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Conseil Général 93 : Voeu en faveur de la libération de Salah HAMOURI

Publie le dimanche 13 décembre 2009 par Open-Publishing
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Les Conseillers généraux communistes de Seine-Saint-Denis proposent que l’assemblée départementale adopte un voeu en faveur de la libération de Salah HAMOURI

A l’image de nombreux élus communistes dans le pays, les élus du "groupe communiste et citoyen pour une alternative à gauche" du Conseil général se mobilisent pour la libération de Salah : une proposition de voeu a été soumise à la Présidence du Conseil général pour obtenir que Nicolas Sarkozy intervienne enfin auprès des autorités israéliennes.

Proposition à laquelle, pour le moment, Claude Bartolone refuse de donner suite alors que l’assemblée départementale se réunira jeudi 17 décembre prochain.

On s’en étonnera en se souvenant que la mobilisation unanime des élus départementaux en faveur d’Ingrid Bétencourt - qui avaient adopté un voeu pour sa libération et reçu au sein de l’assemblée départementale les membres du Comité de soutien de l’otage française - avait participé de la mobilisation populaire, avec le résultat positif que l’on sait.

Après le silence des médias sur son sort, Salah Hamouri doit visiblement se heurter à la "timidité" de trop nombreux élus et partis politiques à exiger justice pour Salah...

La mobilisation doit se poursuivre pour que notre compatriote ne voit pas sa condamnation par l’armée israélienne doublée d’un "jugé coupable" des autorités françaises, à tous les niveaux !

Projet de vœu pour la libération de Salah Hamouri

Salah Hamouri, jeune franco-palestinien de 24 ans, a été condamné en juillet dernier à 7 ans d’emprisonnement. Il en a déjà passé 4 derrière les barreaux.

Etudiant à l’université de Bethléem, Salah Hamouri a été accusé d’appartenir au FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) et d’avoir projeté d’assassiner le Rabbin Ovadia Yossef, chef du parti juif ultra-orthodoxe Shass. Aucune preuve n’a jamais été apportée à ces accusations portées par le tribunal militaire d’occupation d’Ofer en Cisjordanie, une juridiction totalement illégale au regard du droit international.

Pourtant, Salah Hamouri a été contraint de céder à un honteux chantage : plaider coupable et n’écoper « que » de 7 années de prison ou bien contester ces accusations et être condamné au double.

Devant une telle injustice et une nouvelle violation des lois internationales de la part de l’Etat d’Israël, notre pays ne peut rester silencieux. Le Président Sarkozy s’est engagé, suite à son élection, à porter secours à tous les Français en difficulté à l’étranger. Ce dernier a su user de moyens importants, diplomatiques et médiatiques, dans des affaires telles que celle du soldat franco-israélien Gilad Shalit, des Français de l’Arche de Zoé, de Florence Cassez ou plus récemment de Clotilde Reiss.

Nous ne pouvons donc que nous indigner de l’actuelle absence de réaction de Nicolas Sarkozy face à la situation dramatique de Salah Hamouri, de son refus de recevoir en personne Denise Hamouri, la mère de Salah, ainsi que les élu-e-s qui le soutiennent et luttent pour sa libération. En effet, Madame Hamouri s’est uniquement entretenue avec un conseiller de la Présidence de la République en juin dernier. Pire, Bernard Kouchner, en visite à Jerusalem il y a quelques jours a refusé de rencontrer Denise Hamouri, Nous ne saurions accepter qu’il y ait, concernant le soutien dû par la France à ses ressortissants, deux poids deux mesures.

Par ailleurs, la déclaration télévisée de Monsieur Daniel Shek, Ambassadeur d’Israël en France, dimanche 22 novembre 2009 sur « France 2 », les arguments avancés par ce dernier pour justifier l’incarcération de Salah Hamouri méritent l’attention de tous les démocrates et des autorités de notre pays.

Monsieur l’Ambassadeur indique que Salah Hamouri serait aujourd’hui en prison, d’une part, pour avoir eu « le projet » « de fomenter des préparatifs » d’agression contre un rabbin ultra orthodoxe qui « aurait pu » être assassiné, et d’autre part, pour être « membre du FPLP » organisation « terroriste » dans laquelle il aurait joué un « rôle majeur ». Le FPLP est une organisation membre de l’OLP, représentant légitime du peuple palestinien. Or, Salah n’est pas membre du FPLP, pour preuve, plus de vingt audiences de son procès ont été annulées, faute de témoins se présentant pour confirmer cette « accusation ».

Ainsi, une autorité israélienne confirme ce que ne cessent d’exprimer toutes celles et ceux qui agissent en faveur de notre compatriote, pour mettre fin à ce déni de justice et que Salah Hamouri retrouve la liberté : il a bien été condamné non pour des actes mais pour des « intentions » et donc clairement pour des raisons politiques.

Les affirmations de Monsieur l’Ambassadeur sont claires : c’est sur la base de suppositions (et non de faits ou preuves tangibles d’un quelconque acte) que Salah Hamouri serait emprisonné.

Il est urgent de réagir pour la libération de Salah Hamouri, conformément au droit international, et pour les 11 000 autres prisonniers politiques appelés « prisonniers administratifs », qui, comme lui, sont actuellement incarcérés dans les prisons israéliennes, sans aucune preuve, sans jugement, et dans le plus grand mépris des droits de l’Homme.

Notre assemblée déclare son entière solidarité à notre compatriote Salah Hamouri ainsi qu’à sa famille et son soutien à tous les prisonniers politiques détenus de manière arbitraire dans les geôles israéliennes.

Ainsi, nous souhaitons que notre Assemblée demande officiellement au Président Sarkozy d’intervenir auprès de M. Shimon Peres, le Président israélien, afin que ce dernier, au nom du respect des règles les plus élémentaires du droit international, crée en urgence les conditions indispensables à la libération de Salah Hamouri et de tous les autres prisonniers victimes de cette justice arbitraire.