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DEMANDEZ LE PROGRAMME !

Publie le lundi 16 octobre 2006 par Open-Publishing
30 commentaires

de Le Yéti

Ben ça y est, on avance ! Réunis en conclave les 14 et 15 octobre 2006 à Nanterre, les collectifs de la gauche sociale [1] ont travaillé à partir d’un document programmatique plutôt bien ficelé, même si, comme ils le reconnaissent, ça demande encore discussions, précisions, compléments.

D’accord, discutons. J’avais justement deux trois petites suggestions à apporter en guise de grain de sel...

Ce que nous voulons

Il y a un truc qui me chiffonne. Dès le préambule, à propos de "Changer la donne économique et sociale, en répartissant autrement les richesses disponibles", nos vaillants programmeurs parlent de "redonner au travail la part que le capital lui a ravie depuis vingt ans". Mmm...

Ça me paraît un peu restrictif, ça, un peu dépassé. Ce n’est pas vers le "travail " que l’on doit redistribuer les richesses ravies par le capital.

C’est à tous, y compris à ceux qui n’ont pas de "travail" tout bonnement parce qu’il n’y en a pas assez pour tout le monde, du boulot, ou parce que certains ne peuvent en exercer (handicap ...), ou parce que je ne sais trop quoi.

Poser comme principe que le but est de revenir au plein-emploi (chap. 1 du document) est un leurre d’une autre époque. La communauté humaine s’est attachée tout au long de son histoire à produire les richesses et les services nécessaires tout en échappant précisément à la contrainte du travail. C’est l’une des raisons du progrès technique. Et la communauté humaine est parvenue à ses fins. On peut désormais satisfaire les besoins en biens et services de l’ensemble de la communauté humaine en travaillant moins, sans recourir au plein emploi. Le plein emploi est devenu impossible. Est-il d’ailleurs souhaitable ?

Le but de l’activité économique est de satisfaire les besoins de chaque membre de la communauté. Pas de créer des emplois. La valeur-travail comme modèle de référence, c’est une vieille lune qu’essaient de nous faire avaler ceux qui justement ne bossent pas et encaissent l’oseille.

C’est pourquoi, sur le même sujet de la déculpabilisation des "sans-emploi", je pense qu’il faut éviter des termes comme "minima sociaux" ou pire, "revenu minimum d’insertion". Je leur préfère le terme nettement plus valorisant de "revenu citoyen" ou "universel". Le document-programme des collectifs le fixe à 1200 €. Très bien.

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Vous me direz (du moins pour les mieux lunés d’entre vous, parce que les autres parleront d’éloge de la paresse en termes fleuris), si il n’y a pas de plein-emploi, que fait-on des vides d’emploi ?

Le document des collectifs évoque en son chap. 2, § n° 45, la nécessité de créer de nouveaux services publics. Un peu plus loin, dans une sous-partie intitulée "Développer l’économie sociale et solidaire", le texte parle de faire appel aux nombreux réseaux à but non lucratif qui se développent aux quatre coins de notre hexagone (sic pour les matheux). En clair, il importe de renforcer les services publics en s’appuyant et en renforçant le tissu associatif. Excellente idée.

Or, comme les mères de famille au foyer, les bénévoles qui s’échinent dans les associations ont une fonction sociale essentielle, mais souvent pas de véritables emplois, ni surtout de revenus suffisants.

Un programme de gauche sociale doit s’appuyer sur la valeur de la fonction sociale des individus. Pas sur la valeur-travail, ce culte de l’effort (bon marché), qui fait les choux-gras des nantis.

Et cette fonction sociale se doit d’être rétribuée, pas seulement "aidée", comme il est dit dans le document des collectifs.

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Un dernier mot concernant la partie économique, sans doute la plus faible du document (que ne font-ils appels à des économistes alternatifs comme Michel Husson ?)

Le document évoque de façon très lapidaire la réforme du système bancaire (chap. 1, § n° 7), pourtant essentielle à mes yeux. Ouvrez l’œil autour de vous et dites à qui vous avez le plus souvent affaire sinon à votre banquier. Dans le capitalisme financier qui nous régit, c’est par les banques que tout passe.

La réforme des structures bancaires est chose primordiale et, à propos de service public, on gagnerait à s’inspirer du système des micro-crédits qui viennent de valoir à son créateur le prix Nobel de la paix 2006.

