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DU LARZAC A USHUAÏA

Publie le dimanche 15 avril 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

de Jean-Paul Piérot

Nicolas Hulot premier ministre du président José Bové ! Nombre de militants antilibéraux ont dû s’étrangler en écoutant le candidat, qui se réclame de l’altermondialisme, annoncer la nouvelle à Jean-Michel Aphatie hier matin sur RTL.

L’ancien syndicaliste paysan, qui se pose en pourfendeur de la Banque mondiale, de l’OMC et des multinationales, souhaitant faire équipe avec le célèbre animateur de télévision qui ne s’est jamais réclamé de la gauche et encore moins de l’antilibéralisme, voilà qui ne manque pas de piment. Suffisamment irritant sans doute pour que, semble-t-il, des conseillers bien avisés lui aient suggéré de tempérer ses ardeurs.

C’était une "boutade", de "l’humour". Il ne fallait pas prendre ses propos "au premier degré", s’est défendu José Bové dans un point de presse convoqué dans la journée. Si, comme on dit, les blagues les plus courtes sont les meilleures, celle-ci n’est guère fameuse, car le candidat plaisantin a répété sur RTL ce qu’il avait confié la veille au journal gratuit 20 minutes.

Et le badinage de José Bové devrait continuer, à l’en croire : il a déclaré, toujours sur RTL, qu’il nous réservait d’autres « surprises » pour la composition de son éventuel gouvernement. Faut-il conclure de cette anecdote qu’il ne faut pas prendre au premier degré les propositions de José Bové ?

Plaisanterie ou plus probablement bourde, cette campagne présidentielle fournit déjà assez d’occasions de brouillage des repères, entre la droite et la gauche notamment, pour qu’on attende d’un candidat se réclamant de l’antilibéralisme qu’il n’apporte pas sa contribution aux entreprises de confusion.

http://www.humanite.presse.fr/journ...

Messages

  • Pascal Sevran héritera certainement du portefeuille de la coopération !

    • La candidature de José Bové, c’est « la politique autrement », loin des logiques d’appareil. C’est la politique vraie, proche des gens et de leurs préoccupations… Présentée par Karl Zéro, un authentique militant de terrain, cette candidature est réalisée et produite, dans le souci permanent de séduire les téléspectateurs, par Denis Pingaud, le conseiller spécial de Monsieur José Bové… Denis Pingaud est directeur de stratégie à l’agence Euro RSCG, une grande agence de publicité proche des gens et de leurs préoccupations… Ex LCR, désormais encarté au PS, Pingaud conseille, outre Bové, Monsieur Laurent Fabius ; il a, en juin 2006, dans les colonnes du Monde, dévoilé le sens de la candidature de son poulain, je cite :

      « Fabius est le meilleur au PS pour rassembler toute la gauche. En rassembleur de la gauche radicale, Bové peut aider la gauche à gagner au deuxième tour »

      Pour réussir ce coup foireux, pardon ce « renouveau à gauche », José Bové a su s’entourer des meilleurs parmi les meilleurs : la droite de la LCR, Debons et Aguiton, et la droite du PCF, Zarka, Perreux, Braouzec, bref, ce que l’opportunisme en politique a pu produire de plus brillant, des vraies lavettes déconsidérées partout où elles ont pu passer, des renégats, des carriéristes, mais autrement …

      Mais cela ne remet pas en cause le formidable élan qui a obligé, quasiment, un José Bové peu enclin à se présenter, lui qui déclara si souvent qu’il n’avait aucune ambition politique, à se jeter dans l’arène, après avoir ressenti un frémissement au niveau du nombril… pensez donc, plus de 40000 internautes ont fait le choix Bové, dans un formidable mouvement démocratique et électronique, avec de la pub payante pour l’appel sur la page Google, 1 centime par click, la politique autrement, ça fait click y paraît…

      José Bové prétend être le candidat des collectifs unitaires, face auxquels il s’est présenté une fois que tout était plié, le double consensus permettant à quelques grands partis comme les Alterécolos, les Alternatifs, le Mars, la fondation Copernic, Clémentine Autain (quoi c’est pas un parti Autain ?), permettant donc à ces mouvements de masse de rejeter la candidate Buffet élue par les collectifs, mais dans quelles conditions ! rendez-vous compte, faire voter ses adhérents, quel déni de démocratie !

      José Bové, c’est la politique autrement, c’est le respect de la volonté des téléspectateurs, c’est le respect de la parole donnée : ainsi, il avait juré ses grands dieux qu’il ne se présenterait pas si Besancenot et Buffet se présentaient, eh bien il s’est présenté… Il avait assuré qu’il retirerait sa candidature si l’audimat était mauvais, enfin les sondages, enfin la démocratie participative quoi ! Il plafonne à deux pour cent et se maintient… Il prétend, dans les colonnes de la presse bourgeoise qui ne demande qu’à l’entendre, qu’il s’est fait expulsé de Cuba, ce qui est archi-faux, puisqu’il a été accueilli à bras ouverts et n’a pas tari d’éloges envers le système cubain, mais Bové à La Havane n’est pas Bové à Paris, Bové sur TF1 n’est pas Bové sur Arte, faut parler à tes cibles coco…

      Récemment, José Bové a déclaré, dans le journal gratuit « 20 minutes » et sur les ondes de RTL, qu’il choisirait pour Premier Ministre Nicolas Hulot, un militant de terrain, proche de Chirac et des grands industriels, eux-mêmes proches des gens et de leurs préoccupations, en prime time sur TF1… Les supporters de Bové, ceux qui ne sont pas totalement encore dépolitisés et emmédiatisés, se sentant soudain floués par ce choix, Bové fit une conférence où il déclara que c’était une « blague »… bien sûr, ça c’est l’influence de Karl Zéro, c’est l’humour autrement…

      Une candidature médiatique, mise en scène par un conseiller en com encarté au PS, des mensonges en série et quelques stars du petit écran plus loin, José Bové pouvait effectivement prétendre se trouver en dehors des partis… Il y a une clientèle pour cela, comme lorsque Pierre Juquin ou Huguette Bouchardeau se présentèrent, avec cette même logique de fond : détourner la radicalité de gauche vers des chemins non communistes, avec les résultats qu’on devine... José Bové ne s’adresse pas aux masses, mais à des électrons libres, des individus qui ne veulent pas perdre leur liberté dans un parti, vous n’aurez pas leur liberté de penser, c’est pourquoi le but de José Bové est de créer un parti.

      Ah les électrons libres ! Que ne leur doit-on pas ! C’est certainement pas grâce à un parti que nous obtînmes toutes les conquêtes sociales ! Mais grâce à des électrons libres… les ouvriers de 36, les FTP, Ambroise Croizat, Marcel Cachin, des électrons libres ! que dis-je, des bobos ! dont le souvenir pâlit à l’évocation des noms de Karl Zéro, Juliette Binoche, Christophe Aguiton ou Patrick Braouzec…

      Voila pourquoi José Bové se présente, avec sous le bras les 125 propositions des collectifs, patiemment échafaudées par des militants sincères, pendant que Monsieur Bové peaufinait sa stratégie avec son directeur de campagne. Alors osez Bové ! vous passerez à la télé…

      hdm

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