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Citigroup lève 14,5 milliards de dollars, dividende réduit
Publie le mardi 15 janvier 2008 par Open-PublishingCitigroup lève 14,5 milliards de dollars, dividende réduit
mar. janv. 15, 2008 3:21 CST
par Jonathan Stempel et Dan Wilchins
NEW YORK (Reuters) - La banque américaine Citigroup annonce la levée de 14,5 milliards de dollars au moins de capitaux et la réduction de 41% de son dividende trimestriel, afin de consolider des fonds propres mis à mal par la crise du crédit immobilier à risque ("subprime").
La première banque des Etats-Unis a parallèlement publié sa première perte trimestrielle depuis sa création en 1998, en raison de dépréciations d’actifs se montant à 18,1 milliards de dollars, conséquence de son exposition au "subprime" et à d’autres segments risqués, et d’une hausse de 5,4 milliards de provisions pour risques de crédit dont l’essentiel, 4,1 milliard sur crédits à la consommation.
La perte nette s’est établie à 9,83 milliards de dollars sur le trimestre, soit 1,99 dollar par action. La banque avait réalisé un bénéfice de 5,13 milliards (1,03 dollar/action) sur la période correspondante de 2006.
Les analystes financiers anticipaient une perte plus modeste, de 1,01 dollar par action, selon le consensus Reuters Estimates.
Le dividende trimestriel a été ramené de 54 à 32 cents, décision qui pourrait permettre à l’établissement d’économiser plus de quatre milliards de dollars par an.
Parmi les investisseurs qui injecteront de l’argent frais dans la banque figurent l’Etat de Singapour, l’ancien directeur général de Citigroup Sanford Weill et le prince saoudien Alwalid bin Talal, son premier actionnaire individuel.
Les décisions prises par Citigroup pour préserver ses fonds propres lui permettront de surmonter la crise du crédit et de l’immobilier mais ce n’est pas pour autant que ses épreuves sont terminées, disent analystes et investisseurs.
L’action Citigroup, initialement en hausse en avant-Bourse après ses annonces, s’est ensuite retournée à la baisse et perdait 2,4% à 28,35 dollars. Elle a abandonné 47% durant l’année écoulée, alors que l’indice bancaire KBW de la Bourse de Philadelphie cédait 28% dans le même temps.
Citigroup prévoit de lever 12,5 milliards de dollars via un placement privé de titres convertibles.
Le fonds souverain de Singapour GIC (Government of Singapore Investment Corp) doit notamment injecter 6,88 milliards de dollars. Les autres investisseurs, précise Citigroup, prenant partie à l’opération sont Alwalid, la Kuwait Investment Authority, la société de gestion Capital Research & Management, l’Etat du New Jersey et Weill.
Tony Tan Keng Yam, vice-président du fonds de Singapour, a dit que cet investissement "répond à nos objectifs d’investissement à long terme, en termes de risque et de rendement".
Alwalid explique dans un communiqué que son investissement témoigne de "son soutien ferme à Citigroup et de sa foi en sa réussite et sa profitabilité à long terme".
METTRE LE COUVERT
Parallèlement, Citigroup va mettre sur le marché pour deux milliards de dollars d’actions préférentielles convertibles, titres réservés à d’autres investisseurs, ainsi que d’autres actions préférentielles.
"Nous prenons des décisions d’envergure pour que Citigroup fasse à nouveau face à son avenir, avec une assise en capital qui nous permette de nous concentrer à nouveau sur les résultats et la croissance de ceux-ci", a déclaré Vikram Pandit, devenu directeur général de la banque en décembre.
Pandit ajoute dans un communiqué que les résultats du quatrième trimestre sont "tout à fait inacceptables".
Les 18,1 milliards de dollars de dépréciations comportent 17,4 milliards de dollars afférents à des obligations à collatéral (CDO), alors que Citigroup estimait le 4 novembre ces dépréciations particulières entre 8 et 11 milliards de dollars.
En décembre dernier, la banque reportait dans son bilan pour plusieurs milliards de dollars de véhicules d’investissement structuré (SIV) lourdement endettés, n’ayant pu auparavant trouver repreneur pour ces actifs dans le cadre d’une structure de "super-SIV".
La banque a terminé l’année 2007 sur un ratio Tier-1 de 7,1% contre 7,32% au 30 septembre. Cela reste supérieur à la limite de 6% à partir de laquelle une banque passe pour être bien capitalisée. Le ratio en question mesure l’aptitude d’une banque à couvrir ses pertes.
Citigroup précise que ce ratio passera à 8,2% environ, soit plus que son objectif de 7,5%, une fois achevés le placement de 12,5 milliards de dollars et le rachat de la société de courtage japonaise Nikko Cordial.
"Pandit met le couvert pour 2008", commente William Smith (Smith Asset Management). "L’investissement de Sandy Weill représente un énorme vote de confiance de sa part ; je suis étonné de le voir apparaître ici".
Ludovic Lamant