Quant à l’entreprise privée, autre plaque tournante des détournements de fonds capitalistes, elle est évoquée par une phrase succincte recommandant la suppression des stock-options (§ n° 8) Un peu court.

Si l’on parle (§ n° 60) de redonner du pouvoir aux salariés au sein des instances habituelles (CE, comité de groupe...) on n’envisage guère la modification des règles de fonctionnement de l’entreprise privée, notamment au niveau de la circulation des flux comptables pour éviter qu’une grosse partie des richesses financières produites ne soit "captée" par une minorité "dirigeante", à son seul profit et à celui des actionnaires.

Il ne suffit pas d’interdire les stock-options. Il faut aussi réfléchir à l’indexation des revenus des dirigeants aux résultats de l’entreprise, au plafonnement de ces revenus pour éviter toute dérive d’auto-attribution goinfresque, à réglementer plus strictement la distribution des dividendes, etc. etc.

Et puis, il faut peut-être veiller à ne pas limiter l’entreprise à ces parchydermes financiers du CAC 40 et consorts. Prendre soin de distinguer et de se préoccuper des petites entreprises à taille humaine, ces boulangers, plombiers et coiffeurs indispensables à la qualité de notre vie. Et qui se font de plus en plus rares. Le salariat n’est pas tout.

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Tiens, à propos de qualité de vie, pendant que vous vous coltinez ma petite contribution fastidieuse, je vais aller me faire rissoler une poignée de cèpes à l’ail. Parce que la politique, c’est peut-être la vie, mais la politique sans les omelettes aux cèpes crépitantes et les petits rouges farceurs, c’est glaçant comme un vent du Nord.

Bravo et merci à tous ceux qui ont sué sang et eau pour nous pondre le document dont il fut ici question. Bonsoir.

Le Yéti


[1*Je DÉTESTE la désolante appellation de gauche "antilibérale" !

Messages

    • il y a un truc que je n’arrive pas bien à comprendre : pourquoi tu refuses de considérer que tous les besoins en service, disons en développement humain, comme par exemple la santé et l’éducation ne relèvent pas de l’emploi et d’un salaire ? Nous sommes actuellement (c’est tout le projet de l’écrémage de Sarkozy) en train de dépouiller le tiers monde des médecins et autres spécialistes qu’ils forment avec grande difficulté, pourquoi ne pas au contraire en former en quantité pour nous et d’autres pays...

      Je ne cesse de dire que le jour où un candidat me propose de ce qui se réaliser dans la petite île sous développée de Cuba : non seulement cette formation massive de médecins, d’éducateurs, mais aussi d’artistes, de chercheurs, de sportifs, le jour où les problèmes de prévention de la délinbquance et du chômage se traduiront comme là-bas par une proposition de reprise des étuds avec bourse non dans des stages bidon débouchant sur le chômage mais des professions de ce type, ce jour là cela ira mieux. J’aimerais que notre candidat aille dans les banlieues et disent "on a besoin de vous !" pas pour des formations qui ne débouchent sur rien mais pour devenir infirmiers, médecins, éducateurs, etc... On vous donne des bourses, il faut des résultats... Et à Cuba ça marche pourquoi pas ici ...

      Avant de renoncer à l’emploi, explorons tous les possibles...

      Danielle Bleitrach

    • Si mon texte laisse penser ça, Danielle, c’est donc que je me suis mal ou insuffisamment exprimé. J’en suis désolé. Je suis entièrement d’accord avec ce que tu dis concernant la la santé et l’éducation, par exemple.

      Je pense qu’il y a effectivement beaucoup d’emplois (ou de fonctions) à (re)créer dans ces domaines et bien d’autres. Une de mes filles vient hélas d’affronter longuement le milieu médical et hospitalier. Et nous avons pu constater à quel état pitoyable, il en était arrivé (les personnels, infirmières, aides de salle, etc. sont hors de cause).

      Mais d’une part, je ne pense pas que tous ces emplois potentiels suffisent à assurer le plein-emploi.

