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Christophe RAMAUX démissionne du Parti de Gauche (la lettre in extenso)

Publie le jeudi 20 janvier 2011 par Open-Publishing

Lettre de démission du Parti de Gauche
Christophe Ramaux
12 janvier 2010

Très chers camarades,

Après beaucoup d’hésitations, j’ai décidé de quitter le Parti de gauche.

C’est avec enthousiasme que j’y ai adhéré dès ses premiers pas. La combinaison des quatre volets républicain, socialiste, féministe et écologiste est indispensable pour sortir de l’enfer néolibéral et, les deux vont de pair, reconstruire un projet d’émancipation digne de ce nom. Le PG affichait de surcroît l’ambition d’être un parti, ce qui me semble bien plus respectueux de la démocratie que les constructions du type « réseau » ou « front » qui, si elles peuvent être précieuses[1], ont pour défaut de ne pas respecter le principe « un adhérent, une voix » et s’exposent de ce fait à des jeux de pouvoir peu amènes (le représentant d’un petit groupe comptant autant que celui d’un véritable parti).

Je pourrais allonger la liste des raisons qui m’ont fait adhérer au PG. Ces raisons sont toujours miennes : autant dire que j’ai longuement hésité à le quitter et que ce départ ne se fait pas sans amertume. D’où le plus important sans doute, car il faut savoir faire la part des choses : je souhaite que ce départ n’enlève rien à ce qui m’unit à vous. Il ne faut pas insulter l’avenir et je suis sûr que d’une façon ou d’une autre nous serons amenés à retravailler fraternellement ensemble. C’est pourquoi cette lettre de démission se veut aussi douce que possible… même s’il faut dire les choses.

Les raisons qui me conduisent à quitter le PG ont pour une large part trait à son fonctionnement, mais cela finit cependant (comment pourrait-il en être autrement ?) par déborder sur le fond.

L’engoncement dans les postes et les prébendes d’une bonne part de la social-démocratie et la nuit stalinienne l’ont suffisamment montré : la bureaucratisation est l’un des principaux obstacles à surmonter pour la gauche. Comment y répondre ? Pas certes en niant la question du pouvoir. N’importe quelle structure complexe en suppose. Et il n’est pas sale en soi : il signifie aussi, ce qui peut être fort noble, prendre des responsabilités. Reste donc à organiser les choses de façon à contenir autant que faire se peut les jeux de pouvoir, de bureaucratisation, qui sont à la fois inévitables (le combat est donc toujours à recommencer), mais dont on sait qu’ils peuvent conduire au pire. J’insiste sur ce point : la lutte contre la bureaucratisation n’est pas une question secondaire, à aborder une fois que l’« essentiel » est fait (la lutte contre le capital, le néolibéralisme...). Elle est cruciale, fait partie de l’essentiel. C’est un cinquième volet à ajouter aux quatre précédents. Les peuples des pays de l’Est en savent quelque chose : l’anticapitalisme n’est pas un gage suffisant de progrès. N’est-ce pas là l’une des principales leçons du XXe siècle ?

Sur ce volet, force est de constater que le PG est largement en retrait. Ce qui est vrai d’un point de vue théorique (à défaut de quoi jamais ce qui a été dit sur G. Marchais n’aurait pu l’être), l’est pratiquement. Comme toujours en pareil cas, tous les prétextes sont bons : l’urgence des campagnes (électorales et autres), l’efficacité militante (« nous sommes si petits »…), la pression médiatique (« les médias vont se délecter de nos divergences »…), etc. Je m’imaginais un parti ouvert, qui manque tant, où l’on réfléchit, discute, débat (ce qui n’empêche aucunement de trancher quand il le faut et de s’engager dans l’action). N’adhère-t-on pas à un parti d’abord et avant tout pour ses idées ? Le PG fonctionne, au contraire, comme une petit groupe « discipliné » (le mot est ouvertement revendiqué), qui a peur des débats, de l’expression des divergences (comme si quiconque pouvait avancer sans la critique). Cela est même inscrit à présent dans le marbre de ses statuts. Il faut en effet 20 % du conseil national sortant pour pouvoir présenter un texte alternatif à celui de la direction. Je n’ai jamais été membre du PS. Mais je m’interroge : avec une telle règle, Jean-Luc Mélenchon et ses amis auraient-ils pu y constituer leur courant ? Le résultat est là : un turn-over étonnant avec beaucoup d’adhésions (le « menu » est effectivement alléchant), mais aussi beaucoup de démissions souvent résignées et silencieuses.

