés ,refusant TOUTE évaluation,censurant à qui mieux mieux,voir l’affaire du "mur"
      https://www.youtube.com/watch?v=JCR3keNA44Y
      c’est bien un gros doute sur sa puissance de réflexion et de pensée critique et politique qu’on doit avoir sur Cyrulnik ,un peu comme si un astrologue venait nous dire comment penser au nom de son parcours scientifique (rigolade assurée)

    • Alors, c’est qui l’ennemi, c’est le Patronat, ou les Immigrés ?.
      C’est peut-être la bonne question .

      Oui bonne question. Et la réponse c’est : toi-même. Tu es toi-même ton propre ennemi, c’est de là que vient tout le drame.

      Faites vos choix, les amis....

      Ce que le poète ponctue par : « pour la reptation vous êtes champion ! »

    • Il existe bien un fond "anthropologique" de nos mœurs qui traversent les siècles.
      La Révolution a permis de rompre grâce au "régicide" qui, selon un personnage de Victor Hugo, répondait à un millénaire d’esclavage et d’obscurité pour la masse des pauvres dans notre pays.
      Cet effort considérable pour s’émanciper du poids de la tutelle d’une noblesse parasite de "droit divin" n’a pas été suffisant et Robespierre avait trouvé un nouveau culte afin de "libérer" les masses marquées par la superstition des chaînes de l’oppression, dont la Bourgeoisie s’était accommodée et dont elle tira des avantages, une fois éliminés les "extrémistes"...
      La Propriété privée valeur sacrée, a permis de maintenir ces chaînes en changeant de maîtres et de geôliers.
      Ces geôliers, c’est nous ceux qui ne consacrent pas tous leurs revenus à l’existence, les épargnants et les rentiers gardiens des valeurs sacrées, même inconsciemment.
      Nous sommes encore à l’aube d’une autre révolution qui sera tout aussiviolente que la première.

    • Ainsi avoir des convictions c ’est être fermé et c ’est géner ceux qui cherchent ?

      Je n’ai évidemment jamais dit ça. Ce serait un comble que je critique les gens qui ont des convictions, je suis de la maison :-).

      Et je crois comprendre pourquoi cette erreur.
      Je pense au contraire qu’il n’y a pas de lien entre le fait d’avoir (ou non) des convictions et le fait de penser (ou non) qu’on a trouvé.
      On a tous ici des convictions, certains cherchent, d’autres ont trouvé.

      Et donc, quand tu demandes :

      Et toi ta conviction d’être plus dans le vrai que ceux qui ont déjà fait un long chemin c ’est pas une conviction aussi ?

      Bien sûr que si, on est d’accord, c’est une conviction.

      Mais comme pour la première citation, je pense qu’il y a un peu la même erreur : selon moi il n’y a aucun lien entre "un long chemin" et le fait de croire avoir trouvé ou de chercher encore.
      D’ailleurs moi aussi j’ai un long chemin derrière moi, et pourtant je cherche encore. Ou plutôt je cherche à nouveau, car j’ai eu aussi des phases où je pensais avoir trouvé.
      Mais quand je vois l’état de notre société, l’état du mouvement progressiste, la débâcle qu’on subit, je pense qu’il est urgent et vital de chercher et d’avancer.

      Mais au-delà de ces questions (convictions=avoir trouver/chercher encore ?), il y a, d’une façon plus générale, une étonnante inversion totale de la conclusion exprimée :

      Ainsi avoir des convictions c ’est être fermé et c ’est géner ceux qui cherchent ?

      Puisqu’en partant de ce ressenti, j’arrive à la conclusion exactement inverse : ils sont finalement un atout.
      Peut-être n’avais-tu pas eu la patience de lire jusqu’au bout...

      Oc

    • certains intervenants s’en prennent à ceux qui défendent leurs "certitudes" ou leurs "convictions" car selon eux , ce sont des dogmatiques , des staliniens voire des fascistes ...

      Ces "éclairés" nous assènent leur vérité comme une certitude et sont donc en totale contradiction avec leur postulat .

      On voit bien ce qui se cache derrière ces thèses pseudo philosophiques : c’est le renoncement au débat d’idée , c ’est le consensus idéologique , l’acceptation du fait accompli de la domination des "élites" qui pensent à la place des masses , c’est le refus de la révolte de la remise en cause de système , c’est se résigner à ce que l’histoire serait fini et que c ’est la capitalisme qui a écrit le mot fin ...

      Je le dis avec toute ma conviction ; ne comptez pas sur moi pour renoncer à la bataille des idées , au combat de classe , car c’est ma raison d’être COMMUNISTE ...