      D’autre part, j’ai le souci qu’une politique de gauche sociale rectifie la perception de l’individu dans sa communauté. Le but de l’économie n’est pas de créer des emplois, mais des biens et des services destinés à satisfaire les besoins. Le travail n’est pas une valeur en soi, mais une contrainte nécessaire pour pouvoir produire ces biens et ces services. Elle peut aider à la réalisation de l’individu, mais pas obligatoirement (le ramasseur de détritus). Le but d’une société humaine n’est pas de fournir une contrainte aux individus, mais dans la mesure du possible de l’en soulager (réduction du temps de travail).

      Enfin, un individu sans travail n’est pas sans valeur, un parasite social. Quel qu’il soit, il a son rôle social à jouer, sa fonction. Chaque jour, je donne 1 euros à un mendiant. Pas par charité "chrétienne", mais pour le rémunérer de sa présence utile dans la rue. Au Maroc, dans les rues, il n’y a pas de parcmètres, mais des gens qui surveillent les véhicules et que les conducteurs rétribuent via les bakchich.

    • On peut "se réaliser" dans un métier, pas dans un emploi. Un emploi, c’est une "place" dans la société, pas forcément choisie, mais "nécessaire" par rapport à ses besoins à elle. Être "sans emploi" c’est par définition "inutile" à la société et être en échec vis à vis de soi-même et en plus on est "inutile". Changeons la société. ÉCRIT À LA VA-VITE.

    • merci de ces précisions cela me paraît effectivement plus clair...

      Danielle Bleitrach

    • ce que tu dit sur cuba est bien ,mais pas suffisant ça marche mais ce n’est qu’une étappe ,j’ose espérer que ce que nous voulons n’est qu’une transition .
      pourquoi toujours parler des actionnaires nous n’avons pas besoin d’actionnaire les richesses produites appartiennent à ceux qui les produisent ,la répartition des richesses et la technologie nous permettraient de réduire le temps de travail à 32 heures(35 heures dans le texte) voir même moins tout en vivant bien ,profiter du temps libre pour se divertir ,s’amuser ,s’entraider ,et aussi ne rien faire
      et pour les hommes êtres plus souvent à la maison pour participer aux taches ménagères pour partager avec les femmes
      nous n’avons pas besoin de patrons , mais de collectifs élus et révocable s’il ne satisfont pas aux exigences que leur impose leur mendat
      n’essayons pas de revenir seulement sur ce que l’on nous à pris ,allons plus loin vers un changement radical de société,une
      rupture radicale avec le capitalisme qu’il soit privé ou d’Etat,
      il faut savoir réver ,car dans révolution il y a rêve ( c’est pas de moi mais je me l’aproprie)
      je pense que ce texte n’est qu’une étappe et que nous n’en resteront pas là
      voila c’est plutôt un grain de poivre que je rajoute cela manquer d’exotisme

    • désolé j’ai pas signé et comme j’assume pleinement ce que j’écris
      voili voilouu

      pierrot de toulouse

  • bonjour,
    il y a depuis un certain temps des propositions pour creer une possible dynamique entre le revenu garanti d’existance et
    l’activité dans de nouvelles structures de quartier type cooperatives municipales,et cela pour tous ceux qui ont des competences que le marché du travail actuel ignore.
    perso.orange.fr/marxiens/index.htm

  • D’accord avec le fait que le travail n’est pas l’objectif de notre société (ne devrait pas l’être) mais on peut obtenir le plein emploi en travaillant moins, avec la RTT. Et ça ne me parraît pas anormal de partager le travail équitablement. Donc NON à la stygmatisation des sans-emploi. Et OUI au partage du travail, dans le sens de la réduction. En ce sens le plein emploi peut être un objectif, sans pour autant attendre une "création" d’emplois.
    JdT

  • Quelques idées comme ça en passant.

    Le travail n’a pas uniquement une fonction économique, il a aussi une fonction sociale, celle de faire se rencontrer des gens autour d’une activité ou d’un projet commun (et peut-être partagé). Alors vous me direz, oui mais l’activité militante, sociale bénévole aussi. Certes, mais alors quid de la reconnaissance de la société vis à vis du bénévole.

    Je sais c’est idiot de se dire que la reconnaissance ne devrait pas être liée à l’argent que l’on gagne mais à l’utilité et à la beauté de ce que l’on fait, de ce que l’on apporte à la société, à l’humanité. Malheureusement les choses ne se passent pas comme ça.

    Tout cela n’est pas si simple, car outre que l’argent offre la possibilité d’assurer sa subsistance, il est aussi le principal indicateur de reconnaissance sociale. Et l’Homme a besoin de reconnaissance sociale.