La médiatisation et la personnalisation qui l’accompagne sont pour une part inévitables, mais le PG ne va-t-il pas beaucoup plus loin que de raison en la matière ? N’entretient-il pas ainsi la médiatisation qu’il prétend combattre ? De quoi l’énergie souvent disproportionnée mise à critiquer les médias est-elle d’ailleurs le symptôme ? A défaut de débats politiques véritables, le PG échappe-t-il au cancer qui ravage les partis, celui de certains responsables préoccupés avant toute chose par leur poste, l’avant toute chose étant le problème, l’ambition n’étant pas en soi condamnable ? Est-il normal qu’à son dernier Congrès, les délégués élus des comités locaux n’aient eu droit qu’à à peine trois heures d’interventions au total, le reste du temps étant pris par les interventions des membres de la direction et, souci d’« affichage » oblige à nouveau, par celle d’« invités extérieurs » ne représentant parfois qu’eux-mêmes ou guère plus ? Jean-Luc a d’indéniables qualités. C’est un formidable bateleur, même si on peut pour le coup lui reprocher de consacrer parfois trop d’énergie à enchainer les bons mots et les bonnes formules. Mais, au regard de son projet, n’est-il pas dans tous les cas paradoxal que le PG soit aujourd’hui, et de loin, le parti à gauche le plus personnalisé ? Cette personnalisation ne conduit-elle pas, au sein même du parti, à des phénomènes d’autosatisfaction et de cour en cascade aussi ridicules que funestes ? Alors même qu’il condamne le présidentialisme, le PG ne s’expose-t-il pas à n’être finalement qu’une écurie de plus en lieu et place d’un authentique parti ? Cela fait beaucoup de questions. Or toutes ces questions, la plupart des militants du PG se les posent. N’est-ce pas l’indice qu’il y a décidément un problème ?

Le dernier ouvrage de Jean-Luc s’intitule Qu’ils s’en aillent tous. Ce titre même pose problème. Outre son combat contre la bureaucratisation (et oui...), le meilleur du trotskysme n’est-il pas dans sa lutte pour l’unité de la gauche, pour le « front unique » ? Le NPA a tourné le dos à cette exigence élémentaire. Pour faire des yeux de Chimène à celui-ci, le PG ne lui emboîte-t-il pas le pas ? C’est au PCF qu’il revient aujourd’hui de donner aux uns et aux autres des leçons de Front unique. Quelle ruse savoureuse de l’histoire !

Le livre de Jean-Luc est un pamphlet. Ce n’est aucunement un programme et il ne prétend pas l’être. « Ce livre n’est ni un manifeste ni un programme » est-il écrit (p. 19). « L’un et l’autre sont à disposition, élaborés par les militants du Parti de gauche avec lesquels je suis engagé » est-il ajouté. Il y a un hic ici. Dès son lancement fin 2008, le PG a affiché l’ambition d’écrire son programme. Qu’est-ce qu’un parti sans programme en effet ? Avec d’autres, je devais participer à l’élaboration d’une première mouture à soumettre aux débats des militants. Une commission a été créée en ce sens. La pire façon de fonctionner pour une commission est encore de ne pas fonctionner. C’est ce qui s’est produit. J’ai alerté les membres du Bureau national de ce souci, en prenant soin de faire mon job (en envoyant une contribution). Silence radio. Mis à l’écart, je me suis sagement tenu à l’écart (en délaissant pour le coup progressivement la co-animation de la commission économique comme j’ai pris soin d’en avertir ses membres). Au dernier moment, le responsable de la commission fantôme a finalement présenté un texte intitulé Lignes d’horizon. Un texte long (80 pages), mais laborieux, sans souffle, esquivant la plupart des questions clefs. J’ai fait savoir ce que j’en pensais. Un avis partagé, à défaut d’être assumé comme tel (présenter une « direction unie » importe plus que tout semble-t-il) par la direction du PG, laquelle a sagement choisi de transformer le congrès programmatique prévu en simple convention tenue en décembre 2009. Maintes fois reporté, le Congrès du PG s’est finalement tenu en novembre 2010… mais sans programme à son ordre du jour. Et pour cause : tel un fil à la patte, le texte Lignes d’Horizon que les adhérents avaient pourtant été invités à discuter, amender et voter dans leur comité a fait l’objet d’un nième point d’information, puis d’un nouveau report sine die.

