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Continuez les soutiens aux Sans Papiers de Lille : la Victoire est à notre portée

Publie le jeudi 30 août 2007 par Open-Publishing

au 74° jour de la grève de la faim, la victoire contre la politique Sarkozy du préfet Canépa est à portée de main. A notre portée, avec vos, nos soutiens, de plus en plus nombreux.

Parmi ceux-ci, il faut saluer tout particulièrement le Comité de Chômeurs CGT de Roubaix, qui est présent depuis deux mois dans la lutte, tous les soirs en manifestation aux côtés des sans Papiers dans les rues de Lille (au total 300 à 500 personnes tous les soirs en manif !!! en juillet/août !!!!)

Ce qui fait la force commune, c’est la solidarité sans faille, la détermination et le courage exemplaires des grévistes de la faim. Malgré toute la puissance de l’Etat Sarkozy à sa disposition, les campagnes calomnieuses dans la presse contre les grévistes, la manipulation d’associations "collabos", le préfet n’en est pas venu à bout !

Envoyez vos soutiens au Comité de Sans Papiers 59 (CSP59)
42 rue Bernos- Lille- 59800- tél : 06.80.57.50.61- fax : 03.20.74.16.68 – e-mail : csp59@wanadoo.fr -

RESISTANCES !

Patrice


Syndicat Ufict-CGT de la CRAM Nord-Picardie
11 Allée Vauban 59662 Villeneuve d’Ascq Cedex

Monsieur Daniel CANEPA
Préfet de Région
Préfecture du Nord
Place de la République
59 LILLE

Villeneuve d’Ascq, le 28 Août 2007

Monsieur le Préfet,

Notre syndicat proteste avec énergie contre la façon inhumaine dont les Sans Papiers sont traités depuis plusieurs mois. Nous ne pouvons accepter la répression policière, les rafles à répétition, les expulsions violentes qui sont multipliées.

Maurice Rafjus, rappelait samedi 25 Août, sur la Place de la République de Lille, face à la Préfecture, qu’en 1940, les étrangers des colonies françaises avaient été internés dans des « camps de travail » , que lui même avait été « décoré » d’une « Etoile Jaune » en 1942, remis par la police française à la Gestapo et déporté.
Les temps ne sont plus les mêmes, certes, on ne génocide plus, on n’extermine plus, on ne « déporte » plus l’Etranger, mais on le considère comme « l’Ennemi de l’Intérieur » qu’il faut expulser !
Cette politique est intolérable !

Nous sommes, comme l’ensemble de la CGT, favorables à une politique de régularisation qui permette aux travailleurs Sans Papiers d’être déclarés au lieu d’être exploités par des employeurs sans scrupule, comme l’a montré avec éclat la dernière enquête de l’ACOSS, aussi de ne plus vivre dans la clandestinité et la précarité.

Notre syndicat des Ingénieurs, Cadres, Techniciens de la CRAM Nord Picardie est très préoccupé par la situation des Sans Papiers en grève de la faim depuis le 15 juin, c’est à dire 73 jours de souffrance.
Nous avions cru voir une solution de sortie de cette crise avec le cadre des conditions que vous aviez négociées les 23 et 24 Août avec les associations MRAP et LDH, partenaires historiques des Sans Papiers organisés au sein du Comité des Sans Papiers 59 (CSP59).

Notre stupéfaction, notre inquiétude, sont grandes au vu de la lettre que vous avez remises à ces deux associations, dont les conditions nous semblent fort en deça du cadre que vous aviez défini les 23 et 24 Août.
Plus encore, nous sommes extrêmement inquiets de constater que vous restreignez cet « accord » à 14 personnes seulement, et non à l’ensemble des grévistes de la faim.
Nous sommes ébahis et indignés de constater que lors de vos déclarations à la Presse, vous indiquez « ne pas exclure des expulsions ».

Une sortie digne, humaine de cette crise ne peut s’établir que dans la confiance, certainement pas sous la contrainte ni la menace !

Vous indiquiez dans les conditions fixées les 23 et 24 août vouloir examiner les dossiers des grévistes « avec bienveillance », sur les critères « situation familiale des intéressés, bonne intégration dans la société française, risques de persécution dans leurs pays d’origines » ».
Quelle meilleure preuve de « volonté d’intégration » faut-il donner que de faire 73 jours de grève de la faim ?
Le risque est grand que cette « intégration » ne se fasse « dans un cimetière » si vous en exigiez plus !

Face au bâtiment de la Préfecture, un article de la Déclaration des Droits de l’Homme est gravé sur le sol « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

Nous sommes consternés de constater que dans notre pays, la France, berceau des Droits de l’Homme, à Lille, cette Déclaration ne soit actuellement qu’un chiffon de papier.

Nous vous demandons de créer les conditions pour sortir de cette crise gravissime en rétablissant la confiance indispensable à la fin de la grève de la faim.
Il nous semble essentiel pour cela que l’accord concerne nominativement tous les grévistes de la faim, sans aucune exception.
Chaque jour compte, et vous en êtes comptable.

Recevez, Monsieur le Préfet, l’expression de notre haute considération et de notre totale détermination à soutenir la revendication de régularisation des Sans Papiers.

Le syndicat Ufict-CGT de la CRAM Nord-Picardie


très bref résumé de la répression d’Etat qui tend vers le fascisme

Depuis le 15 juin 07 le Préfet de Région est à l’initiative par la rafle des 60 sans papiers lors de l’occupation de la Chambre de Commerce internationale nommée World Trade Center de Lille d’une crise sociale grave sous la forme d’une grève de la faim de 56 sans papiers.
Le Préfet CANEPA soutenu par le Président de la République M. SARKOZY a utilisé contre les grévistes de la faim et leur organisation de lutte sociale, citoyenne, démocratique, anti-raciste et antifasciste les moyens répressifs invraisemblables de l’Etat :
 3éme Rafle de la Bourse du Travail de 179 sans papiers plus une trentaine de soutiens dont 79 ont été dispersés dans les Commissariats de Lille et environs. Puis 9 sans papiers grévistes de la faim ont été envoyés au Centre de rétention de Toulouse, 5 à Rennes, 3 à Bordeaux, d’autres à Lesquin ou dans les hôpitaux de Lille (CHR, Saint Vincent, Saint Philibert, Seclin), de Roubaix, de Tourcoing, d’Armentières.
 Puis le Préfet a organisé des va et vient entre Commissariats, hôpitaux et la rue devant les urgences des hôpitaux durant plus de deux semaines.
 Le préfet a expulsé ensuite 11 sans papiers guinéens à plus de 50 jours avant d’expulsé deux autres au Maroc à près de 70 jours.
 31 grévistes de la faim ont subi ensuite une quatrième rafle devant les portes des urgences où ils étaient jetés à terre pour les détenir aux centres de rétention de Roissy et Lesquin.
 Les 31 ont été libérés comme ils l’avaient été après la première rafle, la seconde et la troisième rafle par les tribunaux.