    C’étaient juste des idées comme ça. Je pense que le thème de la redistribution des richesses ne concerne pas uniquement les économistes mais églement les sociologues, les psychologues et d’autres professions entrant dans la complexité de cette question.

    RC de Toulouse.

  • C’est à tous, y compris à ceux qui n’ont pas de "travail" tout bonnement parce qu’il n’y en a pas assez pour tout le monde, du boulot, ou parce que certains ne peuvent en exercer (handicap ...), ou parce que je ne sais trop quoi.
    Poser comme principe que le but est de revenir au plein-emploi (chap. 1 du document) est un leurre d’une autre époque.

    Cela me semble etre un lieu commun dans l’air du temps. En tout cas ça demande des justifications supplémentaires. Qu’est ce qui permet de dire aussi abruptement qu’il n’y aurait plus assez de travail pour tout le monde ? N’est ce pas là reprendre un idée venant de nos adversaire et répétée quasi continuellement par les médias liés au Parti de la Presse et de l’Argent (PPA).
    D’ailleurs, l’auteur met lui même un bémol a cette idée car il reconnait que les besoins en terme de services publics sont loin d’etre remplis en france. Et c’est un euphémisme !
    N’y a t’il pas des besoins énormes en matière de santé, d’éducation, d’aide aux personnes dépendantes, de gardiennage d’enfants, etc... Ne peut on pas également reconquérir une industrie lourde et ne pas se plier "aux lois de marchés" qui se traduisent par la délocalisation de la production là où l’exploitation de l’humain est la plus rémunératrice pour le capital ? Ne pourrait on pas regagner les emplois délocalisés ?
    Pourquoi n’y a t’il par exemple aucun chantier de démontage de navire en france par exemple ....

    Ne peut on pas aller plus loin dans la mise en oeuvre de la réduction du temps de travail, avec création d’emplois pour ne pas accroitre la charge de travail ?

    Non, je ne peux souscrire à cette idée qu’il n’y aurait plus assez de travail pour tout le monde. C’est accepter de cantonner le possible dans un carcan fabriqué par nos adversaires.

    Jips

  • Je pense que c’est principalement une question de terminologie. Tu sembles limiter le travail aux activités qui sont rentables sur le plan économique dans le monde libéral d’aujourd’hui alors que d’autres activités (du travail ménager aux activités associatives) sont tout aussi utiles socialement.

    Le but que nous poursuivons tous ici, il me semble, est de construire une société où les activités qui ne sont pas aujourd’hui assurées puissent demain l’être et de permettre à tout le monde de pouvoir y participer et s’y réaliser. Alors on peut appeler cela travail pour tous, plein emploi, etc... Peu importe le terme utilisé du moment que nous sommes d’accord sur les objectifs.

    Poil à Gratter

  • Bonjour,

    Pourquoi ? Dans ce programme on ne trouve pas la moindre proposition sur l’abolition des paradis fiscaux ne seraisse qu’au sien même de l’union européenne ????

    Quoique l’on disse ou fassions, si il n’y a pas volonté d’arrêt des paradis fiscaux, le reste n’ai que littérature "Changer la donne économique et sociale, en répartissant autrement les richesses disponibles", ne pas oublier que par paradis fiscaux on parle de trillons d’euros en blanchiment d’argent, vente d’armes, drogues, délocalisation d’industries, détournement de fons publiques...etc. Et sur le fond l’approvissement de nos états. Et donc de possibilité de manœuvre financiers

    Dom.p

    • Exact, c’est un manque. Dans la proposition 111, on peut lire « 
      Nous agirons pour que l’Europe promeuve un nouveau type de développement, le principe de souveraineté alimentaire, le contrôle des mouvements de capitaux, l’annulation de la dette des pays du Sud et une taxe sur les mouvements de capitaux »

      J’espère que la prochaine mouture sera plus offensive sur ce sujet.

      Christophe de Grenoble

    • bonnes questions et l’ abolition du salariat c’est pour quand ?????

  • En voyant les malentendus entre nous sur le travail, l’emploi, la valeur, la richesse, je me dis que nos neurones n’échappent pas aux poisons du Parti de la Presse et de l’Argent. Et même sans le vouloir nous colportons des fragments de leur idéologie !