Au final le résultat est là : le PG qui n’est pourtant pas sans ressource, n’a pas de programme adopté par ses adhérents après plus de deux années d’existence. Qu’ont donc fait les délégués au Congrès ? Ils n’ont eu la possibilité de voter qu’une motion d’orientation générale, soit un long tract que fort sagement nul ne présente comme un programme. J’oubliai les statuts (mais j’en ai déjà parlé) et l’élection de la direction (assez mal élue au demeurant ce qui témoigne d’un malaise). Restait donc le clou : un meeting (retransmis sur deux chaines télé), et comme clou du clou, une intervention de Jean-Luc. Deux mots sur cette intervention. Sa seule innovation porte sur le « précariat ». Une fausse-bonne idée à mon sens, sur laquelle je me suis suffisamment étendu par ailleurs. Reste donc l’autre volet : alors que la crise économique et financière est sans précédent, elle occupe à peine 5 minutes d’une intervention d’1h30. Au sujet de cette crise, j’ai alerté Jean-Luc sur le contenu de l’un des billets de son blog, lequel fait sienne une conception parfaitement libérale de la monnaie. Rédigé de façon aussi fraternelle que possible, mon message (cf. ci-dessous) est resté initialement sans réponse. Considérant que la création monétaire n’est pas une mince affaire, je l’ai transmis aux membres du BN et de la commission économique. Une brève réponse de Jean-Luc est alors arrivée, avec au final ce contenu : « admonestation publique », « ton professoral » (sic)…

Cette dernière goutte n’est pas la plus importante. Les gouttes se sont simplement ajoutées aux autres de sorte que... Je ne fais pas de ma démission une « ligne à suivre ». Cette décision est personnelle, elle exprime simplement une certaine fatigue quant au PG. Je salue tous ceux qui y restent. Puissent-ils donner tort aux raisons de ma démission et j’en serai comblé.

Cette lettre, c’est la règle, n’évoque que les motifs de rupture et elle est déjà trop longue. Reste l’essentiel qui n’est qu’effleuré au début : les nombreux points d’accords politiques qui promettent bien des combats communs futurs avec vous tous.

Il me reste aussi à saluer et à remercier tous ceux (membres de mon comité, de la commission économique...) qui, contrairement à ce que pourrait laisser croire cette missive, ont fait en sorte que mon passage au PG a d’abord et avant tout été convivial et fructueux. A tout bientôt donc.

Très fraternellement


Pour information : le message sur la politique monétaire envoyé à Jean-Luc Mélenchon le 10/11/2010

Cher Jean-Luc,

Un collègue de Marseille […] m’a alerté au sujet d’un de tes billets sur ton blog, celui du 5 novembre intitulé "Entre Drucker et Figeac", qui porte essentiellement sur la crise et la politique économique.

A la lecture du billet, il y a en effet pas mal de problèmes que j’évoque ici rapidement faute de temps.
Je passe sur les erreurs manifestes comme l’affirmation selon laquelle le "surendettement de l’Etat américain" représente "des milliers de fois la production réelle du pays" (la dette des Etats-Unis représente un peu plus de 90 % du PIB comme tu l’indiques par ailleurs...). Je passe aussi sur les points d’accords (la nécessité d’une relance salariale, etc.).

