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Coordination nationale étudiante de Jussieu : point de vue

Publie le lundi 6 mars 2006 par Open-Publishing
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Journées d’actions ou grève générale avec perspective de manifestation centrale à Paris ? Le mouvement de grève avec piquets de grève continue de s’étendre dans les universités, et promet de monter en puissance mardi 7 mars avec le retour de vacances des universités les plus mobilisées (Rennes, Toulouse). Plusieurs universités (Paris 8, Dijon ...) préparent leurs premiers piquets de grève pour mardi 7 mars. D’ors et déjà, le mouvement est déjà plus puissant que le mouvement pour l’abrogation du LMD de 2003.

Dès lors, la coordination nationale de Jussieu était cruciale pour dresser des perspectives fortes permettant de nous mener à la victoire. L’appel de Tolbiac (voté aux AG de mercredi 1 mars et de vendredi 3 mars) offrait ces perspectives en :

 appelant tous les étudiants à se mettre en grève avec piquets de grève jusqu’au retrait du CPE/CNE
 appelant les confédérations syndicales à appeler à la grève à partir du 7 mars jusqu’au retrait du CPE/CNE
 appelant à l’organisation d’une manifestation centrale à Paris (et non à une énième journée d’action), après le 7 mars, pour faire céder le gouvernement s’il n’avait pas cédé d’ici là

Malheureusement, ce ne sont pas les perspectives qui ressortent de cette coordination. Ce qui est mis en avant est l’appel à de nouvelles journées d’action jeudi 9 mars et mardi 14 mars. Même si la coordination appelle à l’extension de la grève et des blocages, elle appelle à faire de la journée du 9 mars une journée de « blocages » affaiblissant par là même son appel à la grève continue jusqu’à satisfaction. Les directions de l’UNEF et des JCR défendent depuis le début la stratégie des journées d’action les mardi et jeudi. Elles vont pouvoir s’appuyer sur l’appel de la coordination pour défendre dans les AG la mise en place des piquets de grève uniquement les journées de mobilisation, une stratégie qui ne peut mener qu’à faire durer le mouvement tout en le menant à la défaite.

En outre, la coordination nationale a refusé de décider d’une date de manifestation centrale à Paris, repoussant cette question au week-end prochain, comme si l’heure était à la temporisation et comme si une manifestation centrale pouvait s’organiser en 2-3 jours. Il ne faut surtout pas brusquer les directions des confédérations syndicales, mais les « convaincre » d’y appeler avec nous (le 1er avril ? ?). De plus, à une voix près (d’après la Tribune de la coordination), la proposition d’appeler les directions des confédérations syndicales à appeler à la grève à partir du 7 mars a été rejetée.

Bref, cette coordination ne constitue en aucun cas un point d’appui pour développer la mobilisation. Les étudiants qui veulent construire la grève ont face à eux des petits appareils qui copient les méthodes des gros appareils qui mènent à la défaite (cf. le mouvement des retraites de 2003). Mais il n’est pas encore dit que ces obstacles empêcheront les étudiants et les travailleurs d’obtenir le retrait du CPE/CNE. Il est décisif que la grève continue à s’étendre cette semaine dans les universités, et que la prochaine coordination nationale soit enfin une coordination de combat qui mette en place un comité central de grève, élu et révocable, chargé d’appliquer des décisions permettant d’en finir dans les plus brefs délais avec le CPE/CNE.

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