    Alors de temps en temps il faut nous désintoxiquer ! On peut le faire, par exemple en lisant les écrits d’économistes amis comme Michel Husson ou Jean-Marie Harribey.
    De ce dernier je recommande vivement la lecture de

    La démence sénile du capital. Fragments d’économie critique, aux Editions du Passant.

    Toutes les notions y sont remises en place et on se sent un peu vacciné contre la pollution libérale qui nous frappe.

    Jean-François

  • Sincèrement, si l’on considère le travail, et chacun peut concevoir sa propre répartition sociale, la manière de répartir ses revenus, change-il quelque chose à son mode d’exploitation ?

    Jusqu’à preuve du contraire, notre économie est fondée sur la propriété privée du capital. Un propriétaire de capital est un capitaliste. Son investissement dépend essentiellement de la plus value qu’il peut réaliser, un investissement conditionné à l’exploitation d’un travail social, d’un profit social qu’il peut obtenir pour son compte personnel.

    Anti-libéral ou anti-capitaliste ? Personnellement le libéralisme ne me gène pas, je suis avant tout démocrate et souhaite libéraliser la pensée des hommes et leurs initiatives. Concentrer leurs pensées et leurs initiatives, en un but unique, la croissance d’un revenu privé, est un rôle parfait pour les capitalistes. Même s’ils se donnent un autre nom, ce sont des anti-libéraux qui tous, se battent pour améliorer leurs revenus, et imposer ceux des autres.

    Certains ont intérêt à libéraliser l’économie de la société qu’ils exploitent, d’autres à la contrôler pour ne pas qu’elle explose. Sur le seul plan de l’économie, être libéral, antilibéral, conservateur ou réformateur, n’y change rien. Tous acceptent le capitalisme comme mode d’exploitation du travail. La manière d’en distribuer les revenus en devient sa gestion.

    Bien que sous une autre forme, le collectif anti-libéral se dirige sur les trace du « Sinaspismo », allié Grec du PCF dans la Gauche Européenne, un parti très moderne qui à pour seul avantage, de baliser le terrain de l’illusion réformatrice de la gauche unie.

    Voir http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=35480

    Stelios.

    • Moi qui pensais que le libéralisme est plus que jamais le masque "souriant" (la démocratie selon le PS et autres "Lumières")) ou "grimaçant" (selon l’UMP, FN et consorts) ; l’ensemble de toutes les doctrines politiques justifiant et imposant par la force au besoin la domination de la Bourgeoisie sur le reste du Peuple depuis la Révolution Française. La défense et la sacralisation de la valeur travail vient, pas seulement de la Bourgeoisie, de l’aspiration au respect et à la justice de toutes les couches sociales victimes du pillage d’une Noblesse parasitaire et du haut Clergé qui la cautionnait. La valeur travail est profondément ancrée dans notre subconscient, elle est liée à l’utilité de notre activité à la fois pour soi, et pour les autres. La Bourgeoisie financière qui domine l’économie a une conception individualiste, destructrice et amorale du travail : , en gros l’utilité du travail se résume au taux de profit qu’il dégage pour son seul usage, s’il n’en dégage pas ou pas assez, on le supprime : parce que désormais "le pouvoir est dans la corbeille de la Bourse" Voilà le drame de millions de travailleurs qui ne supportent pas l’oisiveté forcée du chômage liéee à la paresse, qui constatent que la réussite n’est pas forcément liée au travail, contrairement à ce qu’ils ont appris...
      Nous sommes encore loin du "Droit à la paresse".

    • A l’anonyme ;

      L’évolution, depuis la grande industrie du 19ième siècle, ouvre des perspectives incroyables pour la libération de l’humanité. Qu’en fait-on ? Le gâchis est immense, détruire pour reconstruire. Rien ne peut durer ! Voyons qu’en serait-il de notre croissance, de nos emploies ? De la vie de nos travailleurs !

      Est-ce la sclérose ou le libéralisme des Etats socialistes qui a détruire le rideau de fer ou le mur de la honte ? Dans nos sociétés, par contre, il s’élabore un immense mensonge et une arnaque sociale, très bien huilée, qui dure depuis la révolution d’octobre.