      RICHARD PALAO

    • Il existe bien un fond "anthropologique" de nos mœurs qui traversent les siècles.

      Ha enfin et très exact !! c ’est même un point noir du Marxisme d’oublier cela.
      LA proportion de révolutionnaire,de Spartacus ,aux mutinés,d’objecteur de conscience aux déserteurs,est quasiment toujours la même.
      Comme si la"morale" n’avait pas encore pénétré notre espéce complétement.
      C’est en cela que la phrase de Marx,l’histoire n’ a été QUE la lutte des classes (je fais court ) me semble insuffisante bien que vraie .

    • Tu parles de "certains intervenants", je ne sais donc pas exactement à quoi tu réagis. Moi je n’assume bien sûr que ce que j’ai écrit.

      c’est le renoncement au débat d’idée ,

      Dans mon esprit c’est exactement l’inverse : on a tellement besoin du débat d’idées, particulièrement en cette période, qu’il est nécessaire qu’il puisse être constructif et moteur pour le mouvement révolutionnaire (c’est ce qu’on appelle l’intelligence collective).

      Et se balancer des invectives à la première virgule (mal placée ?) ne fait pas avancer. Pour être efficace, le débat doit respecter certains codes.

      Un débat entre gens totalement sûrs de tout maîtriser, sûrs de ne pas avoir besoin de l’éclairage des autres, n’est pas un débat, plutôt une succession de monologues. Pas très utile pour tenter d’avancer, même si ça peut procurer un grand plaisir personnel (j’ai donné, j’essaie de faire mieux maintenant, mais parfois j’ai des rechutes... Je fais partie de cette "gauche radicale", ce que je dis est aussi pour moi).

      Par le passé, le manque de débats, le refus d’entendre les idées divergentes, l’illusion qu’une Direction a forcément toujours raison et que sa Vérité est incontournable, ont fait d’énormes dégâts.
      Tenant compte de ça, toute idée émise par quelqu’un qui se dit "anticapitaliste" m’intéresse, ne serait-ce que pour la démonter, en montrer les lacunes et affermir, améliorer ma propre conviction.

      Je pourrais résumer par : Vive la polémique, non au pugilat ! (je veux dire évidemment entre "nous", entre ceux qui ne supporte pas ce système et veulent l’abattre, chacun voyant les choses avec son propre parcours social, politique, syndical, culturel...).

      Oc

      PS : Exemple de domaine où nous sommes condamnés à débattre : le rapport à l’islam.
      Quand je dis (je ne suis pas le seul ici, je crois d’ailleurs que tu es sur les mêmes bases) que je ne vois pas l’intérêt de faire chier une mère d’élève sous prétexte qu’elle porte un foulard, que ça ne peut qu’aggraver le problème, je me fais souvent traiter de suppôt de la religion, de bradeur de laïcité etc.
      A l’inverse, des camarades ne partageant pas ma position se font parfois traiter un peu vite de racistes ou d’islamophobes.
      Et pourtant on n’a pas le choix, il va bien falloir éclaircir ces choses si on veut pouvoir agir sur la société réelle, on va bien devoir débattre correctement pour comprendre mieux cette situation nouvelle, pour adapter nos principes théoriques à la réalité.
      Pour l’instant, on a plutôt tendance à s’écharper et se diviser.
      Un débat respectueux, c’est aussi une façon de construire l’unité des révolutionnaires dans leur diversité.

    • OC tu m’excuseras , mais je ne vois pas trop ce que tu veux démontrer si ton long texte consiste à dire que l’on peut débattre sans comme tu dis " s’écharper" , on ne peut être que d ’accord et généralement c ’est ainsi que cela se passe sur BC , ce qui n ’exclue pas des débats âpres , ou l’on se frotte les mollets chacun aiguisant ses arguments , c est ainsi que je pratique et s’il m’ arrive de hausser le ton et d’agresser verbalement mon contradicteur c ’est toujours " défensivement" après avoir subi des attaques insultantes car je ne suis pas du genre à tendre la joue gauche lorsque l’on me frappe sur la joue droite ...

      Ce que je conteste c ’est que l’on puisse se cacher derrière de fausses bonnes manières pour éviter les débats de fond , les nécessaires polémiques dans le bon sens du mot , la défense ferme et étayée de ses convictions , la LDC ne se pratique pas dans un monde de bisounours et se frotter entre militants du même bord est utile pour affronter nos adversaires qui eux ne font pas dans la dentelle ...Le consensus mou entre amis ne sert à rien sinon à se faire plaisir ça ne mange pas de pain mais ça ne fait pas avancer d’un poil la lutte des idées ...

      richard PALAO