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Courrier de militants du (n)PCI au juge Gilbert Thiel

Publie le mercredi 5 décembre 2007 par Open-Publishing

Giuseppe Maj - Giuseppe Czeppel - Angelo D’Arcangeli
BP 3 4, rue Lénine 93451 L’île St.Denis
e-mail : delegazionecp@yahoo.it

à
M. Gilbert Thiel
Premier Juge d’Instruction TGI Paris
4, bd du Palais
75001 Paris

5 Décembre 2007

Monsieur Gilbert Thiel,

Pendant trois ans (juin 2003 - septembre 2006), vous avez conduit une enquête contre nous pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme » bien qu’aucun élément ne soutenait ce chef d’accusation.
Dès juin 2003 vous saviez déjà que l’enquête se terminerait par un non-lieu, comme ce fut le cas en septembre 2006.
Malgré cela vous nous avez privé « préventivement » de notre liberté :
 18 mois de détention et 18 mois de contrôle judiciaire pour M. Maj
 18 mois de détention et 18 mois de contrôle judiciaire pour M. Czeppel
 4 mois de détention et 12 mois de contrôle judiciaire pour M. D’Arcangeli.
Contre cette justice d’exception au nom de la soit disant « guerre contre le terrorisme » de nombreuses personnalités et élus français ont pris positions.
Le député PS André Vallini, par exemple, a déclaré à le Canard Enchaîné (voir article du 23 novembre 2005) : « Il n’y a rien dans le dossier, c’est un abus de pouvoir typique de ces superjuges ! ». Ni plus ni moins.
Votre réaction ?
Dans votre ordonnance de fin enquête vous l’avez tous défini des « pétitionnaires d’habitude ». Mais vous avez oublié un chose, M. Thiel : votre non-lieu leur donné raison…
Peut-être définissez-vous aussi de « pétitionnaires d’habitude » les juges du Syndicat de la Magistrature qui ont à plusieurs reprises fait des communiqués de presse sur notre affaire (4 avril 2007 et 20 novembre 2007) en dénonçant votre travail ?
Peut-être définissez-vous aussi un « pétitionnaire d’habitude » le juge Umberto Antico du Parquet de Naples que le 24/04/2003 (donc juste quelque mois avant que vous ouvriez votre soit disant enquête) qui a rejeté l’arrestation préventive de M. Maj et d’autres personnes demandée par le juge Stefania Castaldi pour le chef d’accusation d’ « association subversive », en déclarant que le « (nouveau)PCI n’est pas une organisation terroriste et que la clandestinité en soi n’est pas un délit » ?
Peut-être définissez-vous aussi comme « pétitionnaires d’habitudes » les Autorités Suisses, qui contrairement à vous, ont refusé en 2003 d’ouvrir une enquête pour « terrorisme » contre le (nouveau)PCI, à la demande des Autorités Italiennes, parce qu’elle « présentait un caractère clairement politique » ?
Nous espérons que vous n’arrivez pas jusque là…
Votre non-lieu, M. Thiel, n’efface pas les trois ans d’harcèlement, même si dans votre ordonnance vous avez utilisé toutes vos aptitudes littéraires pour « plaider » votre innocence… On vous cite : il n’a « pas été mis en évidence l’existence d’un dessein terroriste imminent ou même simplement programmé dans un futur définissable » et l’entente « ne visait pas à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur, ni maintenant, ni dans un futur proche, ni même dans un futur dont les contours pourraient être définis ».
Pour tous cela nous sommes en train d’évaluer la possibilité d’ouvrir une procédure contre vous pour abus de pouvoir.
Mais avant de faire cela nous avons une question à vous poser et nous déciderons d’ouvrir ou pas cette procédure seulement après avoir eu votre réponse : quel sont les éléments (ou les figures institutionnelles) qui vous ont poussé à mener cette longue et absurde enquête ?
En espérant de recevoir bientôt votre réponse ; dans le cas contraire, nous lancerons tout de même la procédure.
Cordialement.

Giuseppe Maj - Giuseppe Czeppel - Angelo D’Arcangeli
militants du (n)PCI