      Le travail est une valeur sure pour le capitaliste, il en tire son profit en l’exploitant. Pour le travailleur, c’est une obligation pour survivre. Mais au lieu de rejoindre le parti des prolétaires, il préfère jouer au Lotto, revendiquer une plus grande part du gâteau qu’il produit, faire de petites affaires pour s’y croire ou s’en sortir, ou, accepter une prime pour se taire. La corruption prend toutes les formes et vivre en Bourgeois est bien agréable !

      Pour le masque ? Qui le porte en fin de compte ? Celui qui se montre ou celui qui regarde ?

      Stelios

    • l’anonyme c’est JdesP, Stélios, et tu peux dire ce que tu veux même si c’est bien fichu, je maintiens que le travail est dans la tête de ceux qui n’en ont pas. Ceux qui vivent le chômage ou l’incapacité de bosser comme une libération sont forts, et rares. en fait pour eux travailler c’est plus que vivre, c’est exister. Et encore, maintenant, si on peut manger sans travailler, on peut mourir de froid "chez soi" ou dans la rue. Je ne veux pas me lancer dans des spéculations d’où tu sortiras vainqueur à coup sûr, mais comme on disait à la CGT, la lutte des classes, c’est comme le tir à la corde, pour le moment c’est eux les capitalistes, qui ont l’avantage, car ils ont en plus un tireur de taille avec eux : l’État qu’ils ont confisqué à leur profit.Qu’on leur sorte l’État des mains et qu’on s’en serve pour leur arracher nos richesses, mle produit de leurs rapines (privatisations, allègement de "charges", cadeaux divers)
      Le programme fait avec ce qu’il a et se donne des perspectives immédiates et palpables, comme un petit trou dans la serrure, qui nous permettra d’entrevoir d’autres horizons. Mais il est vrai que nous devons avoir un débat sur cette perspective. Le Yéti l’aborde ici, mais je pense que ce débat se fera de plus en plus sentir au fur et à mesure que la "reconquête" avancera, que nous tiendrons peut-être enfin une clé pour ouvrir cette lourde porte.

    • Tu as tout à fait raison JDesP ! Le travail est le seul moyen d’existence, pour les prolétaires, les bourgeois le savent et en profitent en l’exploitant pour leur propre compte.

      Stelios

  • EST-CE TROP DEMANDER QUE D’INTERVENIR A VISAGE DECOUVERT. LA DEMOCRATIE C’EST LA RESPONSABILITE

    Bernard TRANNOY 33138

  • A l’adresse du "Yeti"

    Beaucoup de choses à dire sur votre article ;Plein-emploi, sous emploi, sont des concepts de l’économie capitaliste en ce sens ils signifient des choses bien précises, (variables d’ajustements etc..vous connaissez tous cela :Tout individu physiquement apte doit étre en mesure de produire sa propre subsistence ! (une société digne de ce nom se doit de pourvoir à celle de ceux qui sont dans l’incapacité de le faire eux-même( lisez Morgan) c’est pourquoi le droit au travail doit étre une exigeance fondamentale, c’est la forme capitaliste du travail qui est une contrainte,comme le non travail qui est le couple indissoluble de l’exploitation,
    Bonne appétit pour votre poêlée de cepes et tant pis pour le "pove type "qui à sué sang et eau dans une usine minable pour fabriquer la poêle
    Cordialement
    S. Dedalus

    • Merci, James Joy... non, S(tephen) Dedalus, pour votre contribution. Le fait que je ne sois pas complètement d’accord avec vous n’a aucune importance et ne m’empêche pas d’apprécier l’échange.

      Mes désaccords ?

      1/ « le droit au travail doit étre une exigence fondamentale » . Oui, oui, si on veut, sauf que... si, après avoir épuisé toutes les possibilités, un vrai régime de vraie gauche constate qu’il n’y a pas suffisamment d’emplois pour tout le monde, que fait-on de ceux qui restent à l’écart du travail ?
      Comme j’ai essayé plus haut de le dire à Danielle Bleitrach, mon modeste but est de désacraliser cette valeur-travail, de dé-cul-pa-bi-li-ser celui qui ne trouve pas d’emploi, d’abroger la "peine de mort" (lente) à laquelle on le condamne.
      Que le travail apporte un surcroît de confort (sous forme financière) à ceux qui travaillent, tout à fait d’accord.
      Mais que, dans une société prospère comme la nôtre, on culpabilise ceux qui ne trouvent pas d’emploi. Et, pire, qu’on n’accorde pas un minimum de CONFORT VITAL à chacun des membres de la communauté, travailleurs ou non, alors là pas d’accord du tout !