Reste trois gros problèmes qui, au fond, sont reliés les uns aux autres et qui renvoient à ta conception finalement très "classique" (et donc très... libérale) de la monnaie.

1/ Dans la conception classique de la monnaie, celle-ci n’est qu’un "voile". Elle est précieuse pour faciliter les échanges... mais c’est tout. L’essentiel est ailleurs : dans l’économie "réelle". C’est ce qu’on appelle une approche dichotomique de l’économie : d’un côté la monnaie (inessentielle) et de l’autre la production réelle (l’essentiel), sans lien entre les deux. La création monétaire, dans cette optique, n’est pas essentielle au fonctionnement de l’économie : elle doit en conséquence se "caler" sur la croissance de l’économie réelle (bref son seul objectif ne peut être que la stabilité des prix... ce qui est inscrit dans les statuts de la BCE et les traités européens). La vulgate marxiste reprend cela... alors qu’on trouve chez Marx des arguments un peu plus fins et critiques sur le sujet. Mais c’est chez Keynes (beaucoup plus radical - dans le sens d’aller à la racine - que Marx sur ce point) que l’on trouve une théorie alternative de la monnaie. Pour faire bref, Keynes insiste sur le fait que la monnaie n’est pas qu’un simple intermédiaire des échanges. Nous vivons dans des économies monétaires de production où la monnaie joue un rôle absolument majeur. La création monétaire (par les banques) se fait par le crédit. Et le crédit permet de lancer des activités ce qui est absolument essentiel (cela l’est tellement que le contrôle public doit être la règle) ! Pour faire le lien entre Marx et Keynes, on peut présenter les enjeux comme suit : Marx a exhibé la formule générale du capital : A - M - M’ - A’. Le capitaliste a de l’argent (A), il achète des marchandises (M avec en particulier la force de travail) qu’il fait travailler dans l’espace de la production afin de produire des marchandises (M - M’) qu’il escompte vendre plus chères que A, d’où la plus value (A’ - A). Mais d’où vient le A initial ? Des profits antérieurs ? Pas seulement, disent les keynésiens : pour une large part, A provient de l’accès au crédit. D’où la jolie formule résumant ce que pense Kalecki (un marxo-keynésien) : "les capitalistes gagnent ce qu’ils dépensent" (notamment en crédit initial) alors que "les salariés dépensent ce qu’ils gagnent". Dans ton papier, tu fais systématiquement tienne l’idée selon laquelle la monnaie et le crédit qui va avec sont purement "fictifs" ("capitaux fictifs", "milliards d’argent fictifs", etc.), tu évoques une "loi de l’économie réelle" : c’est exactement ce que pensent les... libéraux.

2/ Après avoir réduit "l’économie" à "l’économie réelle" tu réduis cette dernière à... l’industrie. C’est à nouveau une conception très classique de l’économie, reprise largement par Marx, avec cette excuse que les uns et les autres ont pensé et écrit cela au XIXe siècle. Tu indiques ainsi que "L’économie productive réelle, c’est presque rien aux USA", en évoquant la part effectivement très minoritaire qu’y occupent l’agriculture et l’industrie. Les services ? "Du papier, des bureaux qui brassent des papiers à propos d’autres papiers : de l’assurance, de la banque et ainsi de suite". Et un enseignant, une infirmière, cela ne produit donc rien de "réel" non plus ? Selon les règles de comptabilité nationale appliquées dans tous les pays du monde (depuis 1976 en France) les services (dès lors qu’ils reposent sur de l’emploi rémunéré... ce qui exclut donc le bénévolat) produisent de la richesse monétaire. Tous les services qu’ils soient privés ou publics ! Ainsi un salarié de la banque, un enseignant, une infirmière, un député, un militaire, un saltimbanque (si du moins il est payé) : tous contribuent au PIB. Et cette conception (à peu près admise par tous aujourd’hui) me semble autrement plus progressiste (et plus écologiste soit dit en passant) que l’idée selon laquelle seul un ouvrier de l’industrie crée de la "vraie" richesse réelle (précision : le déclin de l’industrie en France est sans doute un problème... mais on ne peut traiter cela par un contresens théorique).