      2/ Purée ! Heureusement que j’ai fini ma fricassée de cèpes, parce qu’avec votre histoire de poële et d’ouvrier moribond, l’ail me serait resté en travers de la gorge !
      Plus sérieusement, l’esprit contestataire ne justifie pas, je crois, la noirceur systématique du tableau. Faut-il vraiment se lamenter du sacrifice qu’il a fallu pour fabriquer la chemise que l’on porte, pour élaborer le rouge-à-lèvres qui irradie nos filles, pour couper le bois qui va alimenter nos cheminées ?

      Non, le but d’une vraie politique de vraie gauche est d’assurer le confort à CHACUN des membres de la communauté, travailleurs ou non.

      Ceci dit, permettez que je me termine le reliquat de "petit rouge farceur" qui est en train de me narguer. Santé !

      Le Yéti

    • Bonjour le Yéti

      Sans vouloir monopoliser cette tribune ni en faire un lieux d’échanges personnel, à propos du travail(l’article de michel sur les telecoms donne une petite indication concréte et generalisable,la santé, l’éducation etc..),dans l’etat actuel des choses en regard des besoins et des manques,c’est plutôt le manque de bras(et de cerveaux)qui est le probleme aujourd’hui,
      sur le fond le partage du travail c’est possible , pas le partage des revenus, emplois et travail ne sont pas synonymes, bien entendu cela demande un boulversement complet du mode de production( par ex), regardez les chiffres en termes d’accroissement de la productivité par actifs,depuis 30 ans,vous constaterez que c’est gains considerables, ont permis le chômage de masse et l’exploitation forcenée de ceux qui ont eu la chance de conserver leur emploi,
      La période dite "des trente glorieuses"c’est faite avec pratiquement le "plein emploi", des heures (supp), et des profits d’entreprises à un chiffre (certe comparaison n’est pas raison).
      Cordialement S.Dedalus

    • "" vivre en Bourgeois est bien agréable ""

      SERA LA PROCHAINE REVOLUTION, dans la continuité de celle de 1789.
      Ne nous leurrons plus, c’est vrai que le travail il n’y en a pas pour tout le monde avec les 35 heures, alors pourquoi revenir en arrière (40 h, dixit la droite), je ne comprends pas bien.
      Avec la technologie avancée dans certains domaines, la notion de travail va se transformer, pour glisser vers le social (services, travail artistique, intellectuel, sportif, ...) et c’est tant mieux, car ce sera enfin le retour à la vraie nature de l’homme, qui ne connaissait pas le capitalisme dans un passé très très lointain, ce qui ne l’a pas empêché de vivre et peut-être mieux qu’aujourd’hui (ni stress, ni esclavage...). Il faut considérer que nous sommes arrivés probablement au bout de "l’esclavage capitaliste", et qu’il est temps de se libérer de ces chaînes qui mettent en danger de mort l’Humanité par les famines, l’exploitation inhumaine des enfants, des femmes (dans le Tiers-Monde) et des hommes.
      Je rejoins assez les idées de Yéti. Il faut remettre à plat toutes les notions de travail, utilité, inutilité, chômage, stress, bénévolat, création, créativité, loisirs, éducation, santé, service social, salaire, épargne, car le capitalisme ou le libéralisme est en train de s’emballer comme la course d’un cheval fou, nous conduisant tout droit vers le ravin. Il y a déjà beaucoup de victimes sur le chemin, c’est effarant pour qui veut bien regarder !!!

    • "" vivre en Bourgeois est bien agréable " …. dans la continuité de … 1789."

      Pourquoi s’affubler d’un « SERA LA PROCHAINE REVOLUTION, » ou peut-être crois tu que, dépendre d’un travail pour vivre, et de la bonne volonté de « bons » maîtres pour en trouver, soit encore plus agréable ?

      Stelios

  • Le malheur est que la volonté des dominants va exactement en ses inverse de vos aspirations (et des miennes)

    Lire l’article dans son entier :

    FRANCE TELECOM : LES DEGATS DE LA PRIVATISATION

    dpnt voici le ler paragraphe :

    Par Modeste Alcaraz (CGT France Télécom - Nice)

    Nous sommes passés de 162 000 salariés en 96 à 142 000 aujourd’hui, à l’échelle nationale. Dans les seules Alpes-Maritimes, nous sommes passés de 1721 salariés au 31 décembre 2005 à 1590 salariés au 30 juin 2006, soit une perte de 131 emplois en un seul semestre. Ces pertes d’emploi se traduisent par une explosion de la précarité, à travers le développement de la sous-traitance. Le nombre « d’équivalant effectif » en sous-traitance est passé de 139 agents par mois en 2004 à 232,5 en 2005 (toujours dans les Alpes-Maritimes). Par exemple, la société ARVATO, basée à Lens, soustraite le flux « renseignements factures » du 1014 de Nice. Une plate-forme de 120 personnes, située à Caen, sous-traite les appels du « Service Après Vente » niçois (1013 et 3900).

    Par manque de personnel (profits oblige) il faut actuellement jusqu’à 15 jours pour se faire dépanner

    Michèle

    • Justement, si l’on parle sous-traitance c’est uniquement parce que les salariés y reviennent au moins un tiers moins cher que ceux qui ont un statut. Chez F.Télécoms, on ne peut pas dire que les fonctionnaires n’étaient pas prévenus et pourtant même beaucoup d’entre eux ont cédé au discours public =lourdeurs administratives, peu d’ efficacité, routine... public= dynamisme, reconnaissance financière, actions ... : on voit le résultat du libéralisme et on le vit très mal et ça coûte très cher. Mais à qui ça rapporte : aux opérateurs VIRTUELS propriétés des groupes financiers, comme je l’ai lu à propos de télé2 . Question quel est la réalité du service rendu : aucune. C’est la raison pour laquelle je parle de l’utilité du travail pour la société. Un salarié de Télé 2 est inutile à la société (contrairement au fonctionnaire de F.Télécoms du temps du monopole) il ne coûte pas cher à son patron, mais il est chargé de collecter de l’argent pour les actionnaires. Télé 2 comme ses concurrents sont des pompes à fric, d’aucune utilité pour l’usager ou le client comme tous ceux qui s’emparent de nos services publics.
      Tous ces emplois pourraient servir à réduire le temps de travail, tous ces salariés embauchés comme fonctionnaires dans les services publics débarassés des actionnaires. La Poste assurait avec ses fonctionnaires un service public rapide, fiable, et peu onéreux ; que de bénéfices cachés pour la société et même les patrons qu’on perçoit aujourd’hui mieux parce que La Poste vend très cher ses services et de la rapidité : pour qui ? Comme France Télécoms Pour les futurs actonnaires des sociétés morcelées et en vente prochaine. Des emplois en plus ? SNCF, EDF, GDF, HOPITAUX ÉCOLES, UNITÉS DE PRODUCTION COLLECTIVES SUR LES BIENS NÉCESSAIRES, que de gisements d’emplois, même dans le privé avec un code du travail enrichi de droits nouveaux...
      Non, au contraire, on nous rend mobiles et pauvres on augmente toujours plus notre "souplesse", on fait de nos jeunes une main d’oeuvre au temps de travail réduit mais forcé. Citroëm Aulnay vient de virer 300 intérimaires (c’est dans l’Huma) et c’est de futures "émeutes" dans les quartiers populaires du’on prépare. Fatalité ?
      Une vraie réduction de travail et non de revenus, passe par un véritable changement, abolir la société marchande, l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Travaillons à la réalisation de nos rêves commençons la Gauche antilibérale. JdesP

    • c’est vrai ,il faut avoir les rèves que l’on peut .Le probleme c’est que les prolos en ont marre d’etre obligés de faire avec les intellos comme ils sont et voudraient bien les hisser à hauteur de leurs rèves.
      Ceci dit ,avoir dit "travailleurs de tous pays unissez VOUS " confirmait bien qu’il n’en etait pas et c’est bien tout le problème aujourd’hui encore .N’ai je pas lu plus haut "NOS travailleurs" et ailleurs qu’il fallait faire avec les gens tels qu’ils etaient ? Si, si si...enfin soyons brefs ...13 pour le vocabulaire ,0.5
      pour le reve.Conclusion : devra faire des efforts pour mieux faire...et revisera son histoire pour changer de dimension...comprennes qui pourra .
      un 1