3/ Partant des deux points précédents, tu critiques vertement la politique monétaire US... mais avec des arguments finalement similaires à ceux utilisés par les libéraux (cf. par exemple la chronique de l’ultralibéral P.A. Delhommais dans Le Monde du 7-8 novembre "La FED est notre banque centrale et votre problème"). Il y a bien des raisons de critiquer vertement la politique économique américaine (même si cela me semble bien réducteur de dire que les EU sont la "source de tous nos maux") : invention du capitalisme actionnarial, déréglementation financière, etc. Mais dans ton billet tu reprends surtout les arguments libéraux sur le sujet. La crise serait ainsi liée à la politique de relance (notamment monétaire) US. On peut avoir une autre lecture : ce n’est pas cette politique de relance qui en soi est un problème (les Etats-Unis ont au contraire "sauvé" la croissance mondiale ce faisant) ce sont tous les autres volets libéraux de la politique américaine (austérité salariale, libéralisation financière...), qui ont conduit à ce que cette relance prenne des formes effectivement totalement déséquilibrées (explosion de l’endettement privé, bulles spéculatives, etc.) Je me permets sur ce point de te renvoyer à deux sources : le bouquin de J. Galbraith (L’Etat prédateur, édité par notre ami J. Généreux) et l’article plus spécifiquement consacré à la politique monétaire de J.P. Pollin (ci-joint) qui montre que la "faute de Greenspan" n’est pas sa politique de bas taux d’intérêt... mais sa foi dans la finance libéralisé (qui a conduit a l’explosion de la "bulle spéculative"). De même, tu fustiges la politique de la FED, dont le dernier plan de rachat d’obligations publiques de 600 milliards de dollars, ainsi d’ailleurs que la politique de relance budgétaire US. Tout cela serait "vain", "l’emballement de la planche à billets est un phénomène qui finit toujours mal en économie", etc. Les libéraux ne disent pas autre chose (et avec la même virulence en ce moment aux Etats-Unis). Les économistes hétérodoxes soutiennent l’inverse : les plans de relance (monétaire et budgétaire) ont évité (pour l’heure) que la Grande récession ne devienne une Grande dépression... mais ils sont trop timorés ! Il aurait fallu et il faudrait les démultiplier et les étendre à d’autres domaines (domestication drastique de la finance, relance salariale, etc.... bref une réhabilitation complète de l’Etat social) pour éviter notamment la déflation. Tu critiques à la fin, et à juste titre, les politiques d’austérité budgétaire et monétaire de l’UE... mais le lecteur a du mal à te suivre compte tenu de ce que tu dis avant sur la vacuité de ces politiques... (et je passe sur ce que tu dis - qui est très contestable - sur la politique de change...)

Je termine : dans sa chronique pour Libération du 9/11, T. Piketty ("Faut-il avoir peur de la FED ?") s’oppose vertement aux critiques libérales (dont celle de Delhommais) de la FED. Il a raison ! T. Piketty n’est pourtant pas à l’aile gauche du PS (il était le conseiller économique de S. Royal...).

Une leçon donc : la question de la monnaie (et plus généralement celle de la politique économique) est un véritable "trou noir" dans une certaine tradition marxiste... et ce trou noir est extrêmement coûteux en termes programmatique. Mais il n’est jamais trop tard... La combinaison du logiciel "socialiste" (la lutte des classes) et "républicain" (l’intérêt général) offre a priori une occasion en or pour combiner Marx et Keynes, mais encore faut-il que cette occasion soit saisie...

En espérant que tout cela te sera utile…

Bien fraternellement

[1] Cf. mon engagement avec 41 autres économistes dans l’Appel des économistes en faveur du front de gauche à l’occasion des élections européennes de 2009.

http://www.mediapart.fr/node/108175